Je me réveille en ressentant quelques petites douleurs dans le corps, j'ouvre les yeux, je fixe un moment le plafond, quand je tourne ma tête, je vois Enes me fixer du regard. Il est donc revenu. Je détourne mon regard, je referme les yeux un moment, je suis très fatiguée mais je n'ai plus envie de dormir. Enes continue de me regarder, il ne dit rien, enfin, jusqu'à ce que quelqu'un toque à la porte, il autorise l'accès et c'est une infirmière qui m'apporte le petit déjeuner. Elle pose le plateau sur la table qu'elle roule jusqu'à moi, elle remarque elle aussi qu'il y a une tension entre nous, elle ne dit rien, elle me souhaite un bon appétit et elle s'en va très rapidement. Enes me regarde, il attend que je commence à manger, mais je n'ai pas d'appétit.
« - Tu dois manger pour récupérer des forces. Je ne lui réponds pas. Tu décides donc de m'ignorer ?
- Pourquoi tu es revenu ?
- Je ne suis jamais partit. Je ne partirai jamais.
- Pourtant tu voulais partir.
- Ça nous arrive de dire des choses sur le coup de la colère. J'étais juste partit me calmer dans le couloir. J'ai regretté quand je t'ai vu dans cet état.
- Tu as eu pitié de moi.
- Quoi ?! Il tente de se calmer. Qu'est-ce que tu racontes ? J'étais mort de peur, je ne veux pas te perdre et tu le sais très bien. Si tu veux te venger parce qu'on s'est disputé, ne le fait pas de cette manière, tu sais très bien que ça ne va pas juste me vexer, ça va me détruire. À moins que détruire soit ton but.
- Non, tu sais bien que non. Je suis juste... Je ne sais pas. Je suis fatiguée.
- C'est normal, on vit dans la merde depuis trop longtemps. Mais on va s'éloigner de tout ça. Je le regarde d'un air surprise. Oui, on va s'en aller, loin de tout le monde pendant quelques temps, on se reposera, puis on reviendra plus fort.
- Plus fort pour qu'ils nous refassent du mal. J'ai eu un espoir, espoir que tu me dises qu'on parte définitivement, pour que tout ceci s'arrête.
- Tu sais bien que je ne peux pas. Partir pendant quelques temps est déjà un gros risque, ils vont sûrement tenter de nous tuer. Si on lâche tout, ils vont nous éliminer facilement. Je soupire et il s'approche de moi pour s'asseoir sur le lit. Je ne les laisserai pas faire.
- Oui, tu ne me laisses pas mourir, ça c'est sûr. Mais souffrir... Ni toi, ni moi, nous n'arrivons pas à l'empêcher.
- On va y arriver. Je regarde l'espoir qu'il a dans son regard. Mange un peu, tu dois guérir au plus vite pour qu'on puisse partir au plus vite. »
Je hoche la tête, je me demande vraiment ce qu'il a en tête. Son téléphone sonne, son visage change complètement quand il voit le nom sur l'écran, il est passé du Enes doux et attentionné au Mero froid et sérieux. Il allait partir pour répondre, mais je lui attrape le bras pour qu'il reste, il abandonne l'idée et il répond à côté de moi.
« - Allô ?
- Bonjour, Enes Meral. Je suis du genre matinal, vous l'êtes aussi je l'espère.
- Grâce à Arthur Durand, je dors peu après tout ce qu'il a fait à ma femme.
- Et ça peut être pire maintenant que vous l'avez tué. Enes serre son poing en regardant dans le vide. Vous pensez avoir fait une bonne chose en le tuant, c'est ça ?
- Je ne me trompe jamais.
- Monsieur Meral... Ou devrais-je dire Mero ? Vous avez accepté de travailler avec nous, il y a toujours des risques.

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Criminel
RomanceUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...