VIII

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J'ai vu monsieur Fasel à l'hôtel ce matin, il a voulu me reparler de ce qui s'est passé hier, mais je lui ai juste dit plus tard, il a été assez compréhensif, chose qui m'a quand même étonné. Je n'allais même pas venir aujourd'hui, mais Awa m'a obligé, et elle a raison, c'est professionnel, d'ailleurs, Mero devait l'être aussi hier, mais non, monsieur Enes Meral a préféré en faire qu'à sa tête. Il ne m'a pas envoyé de message, ni moi d'ailleurs, on n'a rien à se dire je pense, et c'est mieux comme ça. Peut-être qu'on ne se reparlera plus du tout, ça me met une boule au ventre de penser à ça, mais si c'est mieux pour lui et moi, alors que ça se fasse.

Samo descend en bas, en me voyant à la réception, il vient vers moi, on se salut et quand il me demande comment je vais, je hausse juste les épaules. Il n'aurait jamais dû dire à Mero que j'allais diner avec monsieur Fasel, ça m'aurait évité tout ça. Quelqu'un apparait aux côtés de Samo, c'est lui, il a un petit sourire sur le visage, mais il ne me regarde pas, je décide de faire pareil, je regarde l'écran de mon ordinateur pour ne pas lui faire face.

« - On va au bureau, on doit commencer à tout préparer. Dit Mero.

- Oui. Et nous, on discutait avec Maria. Mero me regarde alors que j'ai les yeux rivés sur mon ordinateur.

- Oui, elle aime bien discuter avec tout le monde. Je le regarde en arquant un sourcil. N'est-ce pas ?

- Oui, je discute avec les humains, mais je n'ai pas le temps pour les imbéciles.

- C'est moi l'imbécile ? Tu ne disais pas ça ce soir où tu m'as soigné en déposant des baisers sur mon front. Il le dit avec un sourire en coin alors que je rougis en restant bouche-bée.

- Ouh la... Je préfère ne pas savoir ce que vous avez foutu après, je m'en vais. Samo commence à partir alors que je fronce les sourcils.

- Samo. Il est déjà partit et je regarde Mero d'un air énervé. Qu'est-ce qui te prend à parler comme ça ?

- Quoi ? Je mens ? Il croise ses bras et il me regarde longuement. Je sais que je ne suis pas le seul à avoir des sentiments dans cette histoire. »

Il me fait un clin d'œil et il s'en va alors que je reste entre l'envie de sourire et de m'énerver. Quand il sort de l'hôtel, je soupire et je me remets à travailler. Mais il y a un détail qui a retenu mon attention depuis ce matin, tous mes collègues ici me regardent étrangement, ils commencent à discuter entre eux dès que je passe ou qu'ils me voient, ça commence à me déranger. Nadine est la seule qui n'est pas bizarre, d'ailleurs elle vient me voir avec Vincent et Lise, les deux autres me regardent de haut en bas de façon à me lancer un regard plein de jugement. Mais qu'est-ce qu'ils ont ?

« - Tu viens manger avec nous à midi ? Me demande Nadine.

- Sauf si tu vas manger avec monsieur Fasel ou le patron. Intervient Vincent alors que je fronce les sourcils.

- Quoi ?

- Ne fais pas l'ignorante. Ajoute Lise. On sait que tu as une relation avec le patron, et tu oses le tromper avec monsieur Fasel. Les filles faciles de nos jours, il y en a tellement.

- Qu'est-ce que tu as dit là ? Je commence à avancer vers elle et elle perd son sourire. Répète que je te fasse ramasser tes dents une par une du sol. Allez.

- Laisse tomber, Lise. Si quelqu'un se fait virer, ce sera nous, pas elle vu qu'elle passe par eux. »

Les nerfs me montent rapidement à la tête, j'attrape le bras de Vincent, je le tire avec moi à l'arrière, on sort à l'extérieur et dès qu'on fait un pas dehors, je le gifle de toutes mes forces, il tombe par terre, j'en profite pour lui donner un chassé en pleine face. Quelques personnes me retiennent, quand je vois Lise, je la gifle elle aussi, et cette fois, c'est Stéphanie qui intervient.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant