Je suis dans le foyer d'accueil, je regarde les enfants jouer, ils ont l'air d'être heureux. Je viens de leur offrir plein de jouet avant qu'ils aillent se coucher, je me suis dit qu'ils dormiront avec le sourire et là ils sont tous en train de profiter pleinement de ce moment heureux. Je préfère m'occuper d'eux plutôt que de faire face à la vie qui m'attend en dehors d'ici. Je ne suis sûr de rien, je ne comprends rien à ce qui se passe autour de moi, enfin, c'est plutôt mon cerveau qui refuse de comprendre.
Mon cerveau me joue de sales tours. Lui qui avait l'habitude de me rappeler Mero et de me faire du bien. Maintenant quand je me rappelle de lui, j'ai envie de prendre un couteau et de me le planter dans la tête rien que pour arrêter de penser. De l'amour à la haine. Bien sûr que c'est possible, je ne ressens plus cette joie en le voyant. Je ne ressens plus rien de joyeux.
Je sais qu'il me trompe, tout le monde me dit le contraire, mais je sais qu'il me trompe. Pourquoi je reste ? Je ne sais pas... Je me sens faible, parce que je ne suis pas ça, je ne devrais pas rester avec lui. Mais c'est comme ça, tout m'oblige à rester, mais en même temps, rien ne m'oblige à rester. Si je l'aime encore ? Comme une folle, mais je ressens autant d'amour que de haine. Personne ne pourrait me comprendre, mais tout le monde me juge sûrement déjà. « Cette pauvre fille, elle est tellement dépendante de lui qu'elle n'arrive pas à le quitter ». « Cette idiote, elle n'a pas envie de quitter sa vie pleine de luxe ». « Cette conne, elle se laisse écraser par un homme ». Non. Je ne veux plus faire d'erreur, je suis sûr qu'il me trompe, mais je n'arrive jamais à l'avoir sur le fait. Peut-être que quand je verrais tout de mes propres yeux, je pourrais partir.
Je monte dans la voiture, je conduis en direction de chez moi, mais je n'ai même pas envie de rentrer. Mon téléphone sonne, c'est Hava, je lui réponds avec l'écran de la voiture.
« - Allô.
- Ça y est, tu es sortie du foyer d'accueil.
- Oui. Pourquoi cette question ?
- On va aller quelque part.
- Où ?
- Boire un coup.
- Je croyais que tu ne buvais pas ?
- Je croyais que tu ne buvais pas toi aussi. Mais tu viens de me dire indirectement que tu bois.
- Tu es où ? Je viens te chercher.
- Tu ne dis pas non ! C'est parfait !
- Je ne vais pas arrêter de vivre, pas aussi facilement.
- Je... Elle se racle la gorge. Je suis au bureau.
- J'arrive. »
Je raccroche et je souffle un bon coup. Ça fait un moment que je ne suis pas allée au bureau, je passe la plupart de mes journées à m'occuper de mes affaires personnelles. Oui, avec l'argent que j'ai cumulé, je me suis acheté plusieurs biens immobiliers, je les ai mis en location, j'ai aussi des foyers d'accueil à ma charge, puis je m'occupe des pensions que j'ai acheté. Il y a de nombreuses familles qui vivent dans ces pensions, comme Nuray et ses enfants. Oui, j'ai élargie ma vie professionnelle.
J'arrive devant le bureau, je salue les gars de loin, j'attends Hava et je lui envoie un message. Alors que j'ai les yeux rivés sur l'écran de mon téléphone, Mero sort du bâtiment, il me regarde avec un petit sourire et il vient me voir. Il tape contre la vitre, je lève la tête, en le voyant, je ne laisse paraître aucune émotion sur mon visage et je baisse la vitre.
« - Oui ?
- Salut. Tu fais quoi ici ?
- Je suis venue chercher Hava.
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Criminel
RomanceUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...