XLI

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Je tremble énormément... J'ai les yeux fermés et je suis recroquevillée sur moi-même, j'ai le corps entier qui tremble. J'ai mal partout, je ne peux pas me plaindre, je ne peux rien dire, ni rien faire. Je suis coincée ici entre quatre murs. Personne ne peut venir me sortir d'ici, personne ne peut m'aider. Je ne sais pas quel jour on est, l'heure qu'il est, où je suis, s'il fait actuellement jour ou nuit, je ne sais rien du temps. Depuis quand je suis ici ? J'aurais tellement voulu savoir des choses. La porte en métal qui s'ouvre me fait sursauter, mais ça ne se voit pas vu que je tremble déjà beaucoup, je n'ai même pas la force d'ouvrir les yeux.

« - Merde... Dit un gars. Qu'est-ce qu'elle a ?

- Je ne sais pas. Je devrais appeler le patron ?

- Non... Dis-je en ouvrant les yeux. Pas lui... Je vous en supplie...

- Pas qui, Maria ? »

Je me redresse avec beaucoup de mal quand Serhat Tamar entre dans la pièce, il me regarde longuement d'un air inquiet. Il allait prendre mon visage entre ses mains mais je m'éloigne de lui pour me mettre dans un coin du lit près du mur.

« - Ne me touche pas...

- Tu as froid ?

- Reste loin de moi. Il m'attrape entre ses bras pour me porter.

- Je vais t'emmener dans un coin plus chaud. »

Finalement, je le laisse m'emmener. Il me sort de cette pièce maudite, je ne sais pas où on va, mais on arrive dans une pièce magnifiquement décorée, je n'étais encore jamais venue ici depuis qu'il m'a ramené ici. Il me pose sur le canapé, près de la cheminée, il pose un plaid sur moi et il reste près de moi. Il allait me caresser les cheveux, mais je l'en empêche en reculant ma tête, il finit par baisser sa main et il me regarde longuement alors que j'ai les yeux clos. Un homme entre dans la pièce et il regarde Tamar qui me fixe.

« - Pourquoi elle est dans cet état ?

- Farah l'a emmené se doucher ce matin, patron. Mais il y a eu une panne de chauffage dans sa chambre, et elle n'avait pas laissé que Farah lui sèche les cheveux.

- Règle tout de suite ce problème avant que je ne vous tire une balle dans la tête à chacun. Vite. »

L'homme part en courant et Tamar me regarde. Comment ça se fait que je suis ici ? Pourquoi je ne suis pas morte ? Lorsqu'il me l'a expliqué, j'étais sous le choc, je ne m'y attendais pas. Qui ferait ça pour une femme qu'il ne connaît pas après tout ? Justement, Tamar le ferait parce que c'est un putain de psychopathe... Je lui avais posé la question dès que j'avais ouvert les yeux, mais il tentait toujours de l'esquiver, sauf qu'un jour, je l'avais réellement forcé à me répondre.

« - Pourquoi tu me tiens ici ? Il avait finit par être agacé.

- Maria, je t'ai déjà dit que je ne voulais pas que tu me poses cette question. La réponse est claire. Je te mérite.

- Je suis mariée. J'aime mon mari, j'aime Enes Meral.

- Tu es morte aux yeux de tous. Je l'avais regardé d'un air choqué. Le soir où je t'ai tiré dessus, je t'ai injecté une drogue qui allait faire ralentir ton rythme cardiaque. À l'hôpital, j'ai payé les gars de la morgue pour qu'ils te protègent jusqu'à ton enterrement. Et à ton enterrement, j'ai payé les femmes qui étaient censées laver ton corps, elles ont injecté la même drogue, ceux qui sont venus te voir une dernière fois avant de t'enterrer ont tous cru que tu étais morte. Puis j'ai dit aux femmes d'échanger les corps, tu as finit dans ma voiture pendant qu'eux ils ont enterré le corps d'une autre femme. »

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant