XXII

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Je sors de chez moi, je suis épuisée, avec tout ce qui s'est passé hier, je n'ai pas pu dormir, c'était terrible. Je mets mes mains dans mes poches et j'avance à mon rythme, j'ai le temps. Je n'arrête pas de penser à ce qui s'est passé hier, Mero a faillit se tirer une balle dans la tête, j'ai failli le perdre, alors que je l'ai déjà perdu. Je sais que je ne devrais pas ressentir tout ça, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. J'arrive devant le supermarché, je rentre à l'intérieur, Omer me donne un tablier, il me dit d'aller m'occuper des barquettes des fruits et légumes. Je dépose mes affaires dans un petit coin et je fonce m'occuper des fruits et légumes en enfilant mon tablier. Dire que je travaillais dans un hôtel cinq étoiles il n'y a pas longtemps, et voilà où j'en suis aujourd'hui.

Mero se réveille, il se touche la tête et il souffle en regardant le plafond. Il repense à tout ce qui s'est passé hier soir, il se demande si la plupart de ce qu'il revoit sont réels ou non. Il se redresse et il regarde son téléphone, il n'y a que des notifications des gars. Il souffle et il sort de son lit, il a vraiment mal à la tête, il sort de sa chambre pour aller dans la cuisine prendre un médicament. En arrivant dans la cuisine, il retrouve sa mère qui est très triste, elle est en train de couper des légumes en regardant dans le vide, Mero comprend donc qu'il a dû dire n'importe quoi hier. Il vient déposer un baiser sur la tête de sa mère, elle se ressaisit en le voyant, elle lui fait un petit sourire et Mero prend un médicament avec un verre d'eau pour ensuite s'asseoir avec elle.

« - J'ai fait n'importe quoi hier, pas vrai ? Dit-il en prenant son médicament et sa mère pose le couteau.

- Tu t'en rappelles un peu au moins ?

- J'ai été chez Maria, j'ai hurlé comme un débile, et elle est venue me gifler. Mais si je m'en rappelle bien, quand j'ai posé l'arme contre ma tempe, elle m'a dit qu'elle m'aimait. Elle le regarde tristement. Par contre, je me rappelle aussi être rentré et avoir dit des choses blessantes à papa. Tante Esma baisse la tête et Mero souffle. Il est où ?

- Dans sa chambre.

- Putain... Je vais lui dire quoi maintenant ?

- Tu n'as rien à dire. Son père arrive et Mero se lève. Assieds-toi. Mero s'assoit et son père le regarde longuement. Tu avais raison. Je suis le fautif.

- Papa, je te jure que...

- Non, ne dis rien. Tu m'as ouvert les yeux. Peut-être qu'il est tard pour certaines choses, mais pas pour tout. »

Il prend Mero entre ses bras et il sort de la cuisine. Mero lance un regard plein d'incompréhension à sa mère, elle ne comprend pas ce qui se passe elle aussi. Oncle Ali sort de la maison en prenant sa veste, Mero se lève et il se dirige vers la fenêtre, il regarde son père sortir du bâtiment, mais il ne comprend pas où il part. Le téléphone de Mero sonne, c'est Emirhan, il lui répond rapidement.

« - Tu t'es réveillé donc. Dit Emirhan. Tu te rappelles de tout j'espère.

- Absolument tout.

- Tu as faillit te buter toi-même.

- Oui... Au moins, elle a dit qu'elle m'aimait. Peut-être qu'elle va me dire qu'elle l'a dit pour que je ne fasse pas de connerie, mais crois-moi, je pourrais tout oublier sauf son regard.

- Tu es un malade, Mero. Je ne vais pas tarder à arriver devant ton bâtiment.

- Tu vas rester avec moi comme ça tout le temps ?

- Je te l'ai dit, tant que tu ne reprends pas ton arme, je te colle au cul. Mero fini par rire.

- J'arrive, fils de pute. »

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant