XCI

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Je suis arrivée dans mon bureau, celui qui est dans mon local. Eymen est avec moi, je devais venir en urgence ici, il y a eu un problème avec les dossiers, je suis la seule qui peut arranger ce problème. D'ailleurs, mon fils est entouré de ses tontons, Furki et Tonio sont occupés avec lui, ils sont si heureux de le voir. Pendant que je m'occupe de mes affaires, le téléphone sonne, je fais signe à un des gars d'aller répondre, c'est Tonio qui court. Son sourire disparaît pour laisser place à une expression plus sérieuse, je fronce les sourcils et je laisse mon stylo pour le regarder. Tonio dit quelques mots et il raccroche.

« - Qu'est-ce qui se passe, Tonio ?

- Ils ont attaqué nos camions. J'arque un sourcil. Ils n'ont pas pu agir, nos camions sont sécurisés, d'ailleurs les gars qui sécurisent ont attrapé un des connards qui attaquaient. Ils me demandent s'ils doivent le livrer à Mero ou s'ils te le laissent. Je réfléchis longuement puis mon regard tombe sur Eymen.

- Livrez-le à Mero. Je n'ai plus envie de tirer sur qui que ce soit.

- Tu veux que je l'appelle ou tu préfères lui dire toi-même ?

- Je vais le faire. »

Il hoche la tête. Je ne veux plus tirer sur quelqu'un, je ne veux pas que les mains avec lesquelles je prends Eymen entre mes bras soient pleines de sang, je sais que laisser faire le sale boulot à Enes n'est pas une bonne chose non plus, mais cette histoire est bien plus compliquée que ce qu'on croit. Ce Tahir fait n'importe quoi, je ne sais même pas ce qu'il essaye de faire en réalité, s'il veut jouer, s'il veut se suicider ou s'il veut réellement la place de Mero. Ce que je sais, c'est qu'il leur donne du fil à retordre.

Tonio est retourné aux côtés de Furki et Eymen, j'attrape mon téléphone et je souffle un bon coup avant d'appeler Enes. Il est au restaurant avec ses clients, en voyant mon appel, il s'excuse et il se lève pour aller parler un peu plus loin.

« - Je te manque déjà ? Un petit sourire apparaît sur mon visage.

- Oui, je me suis habituée à ta présence.

- Hum... Je peux rentrer si tu veux.

- Ça va être compliqué. Il fronce les sourcils. Je suis dans mon bureau, j'examinais quelques dossiers, et on a reçu un appel. Mes camions qui sont partis ce matin se sont fait attaquer. Mais tu sais, je ne laisse jamais les camions partir seuls, il y a toujours une voiture qui les sécurise. Du coup, les nôtres ont attrapé un des gars qui attaquaient.

- Ils l'ont tué ?

- Non. Ils attendent un signe de ma part. Mais je préfère te le livrer, peut-être que tu pourras lui soutirer des informations, tu pourras attaquer les locaux cachés de Tahir, j'en sais rien, mais tu sauras quoi faire de toute façon. Il a un petit sourire en coin. Allô ?

- Je suis là. Ma fierté face à ton attitude me laisse juste sans voix.

- Enes, c'est sérieux. Dis-je sans pouvoir m'empêcher de rire. Ça ne te dérange pas de faire le sale boulot ?

- Déranger ? Tu m'offres une occasion de mettre à terre ce salaud, ça ne me dérangerait jamais. Mais dis-moi, si tu es dans ton bureau, où est notre fils ?

- Avec moi et ses oncles.

- Maria, tu sais que c'est dangereux.

- Si tu vas recommencer à dire qu'être à la maison c'est être en sécurité, je vais d'abord te rappeler qu'on a failli perdre notre vie mon fils et moi, ensuite je te raccrocherai au nez.

- Ce n'est pas ça, mais le risque est doublé dans ton bureau. Viens travailler dans mon bureau au moins.

- Je ne peux pas faire des aller-retour et transporter tous mes dossiers là-bas à chaque fois.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant