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Je suis allongée dans mon lit. Je suis ici depuis quelques jours, je n'ai pas mangé, je n'ai pas bougé de chez moi, je n'ai pas allumé mon téléphone depuis quelques jours, je suis juste allongée dans mon lit. Mon père est détruit de me voir dans cet état, je l'ai entendu se disputer avec ma mère parce qu'elle pleurait, il lui a reproché d'avoir défendu Mero alors qu'il ne voulait même pas que je travaille avec lui. C'est vrai, mon père était contre, c'est de ma faute. J'ai commencé une relation avec lui, pour que les gens ne me salissent pas, mon père a voulu que je l'épouse. Mon père a eu raison... Mero n'est pas une bonne personne.

Mon père rentre du travail, il a demandé à son patron à rentrer plus tôt en disant que sa fille est malade. Je ne suis pas vraiment malade, je suis juste éteinte, mon corps ne veut pas réagir, il veut juste rester ici sans rien faire. Mon père regarde ma mère et Melissa qui sont dans la cuisine en train de cuisiner, ensuite il vient dans ma chambre, il me retrouve allongée comme d'habitude. Il s'approche de moi, il me caresse les cheveux et il me regarde tristement.

« - Maria. Je ne réagis pas et il soupire. Tu peux m'accompagner quelque part ?

- Papa, je n'ai pas la force...

- Tu vas abandonner ton papa ? Je le regarde les yeux larmoyants.

- Jamais.

- Alors viens. »

Il me tend sa main, je l'attrape et je me lève avec lui. On sort de la chambre, quand on part vers la porte pour sortir, ma mère vient rapidement vers nous. Mon père me donne mon manteau, j'enfile mes chaussures aussi et on sort sans rien dire. En sortant dehors, je respire un grand coup en fermant les yeux, ça me fait du bien de sentir l'air frais. En ouvrant les yeux, je remarque le regard plein de pitié des gens autour, mon père le remarque aussi, il me tend son bras et je l'attrape pour qu'on s'éloigne rapidement. Je n'ai besoin de la pitié de personne.

On marche sans dire un mot avec mon père, ça nous fait du bien, même s'il y a beaucoup de bruit autour, je ne veux pas qu'on me parle, qu'on me dise quoi que ce soit. Mon père s'arrête devant un endroit, c'est un petit restaurant turc, je ne dis rien, on rentre à l'intérieur ensemble, un serveur vient nous accueillir, il nous emmène à une table, mon père commande un plat pour moi aussi, je ne dis rien, je regarde juste un point dans le vide. Quand le serveur part, mon père me regarde.

« - Ton oncle Malik et moi nous adorions venir ici. Il disait toujours que c'était notre endroit, il ne voulait pas qu'on vienne ici avec quelqu'un d'autre. C'est la première fois que je viens avec une autre personne que lui. Mais si c'est toi, il ne m'en voudra jamais. Je lui fais un petit sourire, qui est certes faible, mais qui important pour mon père. Je ne veux te voir que souriante, Maria. Tu es ma seule fille, tu es mon âme. De mes trois enfants, je n'ai pleuré qu'à ta naissance. J'étais heureux d'avoir une fille, je m'étais promis de ne jamais laisser quelqu'un te faire du mal.

- Tu as tenu ta promesse. C'est moi qui me suis fait tout ça. »

Il est vraiment triste de me voir comme ça, nos plats arrivent et je soupire, parce que je n'ai pas faim. Mon père remarque que je n'ai pas envie de manger, il s'occupe de moi comme quand j'avais dix ans. Il me donne même la nourriture à la bouche pour me forcer à manger. J'essaye de manger, mais je n'y arrive vraiment pas. Mon père me regarde longuement avec les yeux brillants.

« - Tu es la plus belle, la plus intelligente et la plus forte des jeunes filles. Tu ne dois pas te mettre dans ces états-là pour une personne qui ne le mérite pas. Tu t'es fiancée, d'accord, mais s'il t'a fait du mal, c'est fini, n'y pense plus. Tant que je serais vivant, personne ne pourra t'imposer quoi que ce soit.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant