Nouvelle journée avec ma solitude. Oui, je l'avoue, je n'aime plus trop ça, ça rend dingue au bout d'un moment, mais pour l'instant, c'est comme ça que ça doit se passer. Ça ne va pas durer longtemps, je vais avoir mon enfant, on vivra ensemble. Je me demande ce que les autres font...
En fait, depuis mon départ la maison est froide, selon Simay. On s'est parlée au téléphone, elle m'a dit qu'ils sont tous en froid, Mero et son père ne se parlent pas, Sibel passe de temps en temps avec Hamza pour instaurer une bonne ambiance, mais ça ne marche pas totalement.
Chez mes parents, ils sont tristes pour moi. Mais je les ai appelé, je les ai rassuré, ils sont même venus ici, je les ai rassuré quand ils sont venus ici aussi, sauf qu'ils ne sont pas sereins à l'idée de me laisser seule ici. Je vais bien, seule ou pas, je vais bien, je me sens bien aussi, c'est important, surtout après tout ce que j'ai traversé.
On frappe à la porte, je descends en bas, en ouvrant, je tombe sur Eylem avec Rabia entre ses bras et un homme derrière elle. On se salue et je les laisse entrer, il me serre la main, c'est l'avocat dont m'a parlé Murat. Je les emmène jusqu'au salon et je sens comme une boule au ventre en m'asseyant. Non, je le veux, je veux divorcer.
« - Je me présente, je suis Jonathan Castel.
- Maria... Je m'arrête un instant. Maria Meral.
- Monsieur Kaya m'a expliqué votre cas. J'aimerai entendre votre version.
- Je n'ai rien à rajouter. Je ne veux pas me faire du mal en parlant de tout ce qu'il m'a fait. Il m'a trompé, je veux divorcer.
- Vous n'avez pas d'enfant ? Ma main part instinctivement sur mon ventre.
- Non.
- Très bien. Je vais commencer les procédures.
- Je vais vous faire un thé pendant que vous discutez. Dit Eylem et elle me donne Rabia. Ça ne te dérange pas ?
- Non, bien sûr que non. »
Elle me fait un petit sourire et elle part dans la cuisine pendant que je réponds aux questions de Jonathan Castel. Je laisse mon regard se perdre dans celui de Rabia, elle sourit et j'ai l'impression que mon cœur fond. C'est si beau d'avoir un petit être entre les bras. Est-ce que je vais avoir la chance de porter mon enfant entre mes bras ? Dans le bonheur surtout. C'est ce que je souhaite par dessus tout.
Je n'arrive toujours pas à y croire, je suis en train de mettre fin à mon mariage. Ça va vraiment se terminer... Mais c'est ce que je veux. Est-ce que c'est vraiment ce que je veux ? Bien sûr que ça l'est ! Qu'est-ce que je raconte ? J'essaye de me convaincre moi-même... C'est tellement désespérant... Mais je ressens encore cet amour, je n'arrive pas à y mettre fin. Sauf que ça doit se terminer. Il m'a fait trop de mal, j'ai trop encaissé.
« - Madame Meral ? Je lève ma tête vers l'avocat. Il me faut votre signature.
- Oui. J'attrape le stylo et je signe.
- Vous êtes sûr de ne pas vouloir bénéficier d'une aide quelconque ?
- Oui, je ne veux rien, je veux juste que ça se termine.
- D'accord. Il range les feuilles dans sa mallette et il se lève. Je vais y aller.
- Je rentre avec vous, Jonathan. Dit Eylem. J'espère que tout se passera comme tu le souhaites, Maria. Tu mérites tout le bonheur du monde.
- Merci, Eylem. »
Je les accompagne jusqu'à la sortie, j'ai une douleur énorme dans la poitrine, j'ai ce mauvais pressentiment. C'est sûrement parce que ça se termine avec l'homme que j'aime. Je rentre à l'intérieur et je monte en haut pour ramasser les verres de thé vides.

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Criminel
RomanceUn an éloignée de ma ville pour aller à la campagne, et je suis devenue une autre personne. Bien sûr, je n'ai jamais voulu changer, j'étais bien dans ma peau, mais j'ai dû renoncer à tout ça quand lui, celui avec qui je me sentais bien, m'a finaleme...