Ça fait déjà une semaine que nous sommes ici, tout se passe à merveille, Enes est détendu, il en profite bien de notre lune de miel, être loin de tout fait du bien. Même s'il n'est pas vraiment si loin de tout, il a été à une de ses affaires avant-hier, ça ne m'enchante pas vraiment qu'il y aille alors qu'on est censé rester loin de ça au moins maintenant. Comment moi je vais ? Bien. C'est nouveau pour moi, être une femme mariée, ne rien faire de toute la journée, dormir chaque soir avec lui. Je ne suis toujours pas habituée à tout ça. Mais ce n'est pas si mal. Enfin, tant qu'il ne pète pas les plombs. Je ne m'en rendais pas compte avant, mais Enes Meral est un malade, un seul regard sur moi, et il devient complètement fou, déjà le premier soir qu'on a passé ici il a frappé le mec à mort, et il a fait la même chose à un vendeur, quand on s'est acheté une glace, il m'a fait une crise de jalousie parce que j'étais trop à l'aise avec le vendeur. Je ne me rendais pas compte de tout ça avant parce qu'on ne sortait pas tant que ça, on sortait soit la nuit où il n'y avait personne, et on restait sur Paris. Qui ne connaît pas Enes Meral, le Mero sur Paris ? En France même. Ici aussi ils le connaissent, sans savoir le genre de taré qu'il est.
Je suis dans le salon, je parle en appel vidéo sur mon ordinateur portable avec Mucho, on règle quelques papiers ensemble pendant qu'Enes cuisine. Il tenait vraiment à préparer de quoi manger aujourd'hui, du coup je le laisse faire. Mucho déteste la paperasse, du coup, il en a eu beaucoup et là, je pense qu'il en avait marre sinon il ne m'aurait jamais demandé de l'aide. Quand on finit de tout arranger, il souffle et il jette sa tête en arrière.
« - Tirer sur quelqu'un est plus facile.
- Et oui, moi je m'occupe de tout ça depuis un moment maintenant.
- Comment ils faisaient les gars avant toi ?
- Quand je suis arrivée, il y avait un putain de bordel dans vos papiers. Ils ne s'en sortaient pas vraiment.
- En tout cas, merci. Je t'ai quand même dérangé pendant votre lune de miel. Il est où l'autre connard ?
- En cuisine, il voulait préparer le dîner.
- Tant mieux. Ça se passe bien ?
- Oui, mieux que ce que je pensais.
- Ça me fait plaisir d'entendre ça. Tu sais que tu es comme ma soeur.
- Et toi tu es comme un frère pour moi. Enes vient s'asseoir à côté de moi.
- Tu es enfin là. Tu as cuisiné quoi ? Laisse-moi deviner ! Des pâtes ?
- Va te faire foutre. Dit Enes en riant. Je nous ai préparé un très bon plat. Maria t'enverra des photos. Il dépose un baiser sur ma tempe.
- Ça fait plaisir de vous voir comme ça. Vous revenez quand ?
- Dans deux jours, peut-être plus, ça dépend de mon humeur. Je hausse les sourcils. De notre humeur. Mucho explose de rire.
- Il n'y a vraiment que Maria qui peut te ramener sur terre. Bon, je vous laisse, passez une bonne soirée. »
On se salue, je mets fin à l'appel et j'éteins l'ordinateur. Je tourne ma tête d'un coup vers Enes pour lui dire quelque chose mais je me retrouve à quelques centimètres de son visage, ses yeux passent à mes lèvres, quand son visage est assez proche du mien, mon souffle se coupe le temps d'un instant. Quelqu'un sonne à la porte, je me lève et j'y vais en réajustant ma robe, j'ouvre la porte, c'est le chauffeur d'Enes, il me donne un colis puis il s'en va. Je retourne à l'intérieur, je m'assois à côté d'Enes et il regarde le colis que je pose sur la table basse.
« - Qu'est-ce que c'est ?
- Un colis à ton nom. Tu veux l'ouvrir ?
- Non, j'ai faim. On va manger ? »

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Criminel
عاطفيةUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...