XXXIX

799 23 55
                                    

Mucho rentre dans le bureau, en trouvant Mero assit dans son fauteuil et Emirhan endormi sur le canapé, il fronce les sourcils. Il ne pose pas de question, il regarde juste Mero qui est en train de fixer sa photo de mariage. Deux semaines, deux semaines qu'il est dans cet état, deux semaines qu'il ne parle presque plus, deux semaines qu'il vit sans vraiment vivre. Mucho s'assoit devant le bureau, il attrape le cadre photo où il y a une photo d'eux avec tous leurs amis, celle qu'ils avaient pris à son mariage, il sourit tristement et il regarde Mero.

« - Beaucoup de gens sur cette photo ont disparu. Ils était tous important pour nous. On a perdu notre frère, puis nous on a perdu notre sœur et toi ta femme. Mais on sait tous ce qu'on risque, tu savais que tu allais la perdre un jour. Mero lève les yeux sur lui.

- Je devais la protéger.

- Tu as tout fait pour la protéger. Emirhan se réveille à cet instant. C'était inévitable.

- C'était évitable.

- Non, Mero. Ils avaient tout préparé. Elle allait mourir et...

- Je devais la protéger ! Le coupe Mero en frappant son poing sur la table. Elle m'a donné sa vie ! C'est de ma faute si elle est mort !

- Mero... Commence Emirhan.

- Je mérite de mourir ! Vous comprenez ?! Mais je ne peux pas partir avant d'avoir tué ce fils de pute ! Il a tiré sur ma femme... Il lui a tiré dessus et moi, j'étais tranquillement ici. Mero se lève et il s'en va.

- Je vous ai dit mille fois de ne pas lui parler. »

Emirhan sort en s'énervant après avoir dit ça à Mucho, il descend en bas, Mero monte dans la voiture et Emirhan se dépêche pour monter à son tour. Mero conduit sans dire un mot, Emirhan ne lui pose pas de question, il sait très bien ce dont son ami a besoin, et il n'a pas besoin de parler pour l'instant. Ils arrivent au Mont Valérien, Mero descend de la voiture, il avance sans dire un mot et son ami le suit, il part jusqu'au bord, il pose ses mains sur la rambarde pour regarder droit devant lui. Emirhan vient à ses côtés, il regarde Paris qui s'offre à eux entièrement.

Mero se rappelle de la première fois où il a déclaré son amour à Maria, ici, il était passé par tellement de sentiment d'un coup. Il était d'abord fâché, blessé, stressé. Il laisse couler une larme en repensant à ça. « Qu'est-ce qu'elle était belle » se dit-il. C'était la première fois qu'il l'a voyait en robe, elle était magnifique à ses yeux. Emirhan voyant la larme couler sur la joue de Mero, inspire un coup et il baisse la tête tristement.

« - Mero...

- C'est son endroit préféré. Elle adorait venir ici.

- C'est pour ça que tu avais pris le double des clés d'ici après son départ ?

- Oui. Dit Mero en riant et en pleurant. En fait, je pense que je l'ai toujours aimé... J'étais déboussolé sans elle. Et je le suis une nouvelle fois... Pourquoi elle m'a quitté...?

- Elle n'aurait jamais voulu te laisser.

- Oui. C'est de ma faute si elle est partie. Je lui ai pris sa vie alors qu'elle avait une chance d'avoir une belle vie.

- Si elle t'avait vu comme ça, tu sais ce qu'elle t'aurait dit ? Emirhan le tourne vers lui. Elle t'aurait d'abord giflé, puis elle t'aurait dit ressaisis-toi, elle t'aurait rappelé que tu es Enes Meral, et Enes Meral ne se laisse pas abattre comme ça.

- Enes Meral n'est personne sans elle.

- Mero, tu as besoin de te ressaisir. Tamar doit être en train de se réjouir de t'avoir rendu comme ça.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant