Je suis dans ma chambre, j'ai la tablette entre les mains, je cherche un local, je suis déterminée pour cette entreprise de transport. Oui, je sais, Enes en a déjà une, mais il a tout, il a des hôtels, des boutiques de vêtement, des tabacs, des entreprises de transports, vraiment tout. Dans quoi je peux me lancer sans être en concurrence avec lui ? Rien. Il faut que je puisse me débrouiller. Même une agence immobilière il en a, il ne s'en occupe même pas, c'est moi qui m'occupais de tout parce que pour Monsieur c'est qu'un bien. Comment je fais pour travailler sans être en concurrence ? Je n'ai pas le choix, je vais lancer mon entreprise de transport.
Enes a passé une journée de merde, pour ne pas changer. Ses blessures lui faisaient mal, il n'arrivait pas à se concentrer, mais il avait aussi les pensées tournées vers moi, il se demandait si j'étais encore énervée ou si ça allait mieux. Si seulement il savait... Il ne veut pas qu'on soit en froid alors qu'on vient tout juste de se retrouver, il ne s'attendait pas à une réconciliation pareille pour être honnête. Pour lui, tout allait être comme avant, on allait se regarder avec beaucoup d'amour, on allait être blottit l'un contre l'autre. « Tout ça parce que j'ai voulu la protéger » se dit-il. Mais la protection qu'il tente d'assurer n'est pas vraiment une protection pour moi, c'est plus un emprisonnement qu'autre chose. Ce n'est pas parce que je suis enceinte que la vie s'arrête. Même si j'ai des complications à cause des douleurs, je peux continuer à vivre comme je l'ai toujours fait. Lui, il ne veut pas comprendre ça.
Je tombe sur une annonce, je fais une capture d'écran et je continue de chercher. Enes rentre à la maison, il regarde autour mais ses parents dorment déjà, il n'y a personne en bas. Il est étonné de voir que je ne l'accueille pas. S'il s'attend à ce que je devienne une femme au foyer, il se trompe. Il monte en haut, je tourne ma tête quand la porte s'ouvre, il rentre dans la chambre et il retire sa veste. Je retourne mon attention sur la tablette, je ne veux pas le voir, il a bien remarqué que je suis froide, il ne dit rien, il soupire et il vient déposer un baiser sur le haut de ma tête. Je ne réagis pas bien évidemment, ça le fait chier, mais tant pis et tant mieux aussi, il vient s'asseoir dans le fauteuil en face de moi.
« - Alors, ta journée ? Je lève les yeux vers lui en haussant les sourcils. Je ne sais vraiment pas ce que tu as fait.
- Tant pis pour toi. Je continue de regarder la tablette.
- Je t'ai appelé plusieurs fois aujourd'hui. Je n'ai pas trouvé les papiers concernant le transfert des bijoux.
- Je m'en fous, je ne travaille plus avec toi.
- Ah ouais ? C'est comme ça ? Je hoche la tête sans le regarder. Je veux juste te protéger.
- Je m'en fous de ça aussi.
- Maria, tu es encore une des nôtres. Je veux juste que tu sois en sécurité à la maison jusqu'à l'accouchement. Je reste silencieuse. Dis-moi quelque chose.
- Ne me donne pas d'ordre.
- Je ne te donne pas d'ordre. Il commence à élever le ton. Je veux juste qu'on puisse s'expliquer.
- Alors je vais te dire une chose. Je lève les yeux vers lui. Je ne reçois d'ordre de personne, je travaille depuis des années, que ce soit dans tes affaires ou ailleurs. Ce n'est pas toi qui vas m'en empêcher. Il passe nerveusement ses mains sur son visage.
- Je ne t'empêche pas de travailler. Je veux juste...
- Ça y est, j'ai compris, tu répètes sans cesse la même chose. Soit tu utilises d'autre mot, soit tu arrêtes de parler.
- Maria... Il est choqué des mots que j'emploie. Tu ne m'as toujours pas pardonné, n'est-ce pas ? Tu continues de te venger.
- C'est n'importe quoi. Si je ne t'avais pas pardonné, j'aurais continué d'avoir une belle vie et je serais restée seule chez moi.

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Criminel
RomanceUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...