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Il y a la réunion des grandes familles ce soir. C'est pour moi, oui. Après ce que j'ai fait hier, ils ont dit qu'on est en moment de crise, je sais que ça va mal se passer. Je vais essayer de nous sortir de ça, parce que c'est de ma faute s'ils sont mêlés à tout ça les nôtres. Je sais me défendre, on verra ce qu'ils vont dire, et s'ils tirent, alors j'ai peur que Mero fasse une grosse connerie. Il va soit tuer tout le monde sans même se préoccuper de qui meurt dans cette guerre, soit il va se tuer lui-même. Je sais que j'ai fait une chose qui aura de lourdes conséquences, mais je n'ai pas de regret pour ce qui me concerne, je veux juste épargner les autres.

Mero est en train de nouer sa cravate devant la glace, mais il a l'esprit tellement préoccupé par cette réunion qu'il n'arrive pas à la nouer. Je le regarde de loin, je soupire et je vais à ses côtés pour m'en occuper. Il fuit mon regard, il ne veut pas que je vois cette inquiétude dans son regard, mais je n'ai pas besoin de le regarder, je sais qu'il est inquiet.

« - Tout se passera bien, Enes.

- Je n'en suis pas aussi sûr. Ils sont prêts à tout. Déjà qu'ils veulent me voir au sol, alors là, ils ont une raison.

- Non. Je lève ma tête vers lui. Je ne les laisserai pas faire.

- Peut-être qu'ils te laisseront tranquille, après tout ils ont besoin de toi. C'est eux qui t'ont ramené à cette table. »

Je hoche la tête. Il respire un grand coup et il dépose un baiser sur mon front. Je prends Eymen entre mes bras, je dépose un baiser sur le haut de sa tête puis je descends en bas avec Eymen et Enes. Je donne Eymen à ma belle-mère, on sort ensuite de la maison, ça me fait chier de devoir laisser mon fils sans cesse à quelqu'un, mais je n'ai plus trop le choix.

On arrive à la grande salle de réunion, ils sont tous là, Viktor Delov me fait un sourire que je lui rends et on s'installe tous à nos places. Je remarque Cemil Bahtiyar qui me regarde avec une haine profonde. Mais ça m'est complètement égale, il ne me fait pas peur. Bien au contraire, c'est lui qui devrait avoir peur de moi. Mero fait son speech d'entrée, il salue tout le monde en les remerciant d'être venu puis il me regarde.

« - Vous avez voulu réunir les grandes familles, et j'imagine que ceci concerne ma femme.

- Ce n'est pas ta femme quand il s'agit de ce genre de chose. Intervient Samuel Lejeune. Maria savait très bien que faire ça à un homme est pire que la mort.

- Ce sont mes affaires.

- Non, il n'y a pas de vengeance entre les familles. Reprend Barzan Kahraman. Et tu avais dit que tu n'allais pas te venger.

- Je ne l'ai pas tué, c'est ce qui compte.

- Oui mais tu as... Commence Fatih Atan mais Mero le coupe.

- Je vous préviens, celui qui accuse Maria de quoi que ce soit, je l'élimine. Les Bahtiyar ont tué son frère, la femme de son frère et la fille de son frère. Est-ce que c'est acceptable qu'un homme tue une femme et un enfant ? Non. Mais on a tous fermé les yeux sur ça. Maria a rendu Tahir Bahtiyar à sa famille. Cemil Bahtiyar allait parler mais Mero ne lui laisse pas l'occasion. Je m'en fous de comment ! Tu l'as ton fils. Elle aurait pu le tuer, mais elle ne l'a pas fait. Et s'il y a quelqu'un qui veut la punir, la seule punition qu'elle mériterait ce serait qu'elle se fasse virer de nos affaires. Et on se retrouvera sans entreprise de transport. Mais je vous le rappelle une nouvelle fois. C'est vous qui avez tous voulu qu'elle vienne parmi nous. Alors soit vous acceptez tout ce qui s'est passé, soit... Il me regarde avec un sourire malicieux. Une guerre commencera. Et j'ai des alliés, alliés que vous n'avez pas. »

Je regarde Mero avec un sourire que j'essaye de dissimuler. Il est vraiment taré, il n'a peur de personne, mais tout le monde est effrayé par lui. Viktor Delov est heureux d'avoir entendu ça, il regarde les autres en bombant le torse et il me regarde en hochant la tête. Il est de notre côté, ça je n'en ai jamais douté. Mais les autres, je ne dirais pas la même chose. Je les regarde un par un, ils sont tous dans l'embarras, ils se lancent des regards alors que Mero ne me lâche pas des yeux.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant