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Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, il s'abandonna tout entier à ce baiser dévastateur. Et lorsque les lèvres de Erwin finirent par quitter les siennes, il laissa échapper un gémissement de protestation.

E:c'était bien un défi. Et je pense que je vais le relever.

Encore tout étourdi, il ne réagit pas immédiatement.
Mais tout à coup son sourire extasié s'évanouit et il s'écarta vivement demain lui.
Pour qui se prenait-il? Et lui comment avait-il pu se laisser aller ainsi dans ses bras? Il ne le trouvait même pas sympathique ! Toute fois qui aurait pu se douter qu'un homme aussi désagréable embrassait aussi bien?
Au prix d'un immense effort, il se ressaisit. Il embrassait peut-être merveilleusement bien, mais il n'avait aucune intention de lui tomber dans les bras comme tous ceux qui l'avaient précédé à son poste...
Ce moment d'égarement ne se reproduirait plus.

L:je serais vous, je ne m'y risquerais pas, d'une voix qu'il espérait ferme.

E:j'ai pourtant bien envie d'essayer..., en lui décochant un grand sourire.

Grand dieu ! Pourquoi ce sourire lui faisait-il perdre systématiquement tous ses moyens ? se demanda-t-il avec désarroi.

-vous voulez du café?

L:pardon ?

Désarçonné il le regarda remplir la bouilloire, puis la brancher avant de s'appuyer nonchalamment contre un placard. De toute évidence ce baiser ne l'avait nullement ému...

E:je peux vous faire du thé si vous préférez.

L:je ne veux rien, merci.

Que lui arrivait-il? se demanda-t-il une fois de plus, tandis que les ondes délicieuses déclenchée par ce baiser semblaient se propager indéfiniment dans tout son corps. Il brûlait de se jeter dans ses bras de Erwin en le suppliant de l'embrasser encore ! Décidément il avait perdu la tête... Ou alors il était victime d'un mauvais virus.

-je vais aller me coucher. Seul, au cas où il prendrait ça pour une invitation.

Erwin promena sur son visage un regard amusé. Et extrêmement déstabilisant...

E:comme vous voudrez.


Quelques instants plus tard, dans son lit Livai se tournait et se retournait nerveusement cherchant en vain le sommeil. Jamais un simple baiser ne l'avait mis dans un tel état...
Il donna un coup de poing rageur dans son oreiller.
Le pire c'était que Erwin ne lui plaisait absolument pas ! Pour rien au monde il ne coucherait avec lui.
Simplement il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il faisait aussi bien l'amour qu'il embrassait...
Pas de doute, il devait être victime d'un virus!
Ça expliquerait ces faiblesses dans ses jambes et cette confusion dans son esprit. Non ce n'était pas parce que Erwin l'attirait qu'il avait répondu avec une telle d'ardeur à son baiser. Il était tout bêtement malade.
Il venait enfin de s'assoupir quand Farlan rentra et le réveilla.

F:tu dors ?

L:oui.

F:j'ai quelque chose à te dire... Je suis amoureux !

L:super.

Livai se retourna ostensiblement vers le mur.

F:Bertholt est l'homme de ma vie!

Sans s'arrêter au manque d'intérêt manifeste de son ami, Farlan entre prit d'énumérer les innombrables qualités de Bertholt tout en se déshabillant.

Dans le désert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant