XXIV

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Je suis rentrée chez moi, ça fait deux semaines que je suis chez Awa, enfin, je dors chez Awa, en réalité ça fait deux semaines que je suis nuit et jour au bureau. Mero a laissé beaucoup d'affaire derrière lui, on essaye de gérer aussi bien qu'on peut. Après avoir pris une bonne douche, je m'habille rapidement, je vais aller voir Mero aujourd'hui. Ils ne laissaient personne le voir pendant ces deux semaines, les garçons ont envoyé tous les avocats, mais personne n'a réussit à nous les montrer. Aujourd'hui, je vais pouvoir y aller, je suis heureuse, mais je n'arrive même pas à le montrer. Je sors de ma chambre, je jette mon manteau sur mes épaules et je sors de la maison. Je monte dans la voiture, depuis que Mero est en prison, je cours partout, j'étais obligée de lui emprunter une de ses voitures, sachant que la mienne a fini en morceau.

J'arrive devant la prison, je regarde longuement le bâtiment en face de moi, Emirhan et Samo sont déjà là, je descends et je les rejoins. Un gardien vient nous ouvrir la porte, on rentre à l'intérieur. Après avoir montré le contenu de nos sacs et être passé par le détecteur, on suit le gardien. On arrive dans la salle de visite, je vois qu'il y a une vitre qui sépare les prisonniers des visiteurs, moi qui avais l'espoir de le voir et de le prendre entre mes bras. Il n'y a personne, les garçons ont du arranger la visite exprès pour nous. Une porte s'ouvre de l'autre côté, Samo me tire la chaise pour que je m'assois et Mero vient s'asseoir en face de nous. Il me fait un petit sourire tendre, Emirhan attrape le téléphone et Mero fait de même.

« - Je vois que la prison ne t'affecte pas, tu as prit du poids. Dit Emirhan en le faisant rire.

- Oui, on a rien à faire ici. Tout se passe bien dehors ?

- Écoute, ta fiancée court dans tous les sens, elle fait les choses avec beaucoup d'attention, donc impossible que ça se passe mal. Mero me regarde tendrement.

- Faites très attention à vous. »

Ils continuent de discuter, il parle ensuite à Samo, mais il garde toujours un œil sur moi alors que je ne le quitte pas des yeux. Samo me donne le téléphone, lui et Emirhan s'éloignent pour que je puisse parler tranquillement à Mero. Je le regarde longuement, Mero a un petit sourire sur le visage, il donne un petit coup contre la vitre, pour me montrer qu'elle le dérange, moi aussi d'ailleurs.

« - Tout va bien, pas vrai ? Dis-je et il soupire.

- Comment ça peut aller sans toi ? Je le regarde tristement. Non, je ne veux pas te voir comme ça, je veux te voir avec un grand sourire. Tout va bien de votre côté ?

- J'essaye de faire en sorte que tout aille bien. Mais c'est tellement dur sans toi. Ça me tue de te savoir ici.

- Tu es forte, j'ai confiance en toi, je sais que tu pourras tout bien faire. Il soupire et il me regarde tristement. Je t'en demande tellement... Ça me brise le cœur de te laisser comme ça avec toutes les responsabilités. Je te jure que je n'ai rien fait pour être ici.

- Je te crois. Je vois ses yeux se remplir d'espoir. Je sais que tu n'as rien fait.

- Tant que tu me crois, que le monde entier ne me croit pas ne change rien pour moi. Il pose sa main contre la vitre et je fais de même. On m'emprisonne ici, pendant que moi je t'ai emprisonné dans cet amour.

- Je pourrais rester emprisonnée pour toujours, tant que tu es avec moi.

- Je t'aime, Maria.

- Je t'aime, Enes Meral. Fais attention ici, pour moi.

- Je ferais tout pour toi. »

Mes larmes peuvent couler à tout moment, j'essaye de me retenir, mais une larme glisse sur ma joue. Mero me regarde tristement, il allait dire quelque chose, mais ça coupe, un gardien vient, il lui dit quelque chose et Mero se lève, je me lève aussi. Il me fait signe de la main, je le salue à mon tour et ça me déchire le cœur de le laisser partir comme ça. Je retourne près des garçons, on sort d'ici, en partant vers les voitures, Emirhan s'assoit sur le capot de ma voiture en allumant sa cigarette alors que je croise les bras en soufflant.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant