LVI

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Ils sont venus me chercher. Je cherche, je cherche et je cherche mais je ne trouve aucune raison pour qu'ils m'emmènent. À moins que... Non... Et si c'était pour hier ? Et si c'était parce que j'ai tué Feyyaz Tamar ? Mais Enes a dû s'en occuper minutieusement de cette histoire. Il a appelé la police justement parce que, pour me piéger et pour qu'aucune voiture ne passe, Feyyaz Tamar avait barré la route juste pour que je m'y retrouve seule avec eux. Enes a rapidement prévenu la police pour ce qu'il a fait, il a même dit que c'était une histoire entre les deux voiture qui me suivaient et les voitures de Feyyaz Tamar qui les attendaient sans me mentionner, sans nous mentionner. J'essaye de ne pas laisser paraître ma crainte devant Enes, mais quand l'un des policiers vient vers moi avec les menottes, Enes l'attrape violemment par le col.

« - Enes ! Je pose ma main sur son bras et il le relâche.

- C'est bon. Intervient le chef de l'équipe. C'est Maria Meral, elle n'a pas besoin de menottes. Suivez-nous, s'il vous plaît.

- Qu'est-ce que vous racontez ? S'énerve Enes. Pourquoi vous voulez emmener ma femme ?

- Monsieur Meral, on va tout vous expliquer au poste de police. Je vous assure que ça ne m'enchante pas de faire ça, mais l'histoire est bien plus compliquée que ce que l'on croit. On va essayer d'arranger les choses là-bas.

- Enes, c'est rien. Il tourne sa tête vers moi. Ça va aller.

- Maria... Ma mère vient en pleurant vers moi et je la prends entre mes bras.

- Ça va aller, maman. Ne vous inquiétez pas. Je fais signe à Simay de venir chercher ma mère et elle vient rapidement.

- Viens, Carolina. »

Hava me donne ma veste, je lui fais un petit sourire, mais elle n'arrive même pas à me montrer un sourire triste. Je jette ma veste sur mes épaules, je regarde Enes, il est complètement perdu, je pose ma main sur sa joue avec mon sourire sur le visage et je finis par partir avec les policiers pour monter dans leur véhicule. Ce n'est que lorsque la voiture s'éloigne que j'efface ce sourire sur mon visage.

Enes, Emirhan et Mucho sont venus en même temps que moi au commissariat. Ils attendent dans le couloir, ils ont prévenu les avocats, qui sont déjà venus me voir. Ils m'ont dit de garder le silence, je n'ai donc rien dit. L'un des avocats va voir les gars, ils l'attendaient avec impatience.

« - Alors Isak, qu'est-ce qu'ils disent ? Demande Enes. Pourquoi elle est là ?

- Ils l'ont placé en garde à vue. Quelqu'un a envoyé les images où Maria tire sur Feyyaz Tamar. Juste cette partie là. Ça s'est fait en dénonciation anonyme.

- C'est impossible, Sajid a supprimé les enregistrements. Lui explique Emirhan.

- Je sais, on s'est parlé. Sauf que d'après nous, quelqu'un aurait récupéré les images avant même que Sajid n'ait le temps de les effacer. Quelqu'un qui avait l'air d'être au courant.

- Arthur Durand. Enes serre ses poings.

- On ne sait pas. Pour l'instant, elle est en garde à vue. Ensuite, ils vont la présenter au tribunal et ils vont décider de la placer en détention provisoire sur notre demande. Une enquête va être lancé.

- Isak, tu te rends compte de ce que tu es en train de dire ? Ma femme en prison ? J'ai l'air d'être le genre de mec à la laisser aller en prison ?

- Mero, je te jure que si j'avais pu l'éviter, j'aurais tout fait. Mais les images sont flagrantes. Enfin...

- Enfin ? Répète Mucho.

- Ils ont retouché les images. Aucun d'entre vous n'est présent dessus. On dirait qu'elle est seule avec lui.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant