Allongée sur mon lit, je regarde le plafond, je réfléchis à tout. Aujourd'hui va être une journée compliquée, dangereuse surtout. Je vais peut-être faire une chose qui va créer une grande guerre, mais au moins, je vais calmer ma douleur. Je tourne ma tête pour regarder Enes, la pièce est plongée dans le noir, mais j'arrive quand même à voir les traits de son visage. Je lui caresse la joue délicatement, mon cœur se serre, je n'aime pas faire des choses dans son dos, mais je sais que je n'aurais jamais son accord. Je n'ai pas envie de le laisser...
Enes ressent mes caresses délicates sur sa joue, il ne se réveille pas directement, il veut juste attendre d'entendre mes reniflements. Mais je ne pleure pas. Il ouvre alors les yeux, j'allais retirer ma main mais il la retient et il me regarde longuement. Je m'approche de lui, je me blottis contre lui puis je dépose tendrement mes lèvres sur les siennes. Il est très étonné, parce que ça fait si longtemps que je n'ai pas eu ce genre de geste avec lui, je ne l'embrassais plus, je ne faisais plus rien en fait. Il éloigne sa tête de la mienne un court instant pour me regarder.
« - Tu as encore fait un cauchemar ?
- Non. Je vais bien. Je soupire. Je sais que je ne suis plus comme avant. Je suis souvent froide, je fais des faux sourires, et je sais que tu as horreur de ça. Mais je vais tout faire pour que tu retrouves la Maria d'avant.
- Non. Je le regarde avec incompréhension. Fais tout pour être la Maria d'avant, mais uniquement pour toi-même.
- Enes... J'ai de la chance de t'avoir.
- Je t'ai pourri la vie, mais tu as tout fait pour la rendre meilleure. Et après toutes mes erreurs tu es encore là. C'est moi qui suis chanceux de t'avoir. »
Je me blottis un peu plus entre ses bras, je l'aime tellement, j'ai l'impression que ce sont nos derniers instants. Il s'endort à nouveau, mais moi je n'y arrive pas. Je m'éloigne lentement de lui, je dépose un baiser sur sa tête et je me lève pour aller voir Eymen. Il dort paisiblement. Je le prends entre mes bras sans le réveiller, je dépose un baiser sur son front et j'en profite pour humer son odeur. Mon petit ange... J'espère que tout va s'arranger pour nous... Je le pose dans son berceau, puis je vais dans le dressing, j'enfile un jogging noir, un t-shirt noir, une veste noire et une casquette noire. Je peux partir maintenant. Je sors par derrière, je sais que les gars ne me verront pas par là.
Je suis dans une vieille voiture avec Furki, il est habillé tout en noir lui aussi, il fixe la route tout en serrant le volant entre ses mains. On arrive au lieu que je lui ai indiqué, on attend, il va forcément sortir d'ici et on va l'attraper. Je soupire un long coup en voyant une porte s'ouvrir et on descend de la voiture.
Enes se réveille, il fronce les sourcils quand il voit que ma place est vide, mais il est encore plus étonné quand il entend Eymen gazouiller dans son berceau. Il prononce mon prénom plusieurs fois en regardant vers le dressing et la salle de bain, mais il n'entend aucun bruit. Il va chercher Eymen avec un petit sourire, il dépose un baiser sur sa tête et il regarde autour.
« - Ta maman n'est pas du genre à te laisser seule ici. Son regard tombe sur le babyphone. Et surtout à laisser ton babyphone éteint même si je suis ici. »
Il sort de la chambre avec Eymen entre ses bras, lorsqu'il descend en bas, il voit ses parents près de la porte et il leur fait un sourire. Il part dans la cuisine, mais il n'y a que Simay qui est en train de débarrasser la table qu'elle a dressé pour mon beau-père. Enes fronce les sourcils, chose que Simay remarque très vite.
« - Ça va, Enes ?
- Où est Maria ? Elle perd son sourire.
- Comment ça ? Elle n'est pas dans votre chambre ? Il secoue sa tête et Simay regarde ma belle-mère qui revient. Abla, tu as vu Maria ce matin ?

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Criminel
Roman d'amourUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...