Point de vue de Victoire :
Trois jours. Ça fait trois jours qu'il est parti en claquant la porte. Me laissant toute seule avec mes angoisses. Ce matin encore je n'ai pas eu la force de me lever, je n'ai été en cours ni Lundi ni Mardi prétextant couver quelque chose. Je n'ai d'ailleurs pas eu de mal à convaincre l'infirmière quand elle est venue m'examiner. J'avais un tension très basse et je lui ai dit que je n'arrivais pas à manger. Elle a pensé à une gastro et m'a donné des médicaments contre le vomissement mais on sait tous très bien que ce ne sont pas des médicaments qui vont réparer les chairs à vif de mon pauvre cœur. J'ai l'impression d'être comme un zombie. Dans les films la fille pleure un gros coup avant de retourner s'amuser avec ses copines, comme si tout allait bien. La vérité est beaucoup plus moche que ça. J'ai compris au moment où il m'a quitté à quel point je l'aimais. C'est ironique, non ? De ce rendre compte de la dépendance qu'on a de quelqu'un lorsque cette même personne vous abandonne, emportant avec elle tout sur son passage. Je me suis refait la scène en boucle depuis Dimanche, et je ne comprends toujours pas. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'il ne m'aime pas comme moi je l'aime. Je sais que ça ne se contrôle pas, mais j'étais tellement bien avec lui que je m'étais persuadée qu'on était ensemble. Je me suis fait avoir comme les autres filles. Je comprends mieux maintenant quand ils disaient qu'il détestait que les filles le collent et qu'il était obligé d'être direct pour ne pas qu'elles se fassent de faux espoirs. Je suis vraiment une imbécile ! Comment est-ce que j'ai pu penser une seule seconde qu'il puisse s'intéresser vraiment à moi ?! Tout ce qui lui plaisait, c'était le défi que je représentais à ses yeux. Un Ange. La sœur du mec qu'il ne peut pas voir. Et moi comme une idiote je suis tombée dans le piège et maintenant je ne sais pas quoi faire à part me morfondre toute seule comme l'imbécile que je suis... Je ne peux même pas en parler à Alexandre, il irait directement rendre ses comptes à Barthelemy et tout le monde serait au courant. Et franchement c'est la dernière chose que je veux !
Je soupire et rabat la couverture sur ma tête alors que mon portable vibre sur la table de chevet. Cette fois-ci je ne me jette pas dessus comme les deux premiers jours, parce qu'aujourd'hui j'ai perdu l'espoir que ce soit son nom qui s'affiche sur l'écran de mon téléphone. Je n'ai pas eu de ses nouvelles, pas depuis dimanche matin où il m'a laissé en plan. J'ai pleuré, j'ai rassemblé mes affaires et je suis partie. Et depuis je n'ai pas quitté ma chambre. Une deuxième vibration se fait entendre sur mon portable et je ronchonne avant de laisser mon bras sortir de la couette et attraper mon portable.
De Alexandre :
"Salut petite soeur, encore mal au ventre ? Je suis désolé de ne pas pouvoir être à ton chevet mais comme tu le sais le dernier match de la saison approche, je te promets de venir te voir après mes entrainements. "
De Elise :
"Hey ! Comment vas-tu aujourd'hui ? Aaron et moi on va passer ce midi manger avec toi pour te tenir compagnie !"
Je laisse tomber mon téléphone sur le matelas à côté de moi et observe le plafond. Si seulement j'avais réellement une gastro... tout serait tellement plus simple. En fait, j'aimerais tout simplement ne jamais avoir croisé le chemin de ce Démon mais ma conscience me rappelle que grâce à lui je suis devenue beaucoup plus sûre de moi, que je ne me laisse plus faire et surtout que j'ai ouvert les yeux sur certaines personnes. Et bon sang, qu'est-ce que je la déteste ! Ça serait beaucoup plus facile si mon cerveau supprimait tous ces bons moments passés avec lui, je souffrirais beaucoup moins. Je sais que je ne vais pas pouvoir me cacher éternellement mais je ne me sens pas encore prête à interagir avec le monde extérieur. Je ne me vois pas sourire lorsqu'on me dira "Bonjour, comment ça va ?". Ni rigoler aux blagues que fera Alexandre à la cantine, ni même faire des soirées pyjama avec Elise parce que je ne supporterais pas de regarder des films à l'eau de rose ou de l'entendre parler de sa vie amoureuse. Je ne me sens pas encore capable de faire semblant que tout va bien ! Et surtout d'assister aux cours tout en restant concentrée alors qu'il sera assis à seulement quelques mètres de moi. Je sais que c'est complètement idiot, mais je ne sais pas qu'elle sera ma réaction lorsque je le reverrais pour la première fois. Une partie de moi pense que je pleurais et m'enfuirais en courant le plus vite possible, mais une autre me dit que je n'aurais qu'une envie : le frapper pour le mal qu'il m'a fait.
