Criminel

XLIV

Je me suis lavée le visage, j'ai nettoyé le sang qu'il y avait, il ne m'avait jamais frappé de cette manière, c'est la peur qui lui fait faire tout ça. Pour l'instant, j'ai besoin juste d'un téléphone, rien de plus. Je veux pouvoir dire à Mero que je suis ici, j'espère surtout que je vais pouvoir le joindre. J'ai peur pour tout. Je ne veux plus rester ici, je n'en peux plus. La porte s'ouvre, c'est Ferhat et la fille qui s'occupe de lui qui entrent avec un plateau de déjeuner. Ferhat vient s'asseoir à côté de moi et je le regarde avec un petit sourire, je pose délicatement ma main sur sa joue, il a un sourire tendre et non plus amusé cette fois-ci.

« - Personne ne s'approche de lui de cette manière. Je regarde la fille qui s'occupe de lui. On s'occupe de lui uniquement comme le petit patron, personne ne lui donne d'affection.

- Maria... Gentille...

- Oui, je suis gentille. Mais sûrement pas autant que toi. Il rigole quand je dis ça. Tu veux manger avec moi ?

- Il risque de vous dégoûter.

- Non, je ne le serais pas. Il peut manger avec moi.

- Vous en êtes sûr ? »

Je hoche la tête, elle s'assoit à côté de lui et on mange tous les deux. J'essaye de le faire parler, juste pour qu'il puisse discuter, ça me fait de la peine que personne ne lui donne d'affection. Et Tamar ? Il a l'air de tenir à lui, même énormément. En pensant à lui, il rentre dans la chambre, en me voyant manger avec son frère, il est d'abord choqué, puis très heureux. Mais je ne le fais pas pour lui, je le fais pour Ferhat.

« - Je vois que vous passez un bon moment. Dit-il avec un grand sourire.

- Maria... Gentille...

- Très gentille. Tu l'aimes beaucoup ? Il hoche la tête. Rojin, je vais m'en occuper. Elle hoche la tête et elle sort. C'est gentil de t'occuper de mon frère.

- Je le fais pour lui, pas pour toi. Je ne ferais rien pour un mec comme toi.

- Serhat... Gentil aussi... Je pose ma main sur sa joue.

- Très gentil. Il rigole et il mange. Pour toi. Je chuchote mes derniers mots en regardant Tamar.

- Ferhat, ça te dit qu'on sorte faire un tour ?

- Maria... Peut venir...?

- Non, elle n'aime pas la liberté. »

J'arque un sourcil, il appelle Rojin mais c'est la fille qui m'aide qui vient, elle prend le plateau et elle s'en va. Rojin revient dans la chambre, Tamar lui dit de préparer Ferhat pour sortir et elle l'emmène. La fille qui veut m'aider revient et elle arrive pile au moment où Tamar allait sortir de la chambre.

« - Monsieur, votre tante demande si elle aimerait bien se doucher.

- Oui, bonne idée. Mais reste avec elle, elle n'est pas apte à être seule. C'est toi qui la lavera.

- D'accord. »

Il sort de la chambre, elle me fait un petit sourire et elle sort à son tour. Je me demande ce qu'elle a en tête. Elle descend avec Tamar, elle lui donne sa veste et Ferhat et lui sortent dehors, elle remonte en courant, elle ouvre la porte et elle me fait signe de la suivre. Bien sûr, pour ne pas attirer l'attention, elle me tient le bras et elle m'emmène dans la salle de bain. Elle ferme la porte à clé et elle sort le téléphone.

« - Tu connais le numéro de ton mari ? Je hoche la tête. On va l'appeler, tu vas lui dire de venir ici et il te récupère pendant que l'autre connard est dehors.