Criminel

XXVIII

J'ouvre les yeux et je regarde le plafond un moment. Il est encore très tôt, mais j'ai eu du mal à dormir et mon bras brûlait énormément. Je regarde Mero qui dort profondément, je sors lentement du lit en essayant de faire le moins de bruit possible, je pars dans la salle de bain communicante avec la chambre, je regarde mon bandage, il y a un peu de sang dessus, je devrais peut-être le changer. Je le change aussi bien que je peux, c'est compliqué de le faire à soi-même, mais j'essaye de bien le faire. Je sors de la chambre, je me change et je descends en bas, mes beaux-parents dorment encore.

J'ai préparé un bon déjeuner pour nous, c'est ma belle-mère qui descend avant les autres, on se salue, elle me regarde avec un petit sourire et elle regarde la table que j'ai dressé.

« - Tu t'es réveillée quand, ma belle ?

- Ça ne fait pas très longtemps. Papa est réveillé ?

- Oui, je suis venue pour lui préparer de quoi déjeuner, mais tout est déjà prêt.

- Oui, installe-toi, le thé est déjà prêt. Mon beau-père descend aussi. Bonjour, papa.

- Bonjour, ma fille. C'est toi qui a préparé tout ça ? Dit-il et ma belle-mère hoche la tête avec un sourire, je leur fais un sourire à mon tour. Enes est réveillé ?

- Je vais aller le réveiller. Je leur pose leur verre de thé devant eux. Il n'a pas très bien dormi cette nuit.

- Avec ce qui se passe, c'est normal. »

Je hoche la tête, je les laisse commencer et je monte en haut. En rentrant dans la chambre, je remarque qu'il dort encore, je pars vers le dressing sans faire de bruit, je sors le fer à repasser et je retourne le voir. Il dort si bien, je n'ose pas le réveiller. Je m'assois sur le lit, je lui caresse les cheveux et je caresse lentement sa joue.

« - Mero, réveille-toi. Il ouvre rapidement ses yeux.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien, ne t'inquiète pas. C'était juste pour que tu viennes déjeuner. Il se redresse et il s'étire. Si tu es fatigué, tu peux rester, je vais aller au bureau de toute façon.

- Non, ne t'inquiète pas. Je vais déjeuner et je viendrais me changer.

- Choisis ce que tu veux mettre, je vais les repasser pendant que tu déjeunes.

- Laisse tomber, on s'en occupera après le déjeuner. »

Il part se laver les mains et le visage dans la salle de bain, il revient et on descend en bas. On rejoint ses parents à table, Mero salue ses parents et je lui donne son verre de thé. On déjeune dans un silence pesant, silence qui n'a pas l'air de déranger Mero, mais ses parents si. Son père souffle d'agacement et il le regarde longuement.

« - Tu vas arranger cette histoire aujourd'hui ? Demande son père pendant qu'il mange.

- Je n'ai pas envie d'en parler maintenant, papa.

- Tu veux en parler quand ? Quand ils auraient tué l'un d'entre nous ? Mero souffle mais il continue de manger. Ça me fascine que tu n'en aies rien à faire comme ça. Mero finit par le regarder.

- Tu veux que je fasse quoi, papa ? Je vais les éliminer un par un pour qu'ils ne fassent rien ? Je vais gérer ça comme j'ai géré le reste.

- Tu as géré quoi jusqu'à maintenant ? Mero balance sa fourchette et il se lève.

- Merci pour ce déjeuner. Il monte en haut et son père se lève aussi.

- Je pars sur le chantier. »