XLVIII

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On a fait plein d'achats au centre commercial, j'en ai profité pour nous acheter des vêtements pour ce soir. Enes et moi nous sommes à la maison, ses parents et Simay sont déjà partis au restaurant de l'oncle Demir, vu qu'on a pris du retard avec les achats, on va y aller un peu après. Enes est déjà prêt, il m'attend en bas, moi je finis de me préparer et je mets mes bijoux, au même moment la porte s'ouvre, il est en train de se battre avec le nœud de sa cravate.

« - Maria, pourquoi je suis obligé de... Quand il lève son regard sur moi il s'arrête un instant.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Ça ne te plaît pas ?

- Tu es magnifique. Je rougis et il s'approche de moi pour déposer un baiser sur mon front. J'ai de la chance de t'avoir avec moi.

- Je ne suis pas belle les autres jours ? Dis-je en riant avec lui.

- Tu es magnifique tous les jours. C'est juste que ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu aussi souriante.

- Tout va mieux, crois-moi. Et c'est grâce à toi, c'est parce que tu es avec moi.

- Allons-y avant que je fasse une connerie. »

On rigole tous les deux et on finit par sortir de la maison. En allant au restaurant, on retrouve tout le monde, ça nous fait énormément plaisir. On se salue tous et on passe une soirée magnifique. En fait, je me rends compte que cette soirée n'est pas seulement pour l'enfant de Mucho et Sibel, c'est pour tout le monde, parce qu'on a tous vécu d'horribles moments, et on a perdu beaucoup de gens en cours de route, mais ceux qui sont là se sont battus pour survivre. Et on a tous mérité de vivre un aussi beau moment.

On passe vraiment un très bon moment, je fais signe au cousin d'Enes de couper la musique, il se lève et il éteint l'enceinte, il attrape son saz, un instrument de musique utilisé énormément par les turcs, puis il vient s'asseoir à nos côtés. Tout le monde me regarde mais moi je tourne ma tête pour regarder Enes.

« - Pourquoi tu ne nous chanterais pas une chanson ?

- Arrête, Maria. Dit Enes d'un air gêné en riant.

- Vas-y, Enes. Ça fait longtemps.

- Oui, Maria a raison ! Intervient Mucho. Fais-le pour ta soeur et moi.

- Non.

- Même pour ton père ? Ajoute son père et Enes me regarde.

- Maria... Râle-t-il alors que j'ai un grand sourire. »

Il respire un grand coup et il commence à chanter avec son cousin qui joue de son instrument. Ça me fascine, je le regarde avec des étoiles dans les yeux. Il est exceptionnel, sa voix m'emporte dans un autre monde. Chaque fois que je le regarde, que j'entends sa voix, que je suis près de lui, je me dis que j'ai vraiment beaucoup de chance de l'avoir dans ma vie. Quand il finit de chanter, on l'applaudit tous, lui ça le gêne, et pour ne pas montrer sa gêne, il fait l'homme froid, jusqu'à ce que je passe ma main dans la sienne. Il abandonne son rôle de Mero froid pour passer à un Enes souriant. Mucho se lève et on tourne tous notre attention sur lui.

« - Je voudrais dire un petit mot. Les gars lâchent des cris pour l'énerver et Mucho rigole. Taisez-vous. Je veux tout d'abord remercier mon frère, Enes. Après tout ce qu'on a vécu, qu'il a vécu, il a quand même tenu à préparer ce dîner, avec tous nos proches, pour le futur bébé. Merci, mon frère. Enes lui fait un grand sourire. Mais je veux aussi tous vous remercier, merci d'être là, de partager notre bonheur, de vivre avec nous cette joie et de toujours être là quoiqu'il arrive. On l'applaudit tous et il s'assoit avec un sourire fier.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant