Criminel

LXXIX

Je me prépare pour le mariage de la soeur d'Erol. Oui, il a tenu à nous inviter pour montrer qu'il y a une paix entre nous. Je sais, j'ai dit que je ne faisais plus partie du groupe d'Enes, mais une fois dedans en sortir est plus compliqué que ce qu'on pense, je me fais attaquer plus qu'avant maintenant. Il faut savoir que ce n'est pas sain, il y a un danger pour tous en plus.

Oui, je l'ai appelé Enes... Je ne l'ai pas fait exprès ! Ça sort tout seul. Il reste Mero, celui qui m'a lâchement trompé... Enfin, je ne veux pas penser à ça maintenant. Je dois aller à ce mariage, montrer qu'avec ou sans Mero tout va bien, tout va très bien même. J'attache mon collier et je prends mon sac pour descendre en bas. Je sors de la maison, je pars jusqu'à la voiture en tapant l'adresse de la maison de chasse d'Erol, vu qu'elle a un grand terrain, il a décidé de faire le mariage là-bas.

Je ne pensais pas que c'était aussi loin pour être honnête, j'espère surtout que c'est la bonne adresse. En tout cas, je pense être en retard. Ils m'ont dit que ça commençait un peu tard le soir, j'ai fait en sorte de ne pas être dans les premiers invités à être arrivés, finalement, je suis dans les derniers invités. J'arrive après une longue route, je vois que nos gars sont là aussi, Rahim vient me voir d'ailleurs.

« - Bonsoir, patronne.

- Bonsoir, Rahim, mais je ne suis pas ta patronne.

- Tu restes la patronne. Je lui fais un petit sourire. Tu viens un peu tard, tu n'as pas eu de problèmes, n'est-ce pas ?

- Non, je ne savais juste pas que c'était aussi loin.

- Oui. On trouve ça bizarre que ce soit aussi loin.

- Gardez un œil sur chaque coin, on ne sait jamais ce qui peut arriver. C'est un coin trop perdu. Faites attention à vous aussi.

- Tu vois que tu es la patronne. »

Je lui fais un sourire et je lui fait une tape amicale sur l'épaule pour ensuite me diriger vers les autres. C'est vachement bien décoré et il y a une bonne ambiance, quand le mariage turc et algérien se mêlent, ça donne une jolie fête. Je salue quelques clients de Mero qui sont là eux aussi, Erol vient vers moi, je m'arrête et je le regarde avec un sourire malicieux. Il me montre sa main.

« - Ça commence à guérir.

- Ce qui ne tue pas rend plus fort, n'est-ce pas ?

- Tellement drôle. Viens, je t'ai réservé une table. Oh, à moins que tu veuilles t'asseoir avec ton époux. Il n'a pas ramené sa maîtresse, ne t'inquiète pas.

- Tu es encore plus drôle que moi. Où est la table que tu m'as réservé ?

- Je t'y accompagne. »

On marche ensemble, je salue quelques personnes mais je ne sais pas où sont les nôtres. On arrive à ma table, elle est un peu en avant de mon point de vue, mais quand je vois qui est juste en face de moi, je comprends très bien pourquoi je suis là. Juste en face, il y a la table où sont assis Mero et les autres. Erol me tire ma chaise avec un grand sourire, je m'assois en serrant mon sac entre mes mains.

Quand Mero me voit arriver, il a un petit sourire, qui disparaît en voyant qu'Erol m'emmène à une autre table, il s'énerve énormément quand Erol me tire ma chaise, il se retient pour ne pas se lever et lui foutre son poing dans la gueule. Pendant ce temps, Erol me remplit un verre de boisson alors que j'ignore le regard rempli de colère de Mero.

« - Je ne te sers pas d'alcool, c'est mauvais pour le bébé. Oh, et j'espère que tu aimes la vue.

- Tu es un fils de pute. Mais je vais me venger, ne t'inquiète pas pour ça.