Je suis chez mes parents. C'est bizarre de dire ça en réalité, moi qui avais l'habitude de dire chez moi, maintenant, c'est chez mes parents. J'ai changé ma vie moi-même, j'ai pris un chemin sombre en pensant pouvoir y ajouter ma lumière, mais il n'y avait pas de lumière sur ce chemin, c'est juste un chemin sombre avec plein d'horreurs. Mero est arrivé à son bureau, il ne dit rien, il prend juste sa tête entre ses mains et il ferme les yeux. Les gars sont dégoûtés de le voir comme ça alors qu'il devrait être heureux pour m'avoir retrouvé. Mero relève sa tête, il sort son téléphone et il envoie un message à Kayla pour lui dire de venir à son bureau, elle lui répond assez rapidement en lui disant qu'elle arrive.
Emirhan, en voyant son ami aussi mal, sort du bureau, il monte dans sa voiture et conduit jusqu'au quartier. Moi je suis à moitié endormie dans mon ancienne chambre, ma mère a carrément viré Bruno de la maison pour qu'il ne fasse pas de bruit. Je ne lui ai rien raconté, elle ne sait pas que Mero m'a giflé, elle pense juste que je ne suis psychologiquement pas bien et que je suis venue ici pour me ressaisir. C'est vrai, mais je dois aussi rester loin du monde de Mero, je veux respirer. Mais c'est trop demander bien évidemment. Quelqu'un sonne à la porte, j'ai les yeux fermés mais j'entends tout et j'entends clairement que c'est Emirhan, je sors donc du lit pour aller le voir.
« - Maria, tu tombes bien, mon coeur. Emirhan est venu te voir.
- Rentres, Emirhan. Pourquoi tu restes dans le couloir ? Il hoche la tête et il passe dans le salon. J'imagine que tu as beaucoup de choses à me dire. On s'assoit dans le salon.
- Je vais vous ramener un thé. Dit ma mère
- Non merci beaucoup, ça ira, tati. Elle hoche la tête et elle s'en va en fermant la porte.
- Allez, vas-y, défends Mero.
- Ce n'est pas le défendre. C'est juste... J'ai vu comment mon frère a souffert pendant ton absence. Il était comme un mort vivant, son corps était là mais son âme avait disparu. Et depuis hier, il est dans le même état une nouvelle fois. Enfin, non, plutôt depuis que tu as été à l'hôpital. Ne vous faites pas du mal.
- Tu as fini ? Il baisse la tête désespérément. J'aurais tellement voulu avoir des amis.
- Nous sommes tes amis aussi.
- Non, vous êtes les amis de Mero. Si vous aviez été mes amis, vous m'auriez défendu comme vous le défendez. Emirhan, pendant deux mois, c'est moi qui étais enfermée. Pendant deux mois, c'est moi qui avais la peur de ma vie en me disant qu'à tout moment ce salopard pouvait poser ses mains sur moi. Pendant deux moi, c'est moi qui me suis battue pour pouvoir m'échapper. Personne ne me voyait, personne ne savait dans quel état j'étais. Vous pensez que c'est simple ? On m'a séparé de ma famille, de ma vie. On m'a privé de tout. Je me prenais des coups en plus de ça, surtout les derniers jours. Et en revenant, c'est mon mari qui me gifle parce qu'il ne me fait pas confiance. J'ai du mal, je n'arrive plus à me battre. Surtout pas quand Enes préfère croire une autre fille que moi, alors que je n'ai jamais eu l'habitude de lui mentir. »
Emirhan ne sait plus quoi dire, il sait que j'ai raison, il n'a pas de réponse. Finalement, il regrette d'être venu pour me dire ça, parce qu'il se rend compte que c'était vraiment mal de venir ici pour défendre Mero, alors qu'on a tous les deux vécus d'horribles choses. Il me regarde en soupirant intérieurement.
« - Je... Je suis désolé. Tu dois penser que je suis un petit con qui défend son meilleur pote. Mais je veux juste que vous soyez bien tous les deux.
- Je sais. Mais il y a des choses que personne ne sait. Tout le monde a vu Enes souffrir, mais personne ne m'a vu. Je n'ai pas mérité qu'il me cri dessus, ni qu'il me gifle pour après me dire qu'il ne voulait pas faire ça. Il l'a fait, qu'il l'ait voulu ou non, qu'est-ce que ça change ?
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Criminel
RomanceUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...