Chapitre 63

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Point de vue de Victoire :

 - Bien aujourd'hui parlons de poésie. Plus particulièrement des Sonnets de Louise Labé. Commence notre professeur de littérature. Je griffonne dans le coin de mon cahier pas du tout emballée, car je me vois déjà faire la parallèle entre ma vie et les poèmes de la poétesse. Prenez votre livre page 111. Continue la prof d'une voix douce. 

Je tourne les pages et commence à lire en silence le Sonnet :

"Ô longes désirs, ô espérances vaines,

Tristes soupirs et larmes coutumières

À engendrer de moi maintes rivières,

Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !

Ô cruautés, ô duretés inhumaines,

Piteux regards des célestes lumières,

Du coeur transi ô passions premières,

Estimez-vous croître encore mes peines ?

Qu'encor Amour sur moi son arc essaie,

Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards,

Qu'il se dépite, et pis qu'il pourra fasse :

Car je suis tant navrée en toutes parts

Que plus en moi une nouvelle plaie,

Pour m'empirer, ne pourrait trouver place." 

Je dégluti difficilement en comprenant que le destin se moque ouvertement de moi en me faisait étudier un poème qui retranscrit à la perfection ce que je ressens actuellement. 

- Alors qui peut m'expliquer tout d'abord ce que raconte en générale les Sonnets de Louis Labé ? Personne ne lève la main, la prof se tourne vers moi et je soupire avant de prendre la parole.

- C'est... ses sentiments personnelles. Ce qu'elle ressent pour un homme qui ne l'aime pas en retour. Dégluti-je. La prof me remercie avec un sourire en se tournant vers les autres. 

- C'est exacte ! Qui d'autres ? Supplie presque la prof en balayant la salle du regard. Monsieur Devil, vous qui êtes si bavard d'habitude, vous avez quelques choses à ajouter ? Je ferme les yeux et insulte intérieurement mon karma.

- Elle dit dans le poème que rien ne pourra lui faire plus mal que son chagrin d'amour. Le son de sa voix me fait l'effet d'un taser en plein coeur, le déchirant un peu plus qu'il ne l'était déjà. 

- Sans blague... Soufflais-je pour moi-même.

- Oui Victoire ? Je relève la tête ahuris, visiblement j'ai parlé trop fort. Tous les yeux se posent sur moi et j'avale ma salive cherchant quelque à ajouter.

- Euh je...je...

- Qu'est-ce que tu penses des sentiments de la poétesse ? Essaye de m'aider la prof de littérature. 

- Ça parait tellement réelle...je...j'ai l'impression de vivre sa souffrance à travers le poème. Je sens son regard sur moi. Il est assit quelques places à ma droite et du soin de l'oeil je vois très clairement qu'il me fixe. Inconsciemment je pose ma main sur mon bras à la recherche du bracelet qu'il m'a offert, mais mes doigts ne trouve que le bracelet de l'amitié qu'Elise m'a offert pour Noël. Et soudain je me souviens que son bracelet et rangé dans ma table de chevet. Je l'ai retiré car à chaque fois que je le regardais j'avais l'intention qu'il me brulait la peau. A chaque fois que je le vois je repense au soir de mon anniversaire. Je me mord la lèvre et baisse la tête pour sur mon cahier, des mèches de cheveux me tombent sur le visage et me cache au passage.

Je n'arrive même plus à me concentrer sur les paroles de la prof et son analyse du premier quatrain. Là tout de suite j'aimerais juste partie en courant ou tout simplement disparaître... J'aimerais pouvoir m'enfuir en volant jusqu'à mon lit et ne plus jamais en sortir. 

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Point de vue de Barthelemy : 

Elle est concentré sur son cahier, trop concentré. Elle a l'air mal, et je crois que j'ai compris pourquoi... j'ai eu tord hier soir. Elle a enlevé mon bracelet mais ça ne l'empêche pas de penser toujours à moi. Et franchement que ça soit en bien ou en mal le simple fait qu'elle pense à moi me soulage, aussi égoïste que cela puisse l'être j'en suis heureux : car de mon côté il n'y a pas une seconde qui pense sans que je ne pense à elle. Assister aux cours est devenu le seul moyen de l'observer, je suis devenu pire qu'un petit-ami jaloux, je suis devenu le connard possessif qui lâche la fille mais qui continue à ne pas vouloir qu'elle s'en aille. Je veux le beurre et l'argent du beurre, aussi stupide que soit cette expression d'ailleurs, j'aimerais l'avoir pour moi tout seul tout en restant le plus loin possible d'elle, c'est complètement con quand j'y pense... Je lui est fait mal, elle avez confiance en moi et pour elle je ne suis qu'un manipulateur. Je préfère qu'elle me déteste, c'est plus simple... Je suis fou d'elle. Et le pire c'est qu'elle ne le sait pas, mais moi je le sais et c'est déjà assez perturbant comme ça. Il vaut mieux qu'elle croit que je suis une énorme pourriture que elle sache un jour la vérité. Parce que je crois que je ne supporterais pas de la perdre, en fait peut-être que Tiana à raison : c'est moi que je protège...

De toute façon tout le monde a déjà était égoïste au moins une fois dans sa vie, celui qui dit le contraire est un putain de menteur ! Je crois que de toute manière je suis incapable d'être raisonnable quand il s'agit d'elle. Elle me fait passer par toutes les émotions possibles et inimaginables. La colère, le désir, la joie, la peine... Shakespeare n'avait pas tord finalement, il est possible d'aimer au point d'en devenir malade, même si cette personne est censé être à la base ma pire ennemie. Dire que je me moquais de Victoire lorsqu'elle parlait de ce fichu bouquin ! Finalement ça c'est retourné contre moi... Mais Victoire n'est pas Juliette, elle est beaucoup plus intelligente qu'elle, beaucoup plus belle aussi; et je ne laisserais pas l'histoire se terminer de la même manière que l'oeuvre de Shakespeare. Plutôt crever que de la voir se sacrifier pour moi ! Plutôt souffrir que de la mêler à mon passé...

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Voilà mes petits anges ! Passez une bon week-end ! C'est mon cadeau de moi à vous pour mon anniversaire, ( car normalement ce chapitre n'était pas prévu ) XD ! Le prochain chapitre sera beaucoup plus long, mais je tenais à vous sortir un petit quelque chose pour vous faire patienter ! 

Prenez soin de vous et de vos proches ! Gros Bisous à tous et merci d'être de plus en plus nombreux à suivre les aventures de Victoire et Barthelemy ! <3

Forever And Ever In The SkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant