Criminel

XLV

Lorsqu'ils entendent le bruit du plateau qui tombe, ils se tournent tous, Mero est le premier à courir, en me voyant par terre, totalement inconsciente, il reste figé sous le choc, puis il se ressaisit pour venir prendre mon visage entre ses mains. Il essaye de me réveiller, mais ça ne marche pas. Il finit par me porter entre ses bras, il m'emmène jusqu'au salon pour m'allonger sur le canapé et Sibel apporte un verre d'eau. Mero essaye de me réveiller, c'est finalement son père qui vient avec un demi oignon, il le place sous mon nez pour que la forte odeur de l'oignon puisse me réveiller. Je finis par ouvrir les yeux, Mero me regarde d'un air inquiet alors que les larmes coulent sur mes joues à cause de l'odeur de l'oignon.

« - Maria... J'essaye de me relever mais je n'y arrive pas. Ne bouge pas.

- Elle est où ?

- Qui ? Demande mon père.

- Cette fille. Elle est où ?

- Tu parles de Kayla ? M'interroge Simay. Je l'ai renvoyé.

- C'est elle. C'est elle que... Que... Je n'arrive pas à dire son nom. Qu'il a envoyé... Il l'a fait exprès... Pour que tu m'oublies, que tu ne cherches pas après moi...

- Non, Maria. Mero prend mon visage entre ses mains. Kayla n'a aucun lien avec Tamar. Sinon, on l'aurait su.

- Tu ne me crois pas ?

- Je... Ce n'est pas ça, j'ai... Je me relève mais mon corps bascule en arrière, c'est mon frère qui me rattrape.

- Arrête de bouger, Maria. Me dit mon frère. Viens, je vais t'emmener te reposer. »

J'ai beaucoup de mal à marcher, Ahmet me porte entre ses bras et il m'emmène dans ma chambre. Mero est sous le choc, il ne sait pas quoi faire ni quoi penser. Il sort de la maison rapidement, Mucho le suit, ils montent dans la voiture et Mero conduit aussi rapidement qu'il peut. Il dit à Mucho d'appeler Kayla au bureau, il conduit jusqu'à là-bas pendant que Mucho parle au téléphone. Je suis dans mon lit, mon frère me caresse les cheveux, il n'y a que lui avec moi, une larme coule sur ma joue, il l'efface rapidement.

« - Tu veux qu'on aille à l'hôpital ? Ou j'appelle un médecin à la maison ?

- Non, ça va passer. Tu ne travailles pas aujourd'hui ?

- Pas vraiment. Je fronce les sourcils. Je travaille avec Mero. Après ta mort, je me suis fait virer parce que le patron n'a pas été compréhensif au moment de ta mort, et je l'ai frappé. Papa a démissionné.

- Non... Je t'en supplie, ne travaille pas avec Mero... Regarde tout ce qui m'arrive. Tu as une fille, pense à elle.

- C'est pour elle, pour ma femme, pour nos parents, et surtout pour Bruno. Je veux qu'ils aient une belle vie. Les larmes coulent sur mes joues. Tout se passera bien.

- Non... Je te jure que rien ne se passe bien...

- Ahmet. Quelqu'un l'appelle.

- Je vais revenir te voir ce soir. »

Il dépose un baiser sur mon front, il s'en va, moi je le regarde partir tristement. Simay entre dans la chambre, elle a entendu ce que j'ai dit à Ahmet, elle essaye de me rassurer, mais je sais ce qu'il va vivre, on le vit déjà dans cette maison. Mero arrive à son bureau, il rentre à l'intérieur, Kayla est déjà là et elle se lève en le voyant arriver. Mero serre ses poings et il la regarde longuement.

« - Tu avais un lien avec Tamar ?

- Quoi ? Demande Kayla sous le choc.

- Est-ce que tu avais un lien avec Serhat Tamar ?