LIII

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Hava va arriver dans quelques minutes, je suis heureuse de savoir qu'ils veulent faire affaire avec elle. En réalité, je suis autant derrière elle parce que c'est une femme qui va être à la tête de l'affaire, je veux qu'il y ait plus de femmes, je veux qu'on arrête de penser que seuls les hommes peuvent être haut. Sinon, j'aurais juste fait en sorte de continuer avec Thiago. Le seul problème c'est Emirhan, il a une haine profonde envers les Demirol, il ne les aime vraiment pas. Je vais essayer de le convaincre, mais je n'ai tellement pas l'habitude de le voir énervé de cette manière, sachant que c'est plus Enes et Samo qui sont têtus, je ne sais pas vraiment comment je vais m'y prendre.

Hava arrive enfin, il n'y a qu'Enes et moi dans le bureau, elle rentre à l'intérieur et on se lève pour aller la saluer. On s'assoit devant le bureau d'Enes, il s'allume une cigarette pendant que Riyad nous apporte trois thés.

« - Alors, comment vous comptez arranger cette histoire ? Demande Enes en soufflant sa fumée.

- J'ai parlé à mon père. Il me file la charge de ses affaires. Elle pose un papier devant lui. Il reste le patron, je serais juste la représentante.

- Pourquoi il nous a fait le coup avec les camions en panne ? Continue Enes.

- Un groupe de petit con a tenté de manipuler mon père. Je me suis occupée de ces personnes aussi. Il n'y aura plus de problème. Mon père est assez vieux maintenant, ça fait des années qu'il fait ça, mais son âge lui porte préjudice.

- Je connais bien ton père, il a toujours travaillé avec Paco. Ça m'avait surpris qu'il me fasse le coup d'ailleurs. Mais si tu me dis que tu vas gérer ça, alors j'accepte de reprendre les affaires.

- Sérieux ? Ça ne pose pas de problème que je sois une femme et tout, n'est-ce pas ?

- Ma femme gère tout ici, ça n'a jamais dérangé et ça ne dérangera jamais. Elle me fait un petit sourire. Maria, tu t'arrangeras pour les signatures et tout le reste, moi je dois aller voir Viktor Delov.

- Il n'est pas chez lui, vas dans sa bijouterie. Il hoche la tête, il dépose un baiser sur ma tempe et il sort.

- Ah oui, en effet, c'est bien toi qui gère les choses. Dit Hava et je sourie.

- Ils sont bons à tirer, chacun son domaine. »

Je pars sortir toute la paperasse, on doit donc reprogrammer tous les départs des marchandises, ça va être très chiant. Pendant que je signe tout ce qu'il faut pour Enes, Hava a l'air d'hésiter sur quelque chose, je ne vais pas la brusquer pour savoir ce que c'est, mais j'aimerai bien savoir ce qui la rend hésitante. Je lui lance des regards de temps en temps, elle finit par soupirer intérieurement et elle me regarde.

« - Il faut que je te dise quelque chose. Je lève mes yeux vers elle. Mais ça doit rester entre nous.

- Oui, ne t'inquiète pas pour ça.

- Il y a eu un truc bizarre au port. On a retrouvé un conteneur sur notre bateau qui n'était pas le nôtre. Et... En fait, des mecs se sont fait attraper par la police, quand ils ont pas pu leur échapper, ils ont posé leur conteneur sur notre bateau. Un conteneur plein d'armes.

- Et tu sais à qui ça appartient ?

- C'est ça qui nous a étonné. Le conteneur est au nom Tamar. »

Je fais tomber le stylo, mon cœur commence à battre vite et fort. Hava me regarde d'un air inquiet, elle me parle mais mes oreilles sifflent très fort, je ne me sens pas bien. Je me lève difficilement, Hava se lève aussi, je sens ma respiration se couper, j'ai du mal à respirer... J'allais aller sur le balcon pour respirer, mais je suis prise d'un vertige, je manque de tomber, c'est Hava qui me rattrape.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant