XLIX

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Je suis seule dans le bureau aujourd'hui, les gars sont en Allemagne. Pourquoi ? Aucune idée. On ne m'a rien dit. Je n'ai pas voulu poser de questions non plus, j'ai assez de travail ici de toute façon. Alors que je suis à fond dans la paperasse, Riyad vient me voir, il me dit qu'il y a quelqu'un qui veut me voir, et en regardant le hall, je trouve un homme avec une jeune femme à ses côtés. Ils viennent vers moi sans que je leur dise d'entrer, je me lève et je serre la main de l'homme puis celle de la fille.

« - On m'a dit que Mero n'est pas là, mais vous voir ici est suffisant pour moi.

- Vous êtes ?

- Idris Demirol. Je sais qui il est, c'est un client d'Enes. Mero est en Allemagne, c'est ça ?

- Oui. Asseyez-vous, s'il vous plaît. Riyad, ramène nous trois thés, s'il te plaît. Riyad sort en fermant la porte. Comment je peux vous aider ?

- Mero était d'accord pour qu'on soit associé à Marseille, avec les transports jusqu'au port. Mais il a utilisé le réseau de transport de l'autre Thiago.

- Oh, cette histoire. Écoutez, monsieur Demirol, Mero a eu une panne avec les camions, vous lui avez dit que si les camions ne venaient pas dans l'heure qui suivait le délai, vous ne prendriez pas sa marchandise. Riyad revient avec le thé et il s'en va. C'est moi qui ai tout redirigé vers Thiago, parce que vous avez voulu mettre des frais de retard élevés et vous avez imposé une chose à Mero. Personne ne peut rien imposer à Mero. Vous savez très bien comment il est et comment ça marche avec lui.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? S'énerve la fille. On fait un marché, ça ne marche pas comme ça.

- Ne te mêles pas de ce que tu ne maîtrises pas.

- Je me mêle de ce que je veux.

- Tu as de la chance qu'Idris Demirol est avec toi.

- Qu'est-ce que tu aurais fait si mon père n'était pas là ? Dis-le, n'aies pas peur. Je la montre du doigt.

- Parle-moi encore une fois de cette manière et je t'arrache la langue, est-ce que c'est clair ? Elle arque un sourcil et je regarde son père. Vous n'êtes clairement pas venu ici pour faire part de votre problème mais plutôt pour faire un problème.

- Non, ma fille est juste trop impulsive. Il faut arranger les choses.

- Retournez chez vous. Vous étiez en tort, et si quelqu'un doit arranger quelque chose, c'est vous, pas mon mari. Buvez votre thé et partez. »

Il ne répond pas, il se lève et je me lève à mon tour, il me regarde juste longuement puis ils sortent du bureau. Il ne manquait plus qu'eux, j'espère qu'ils ne nous causeront pas tant de problèmes. Riyad revient, il récupère les verres et il s'en va. Le téléphone sur le bureau d'Enes sonne, je vais y répondre en soufflant.

« - Allô ?

- Dis donc, ce n'est pas très chaleureux comme réponse.

- Mata. Dis-je avec un petit sourire. Désolée, je viens de me prendre la tête avec un des clients.

- Oh, lequel ?

- Idris Demirol.

- Tu veux que je l'élimine ?

- Non, Mata ! Il rigole à ma réaction. Vous êtes tous fous.

- Un peu oui. Ton cher époux n'est toujours pas rentré de l'Allemagne ?

- Non, toujours pas. Il y a un problème ?

- Non, je suis en France, enfin, à Paris plus précisément. Je voulais lui parler.

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