Un an. Ça fait un an que je ne suis pas revenue ici, dans ce quartier, quartier qui est infréquentable mais dans lequel j'ai réussi à faire ma place. Malheureusement, j'étais la petite moche que tout le monde voyait comme la meilleure amie, jamais comme la fille qu'ils pourraient aimer. J'en ai eu marre, je suis partie à la campagne chez mon oncle, j'étais déprimée, mais aujourd'hui, je suis revenue, et je suis plus forte qu'avant. J'ai tout changé chez moi, mes cheveux sont plus jolies, j'ai un beau visage, même démaquillé il est beau, je ne m'habille plus comme un garçon mais comme une jeune fille. Ça a été compliqué, mais j'ai réussi.
Je descends du bus avec ma valise, je regarde autour de moi en souriant bêtement, ça m'avait vraiment manqué. Je remarque quelques personnes me regarder étrangement, ils ne me reconnaissent pas, mes lunettes ne sont plus là, mes cheveux sont détachés, mon visage est maquillé, je porte une belle chemise et un jean avec des sneakers et pas de grosses baskets. C'est sûr que ça change.
« - Ça va, Tonio ? Dis-je à mon ami qui ouvre grand les yeux.
- Maria ?! Putain, c'est pas possible ! C'est toi ?!
- Oui. Viens là.
- Putain ! »
Il vient vers moi en courant et il me prend entre ses bras, il m'avait beaucoup manqué. Il n'arrête pas de crier ce grand malade, les autres qui l'accompagnaient sont choqués eux aussi, ils viennent vers moi et ils me font une tape à la main. Je n'ai toujours pas renoncé à mon côté garçon manqué, je préfère le garder juste en changeant d'apparence. Je fais une tape dans la main de quelques amis, ils sont tous choqués, ils ne disent pas un seul mot. Comme quoi, le changement que la femme de mon oncle a fait fonctionne très bien.
Tonio, Bilel, Furki et moi nous allons vers mon bâtiment, on discute pendant tout le chemin, ils me posent plein de question. Je leur dis que mon téléphone ne captait pas, mais en réalité, pendant un an, je ne voulais juste plus voir les gens ou les entendre. Quelques personnes nous regardent en fronçant les sourcils, chose que les garçons ont remarqué eux aussi.
« - Ils ne t'ont pas reconnu, Maria. Fait remarquer Furki.
- Oui, je vois ça. J'ai un peu changé.
- Un peu ? Répète Tonio. Un peu ? Un peu ?! On rigole face à sa réaction. Tu es méconnaissable !
- Laisse-moi tranquille. Je me sens bien comme ça.
- C'est ce qui compte. On arrive devant chez moi.
- Merci de m'avoir accompagné. Vous ne voulez vraiment pas monter ?
- Non, on doit aller voir Mero. »
En entendant son prénom, mon sang se glace, je perds mon sourire, mais je me ressaisis très vite, je hoche la tête avec un petit sourire et je rentre dans mon bâtiment avec ma valise. Mero... Il m'a poussé à fuir plus que n'importe qui, mais surtout à me déprimer. Je souffle pour rejeter ces mauvaises pensées et je monte les escaliers jusqu'à chez moi, avec la valise c'est pas pratique, mais je dois faire avec. J'arrive enfin devant ma porte, je respire un grand coup et je sonne. J'entends des bruits de pas, si je m'en rappelle bien, c'est les pas de Bruno. La porte s'ouvre sur lui, il me regarde en fronçant les sourcils.
« - Bonjour.
- Hey petit con, tu reconnais pas ta soeur ?
- Maria ! »
Il me saute entre les bras, je le serre fermement contre moi en avalant mes larmes. Je ne l'ai pas vu depuis que je suis partie, ça me fait tellement du bien de le revoir. Ma mère vient, en me voyant, elle crie de joie et elle vient vers moi en poussant Bruno pour me prendre entre ses bras. C'est ensuite Melissa qui vient, elle crie de joie elle aussi, je suis heureuse de voir qu'ils sont tous heureux de me revoir. On rentre à l'intérieur, on s'assoit dans le salon et ma mère me garde entre ses bras en laissant couler ses larmes.

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Criminel
Storie d'amoreUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...