Je soupire de frustration et m'enroule dans ma couette en essayant de retrouver le sommeil. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit : mes cauchemars ne m'ont pas laissé une seule seconde de répit. Mon cœur se serre en me rappelant qu'il était le seul à réussir à me calmer, tout simplement car aussi triste que cela puisse l'être nous avions tous les deux ce point commun. Il savait comment s'y prendre pour me rassurer, m'aider à me rendormir voir même à dissiper complètement mes mauvais rêves et me faire retrouver un sommeil normal. Dans ses bras j'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver... et comme une idiote j'ai foncé dans le mur. Je voulais que ça soit mon premier, en fait je crois que je voulais que ça soit le seul. Je me suis mise à nu devant lui et pourtant ça ne l'a pas empêché de me jeter comme une vieille chaussette. J'enfonce ma tête dans mon oreiller en sentant ma gorge se nouer en repensant à ce moment que j'ai partagé avec lui. Il était tellement doux... Comment est-ce qu'il a pu me faire ça ? J'aurais fait n'importe quoi pour lui ! En fait, je ferais encore n'importe quoi pour lui... Je l'aime. Et je ne peux pas effacer mes sentiments pour lui en seulement quelques jours. Après tout c'était peut-être écrit comme ça... on était pas fait pour se rencontrer alors s'aimer c'était dû carrément impossible ! On est pas du même monde, ça je l'ai bien compris. Mais pourtant il y avait ce truc en plus entre lui et moi. Cette petite étincelle que je n'ai jamais eue avec un autre garçon. J'étais moi-même avec lui, et il m'a aidé à mûrir en quelque sorte. Mon Dieu comment est-ce que je suis censée ne plus penser à lui alors qu'absolument tout me le rappelle constamment ? Je passe mon bras en dessous de mon oreiller et en sors le t-shirt noir qu'il m'a prêté. Je n'ai pas eu le cœur de l'enlever. En fait, je ne l'ai enlevé qu'hier soir en prenant ma douche. J'apporte le tissu contre mon visage et hume l'odeur boisée qui s'y dégage. J'étouffe mon sanglot, il se coince dans ma gorge et j'essuie mes yeux avant que mes larmes ne tombent. Je pensais qu'après avoir pleuré non-stop pendant deux jours mes yeux auraient été tout desséchés mais il semblerait que je n'ai pas encore usé mon quota de larmes.
Je ferme les yeux et essaie de l'imaginer à côté de moi, ses beaux yeux verts rieurs et ses fossettes qui se creusent lorsqu'il sourit. Je soupire et ouvre les yeux. Il n'est pas vraiment là, et le plus fou dans cette histoire c'est que je me demande sans cesse ce qu'il fait, où il est et surtout avec qui ? Mon cœur se serre en l'imaginant dans les bras d'une autre. Je crois que je ne supporterais pas le fait de le voir avec une autre, en fait je ne supporterais pas de le voir tout souriant en train de rigoler avec Derek et les jumeaux alors que moi je suis au plus mal. Et le pire dans tout ça c'est que Élise m'a dit qu'elle l'avait aperçu dans les couloirs accompagnés de Tiana. Je hais cette fille aussi sexy soit elle. Elle pouvait avoir tous les mecs qu'elle voulait mais il a fallu qu'elle le choisisse, lui...
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Forever And Ever In The Sky
RomanceVictoire est un ange, Barthelemy un démon. Ils se haïssent ! Elle a tout prévu pour que cette première année à l'Université de Sky soit parfaite, mais ça c'était sans compter sur l'aide de ce démon arrogant et provocateur. Un vrai badboy, cruel mai...