Criminel

XCVI

Aujourd'hui, c'est le mariage d'Ismail, j'ai un grand sourire, parce que non seulement Ismail, celui que je considère comme un frère, se marie avec la fille qu'il aime, mais en plus de ça, mon vrai frère, Ahmet, va partir en vacance avec sa femme et sa fille. Ce n'est rien ? Venant de la part de mon frère, c'est une grande chose. Ce connard n'a jamais emmené une seule fois sa femme et sa fille en vacance, ils vont aller en Colombie, il va pouvoir travailler et profiter avec sa femme et sa fille. Ça m'a fait vraiment très plaisir, Melissa mérite des vacances, elle n'a pas eu une vie facile elle aussi avec mon frère.

J'ai enfilé ma robe et je descends en bas, Enes et Eymen se sont habillés pareils, le même costume, et ils sont vraiment très beau. Mes beaux-parents sont déjà partis, comme d'habitude, ils ne nous attendent jamais. Ça tombe bien, j'ai un petit cadeau pour Mero, je peux lui donner tranquillement. Il est en train de boire son verre de thé, quand il me voit arriver, il a un sourire qui s'installe sur son visage. Il se cache les yeux un moment et ça m'amuse.

« - Je ne veux pas te porter l'œil. Je lui tape dans le bras et il se met à rire. Je suis chanceux d'avoir une beauté à mes côtés.

- Et moi, je suis chanceuse d'avoir les deux hommes les plus beaux dans ma vie. Il regarde tendrement Eymen, j'en profite pour sortir la boîte de mon dos.

- C'est quoi ?

- Ouvre. »

Il me fait un petit sourire, il ouvre la petite boîte, en tombant sur un chapelet, il le regarde longuement, il le prend dans sa main avec un grand sourire, il a l'air d'apprécier. C'est un chapelet que j'ai fait faire sur commande, avec ses initiales au bout. Il lève ses yeux vers moi et il me regarde longuement.

« - C'est magnifique. D'où t'est venu l'idée ?

- Tu as tout d'un vrai leader, et chez les turcs, chaque leader en avait. »

Il me prend entre ses bras pour une longue étreinte et il dépose un baiser sur le haut de ma tête. On décide de sortir avant d'être en retard, Enes prend le siège d'Eymen et on monte dans la voiture. Enes conduit jusqu'à la salle, il reçoit quelques appels des gars qui lui reprochent de toujours arriver après tout le monde, il les engueule parce que le cortège n'a même pas encore commencé et il raccroche. Ça m'amuse de les voir se chamailler comme ça, ces fous.

Est-ce que j'ai encore ce mauvais pressentiment ? Oui. Aujourd'hui, c'est encore plus fort, mais j'essaye de faire comme s'il n'y avait rien. Je ne veux pas qu'on me prenne pour une folle, parce que je parais comme une folle quand j'en parle. Mais j'espère que je me trompe, en tout cas, je fais tout pour me changer les idées. Je me dis que ça va aller, je fais des exercices de respiration comme pendant ma grossesse, ça me calme quelque fois, mais d'autre fois, ça ne change rien.

Après un long cortège, on arrive à la salle, en voyant mon oncle Malik, un grand sourire apparaît sur mon visage, Enes remarque comme je souris, et il sourit à son tour en voyant mon oncle Malik et Esra, on part jusqu'à eux. Après une longue étreinte, Esra prend Eymen entre ses bras et elle le regarde avec des étoiles dans les yeux.

« - Il est magnifique. Dit Esra et ma belle-mère vient nous voir.

- Maria, pourquoi tu l'as si bien habillé ? Ils vont lui porter l'œil. Déjà qu'il n'est pas très en forme.

- C'est moi qui l'ai habillé, maman. Intervient Enes d'un air agacé. J'habille mon fils comme je veux, je m'en fous de l'œil des autres. Va voir papa, il te fait signe. Elle part en marmonnant des choses. Vous allez bien ?

- Très bien maintenant qu'on vous voit. Dit mon oncle Malik. Vous avez l'air d'être en forme, ça fait plaisir.

- Je m'occupe bien de Maria. On rit tous les quatre et mon oncle me prend entre ses bras.