Criminel

XLII

Mero est dans son bureau, il vient de virer de force Kayla, il en a marre de la voir partout autour de lui. Avec le temps, il a su la considérer comme son associée, mais il a encore du mal avec tout ça. Ça fait deux mois, deux mois que je ne suis plus avec lui et qu'il me croit morte. Il prend le cadre photo entre ses mains, il regarde la photo de notre mariage qu'il a pris l'habitude de regarder chaque jour.

« - Encore une dure journée sans toi... J'aimerais tellement que tu sois là, que tu tiennes toutes ces filles loin de moi rien qu'avec ton beau regard. Tu me manques tellement... »

Il repose le cadre à sa place, il prend sa veste et il sort de son bureau, il monte dans sa voiture pour conduire jusqu'au Mont Valérien, là où il part chaque jour depuis deux mois quand il a envie de s'isoler. Il y arrive et il descend de sa voiture pour aller près de la rambarde, il pose ses mains dessus et il lève ses yeux vers le ciel.

Je suis assise sur le lit, l'homme qui garde la porte m'a ramené mon dîner. Je n'ai même pas de vrais couverts, tout est en plastique, il sait que je vais soit me tuer, soit tuer quelqu'un pour m'échapper. Il a raison, je le ferais si ça peut me débarrasser d'eux. Mais aujourd'hui, j'ai un autre plan, depuis ce matin, je fais semblant d'avoir mal au ventre, et là, je mets une main sur mon ventre puis je me lève, je donne des coups contre la porte, j'en donne plusieurs puis finalement l'homme de Tamar qui garde ma porte l'ouvre. Il me regarde longuement, ils savent que s'il m'arrive quelque chose, Tamar les tuerait.

« - Oui ?

- J'ai mal au ventre, je dois aller aux toilettes...

- D'accord.

- Je... Ah ! »

Je fais semblant de manquer de tomber et je m'accroche à lui, j'en profite pour voler son téléphone, lui il me rattrape ensuite il m'emmène aux toilettes. Je m'enferme, je compose rapidement le numéro de Mero que je connais par coeur, mes mains tremblent, parce que si je me fais avoir, je n'aurais plus aucune chance. Le téléphone de Mero sonne, en voyant un numéro qu'il ne connaît pas, il hésite à répondre alors que je prie pour qu'il réponde. Finalement, il me répond.

« - Allô ?

- Enes... Quand il entend ma voix, il ouvre grand ses yeux. Enes, c'est moi, Maria... Je chuchote. Je suis vivante...

- Maria ?! Maria ?!

- Hey ! L'homme frappe à la porte et je raccroche. C'est finit ?

- Oui, une minute. J'éteins le téléphone et je le range dans ma poitrine pour ensuite sortir. Je crois que j'ai la gastro.

- C'était sûr avec la panne de vos chauffages d'hier. Prévenez-moi si vous avez besoin d'aller au toilette. »

Je hoche la tête et on avance jusqu'à la chambre. Mero est sur le point de devenir fou, il essaye d'appeler le numéro plusieurs fois, mais ça ne répond pas. Il se demande s'il a bien entendu, mais oui, la voix était la mienne. En allant dans la chambre, je me rappelle de ce que Tamar a dit. Il a foutu une fille aux côtés de Mero. Et s'il allait en parler devant elle ? Je remets une main sur mon ventre, l'homme comprend rapidement que c'est urgent et on fait demi-tour vers les toilettes. Je m'enferme dans la cabine, je tire la chasse d'eau et j'allume le téléphone pour appeler Mero une nouvelle fois. Il répond rapidement en voyant le numéro.

« - Maria ? Maria, c'est vraiment toi ?

- Oui... Mais tu ne dois absolument pas le dire aux gens que tu ne connais pas... Il y a des traitres entre vous et...

- Vous avez dit quelque chose ? Dit l'homme de l'autre côté.

- J'ai trop mal. Lui dis-je.