J'enfile la chemise avec l'aide de Hava, elle m'a aidé à enfiler mes vêtements, puis on sort de la pièce. Mero allait venir vers moi, mais je ne le regarde même pas, j'avance en faisant attention, je remercie d'un signe de tête ceux qui me souhaitent un bon rétablissement et je sors dehors. Emirhan m'ouvre la portière de la voiture de sa voiture, je monte lentement et Hava vient s'installer à côté de moi. Mero vient quand même dans notre voiture, je ne veux pas le voir, je ferme les yeux et je pose ma tête contre la vitre.
Emirhan conduit prudemment, il fait vraiment très attention. Mero ne me lâche pas du regard, il m'observe à travers le rétroviseur alors que j'ai les yeux fermés. Il est détruit de me voir aussi faible, il n'en a pas l'habitude. J'ouvre les yeux, quand je vois qu'on est sur le pont Saint Michel, je me redresse légèrement.
« - Emirhan, tu peux t'arrêter un instant, s'il te plaît ?
- Ça ne va pas ?
- Si, ça va, je veux juste prendre l'air. Je croise le regard de Mero dans le rétroviseur. Seule. »
Il hoche la tête, il part se mettre sur le côté, je descends de la voiture, Hava descend avec moi, mais je lui fais signe de rester, j'avance un peu et je m'approche du bord. Je respire un grand coup, l'air frais me fait du bien. J'ai encore mal à l'épaule, mais c'est supportable. J'aurais pu avoir une meilleure fin de journée, comme aller chez nous, m'asseoir, puis retrouver cette habitude que j'avais. Mais non. La vie n'est jamais de mon côté. Il a fallu qu'elle vienne et qu'elle me tire dessus, pour une chose que je n'ai pas fait. Comment je pourrais tuer un pauvre enfant ? Je n'ai jamais voulu sa mort, j'allais même aller la voir pour pouvoir trouver un médecin qui va l'aider. Je suis une idiote...
Mero descend de la voiture, il n'arrive pas à résister, il veut venir me voir et me parler, il veut que je me confie à lui. Il arrive près de moi, il hésite cette fois-ci, mais il vient quand même, il retire sa veste et il vient la poser sur mes épaules, je ne réagis pas, je regarde juste les bateaux qui s'éloignent.
« - Tu ne veux pas me parler ?
- Tu veux que je te dise quoi ?
- Tout ce que tu veux, mais ne reste pas silencieuse.
- Est-ce que tu sais comme j'ai mal ? Mes yeux se remplissent de larmes. Je ne parle pas de mon épaule, je parle de mon cœur. Depuis le début, je fais tout pour rester loin de tout, mais en plus d'être fautive, elle me tire dessus.
- C'est moi le responsable, je suis fautif.
- Bien sûr que tu l'es. Je n'ai pas causé la mort de ton enfant, ce n'est pas de ma faute. Tu es fautif parce que tu nous as mis cette fille et moi dans cet état. Si c'était trop compliqué d'être avec moi, il fallait me quitter.
- Tu ne comprends pas que le problème ne vient pas de toi mais de moi ? C'est moi le seul fautif, c'est moi la mauvaise personne. Je ne te mérite pas... Je ne mérite rien. »
Mon cœur se serre, je baisse la tête désespérément, je ne supporte plus rien. Je veux juste qu'on me laisse tranquille, j'ai besoin de repos, même en m'éloignant je n'en ai pas eu, toujours un putain de problème. Mais ce qui s'est passé hier soir, je ne l'aurais jamais imaginé, je ne pensais pas qu'en plus de se taper mon mari, elle aurait pu faire une chose pareille.
Hava et Emirhan nous regardent tristement. Elle repense à la nuit dernière et elle jette sa tête en arrière, elle souffle parce qu'on vit tous sans cesse d'horrible choses, c'est comme si ça n'allait jamais s'arrêter. Elle tourne sa tête vers Emirhan qui souffle aussi.
« - Emirhan, tu penses qu'on va vivre autant de chose nous aussi ? Il tourne sa tête vers elle.
- Je ne l'espère pas. Je ne suis pas sûr de pouvoir tout supporter. Je ne pense pas être aussi fort que ça.

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Criminel
RomansUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...