J'ai un ventre énorme, mais vraiment énorme. Mon fils me fait tellement bouffer ! Je me regarde dans la glace en soufflant. Je suis soûlée ces derniers temps, Enes recommence à ne pas rentrer la nuit, mais cette fois, je n'accepterai pas de conneries. J'ai pas envie de croire qu'il fait une connerie, mais avec ce qui s'est passé, je ne suis plus sereine. Ça me fait mal de l'avouer, mais j'ai encore cette douleur de la tromperie, une douleur insoutenable, et elle revient dès qu'une autre pose les yeux sur lui ou qu'il parle à une autre. On pense que toutes nos blessures ont cicatrisé, mais certaines sont encore présentes, elles saignent au moindre mouvement.
Je suis assise dans ma chambre, je fais des exercices de respiration, je les fais dès que j'ai des contractions. Oui, j'en ai actuellement. Le docteur Lefèvre m'a dit que je devais faire en sorte de ne pas accoucher trop tôt, parce que bien évidemment, je ne suis pas restée entièrement loin du stresse. Il est deux heures du matin. Ça prouve que je ne suis pas loin du stresse ! Je tente de calmer mon corps et je respire lentement, la porte s'ouvre au même moment, c'est Enes, il fronce les sourcils en me voyant faire des exercices de respiration.
« - Maria ? Il vient à mon chevet. Tu vas bien ?
- Ça va. Je respire un dernier coup et je me remets à l'aise. Ça m'arrive souvent ces derniers temps.
- Pourquoi ? Tu ne m'en as même pas parlé.
- Pour pouvoir t'en parler, il faut que tu sois là. Enfin bref. J'allais partir, mais il m'en empêche.
- Non, ne fuis pas. Si la première fois tout a dégénéré, c'est parce que tu ne disais rien. Je continue de me taire. Je sais que ça fait quelques nuits que je rentre tard.
- Tu ne rentres pas aussi.
- Je sais. C'est parce que je ne veux pas que tu me vois entrer avec du sang sur moi. Je fronce les sourcils. Le danger ne disparaît jamais trop longtemps, Maria. Il y a une famille turque qui a emménagé sur Paris, ils n'étaient pas vraiment puissant, mais maintenant, ils essayent de nous détruire pour prendre notre place.
- Quoi...?
- Je ne voulais pas t'en parler parce que je ne voulais pas que tu sois mal. Mais je préfère que tu saches la vérité plutôt que tu imagines d'autres horreurs.
- Ils vous ont fait du mal ?
- Ils ont tenté de te faire du mal. Je le regarde avec incompréhension. Ils ont attaqué ton local. Je n'ai pas compris moi non plus, ce n'est qu'un local, c'est petit par rapport à tout ce que j'ai. Mais peut-être que c'est pour me faire peur. Je n'en sais rien. Je pose ma main sur sa joue et il me regarde tendrement. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de te savoir en sécurité.
- Je ne sors presque plus, tu dois être serein. J'ai du mal à marcher ces derniers temps.
- Je sais, je prends de tes nouvelles sans arrêt. Il ne nous reste plus qu'un mois et demi, et ensuite, on aura notre ange entre les bras. »
Je soupire et je hoche la tête. J'ai vraiment hâte, je n'en peux plus de vivre avec cette peur de le perdre à tout moment, c'est horrible. Quoique... Ça fait des années que je vis avec la peur de perdre Enes chaque jour... Je ne veux pas m'y habituer à ces peurs, je ne veux plus vivre de mauvais jours. Le téléphone d'Enes sonne, il y répond, le petit sourire qu'il avait sur son visage disparaît, ses yeux se remplissent de larmes, il ne dit rien, il raccroche et il laisse son regard se perdre dans le vide.
« - Enes...
- Ils ont tué Azim... Je suis sous le choc de sa révélation, lui il pose sa tête contre mon genoux. Ils lui ont pris sa vie alors qu'il s'apprêtait à préparer son mariage... Maria, je perds tous mes amis... Je lui caresse tendrement ses cheveux, mais je ne sais pas quoi dire. Je n'en peux plus...

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Criminel
RomanceUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...