Chapitre 36

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"L'amour pour être envieux, égoïste et méchant, est impossible !"
-Alexis Carrel

Point de vue de Barthelemy :

La pièce est toujours vide, son manteau gris est toujours négligemment posé sur le banc où je l'avais laissé. Il n'y a personne, mais l'air est pesant. J'ai envie d'exploser, mais je ne peux pas, parce qu'elle est là, elle a besoin de moi et je ne suis pas assez orgueilleux pour faire passer mon mal-être avant le sien. Je me sens tellement...il n'y a pas de mot pour décrire ce que je ressens là tout de suite. J'ai envie d'exploser mes phalanges contre le premier mur que je verrais, mais je dois me contenir, pour elle. Elle a besoin de moi, et même si je n'ai jamais étais doué pour tout ça avant, je peux quand même faire un effort.

Ellipse, 2 heures plus tôt :

Point de vue de Victoire :

Après avoir enfilé mon manteau gris, je ferme derrière moi et descends dans le hall où Jonathan m'attend. Je suis assez anxieuse, je ne sais pas comment il va réagir à ce que je m'apprête à lui dire, j'espère qu'il ne va pas mal le prendre.

Lorsque j'arrive face à lui il n'as pas changée du tout. Il y a toujours ce côté impeccable chez lui qui me rassurait avant, ses cheveux blonds plaquées en arrières, son long manteau qui lui va si bien et ses faussettes quand il sourit, ce qu'il fait en ce moment même en posant son regard sur moi.
Il passe une main sur ma joue d'un geste tendre et je répond à son sourire.
- Je suis content que tu ne sois plus en colère contre moi. Je suis désolé d'ailleurs...c'est juste que j'avais peur de te perdre.
J'avale ma salive incapable de savoir quoi répondre. Je lui fais un faible sourire peu convainquant mais il semble sans contenter.
- Tu viens, on va se balader ?
J'hoche la tête et lui emboîte le pas, l'air est frais dehors. Le parc de l'Université est quasiment vide. Le vent fouette mon visage et je frisonne en mettant mes mains dans mes poches.

- Alors...Comment ça va ? Me demande t-il.
- Ça va et toi ? Dis je en étant incapable de lever les yeux vers lui.
- Pas trop mal maintenant que tu es . Je l'observe du coin de l'œil et aperçois un sourire se dessiner sur son visage. Le nœud dans mon estomac se serre encore plus.
- Jonathan, je suis désolé pour...
Il ne me laisse pas terminer ma phrase et m'arrête dans ma marche pour me volé un baiser.
Surprise je ne dis rien et le regarde ahuris lorsqu'il s'éloigne un peu et marche près de moi.
- C'est oublié, enfin...si tu acceptes mes conditions. Je le suis de près et soupire face à ses paroles.
- Non. Tu n'as pas le droit de me priver de ma vie juste parce que ça ne te plais pas !
- Mais...
- Non laisse moi finir d'accord ! Il fronce les sourcils mais ne dit rien.
- Je ne t'aime pas Jonathan, je suis désolé mais c'est comme ça.
- Je sais, mais avec le temps ça viendra...
- Non. Ce n'est pas ça l'amour ! Je refuse de vivre avec quelqu'un avec qui je me serais habituer à vivre et... qui contrôle ma vie ! Dis je en le dépassant, énervée.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je fais ça pour toi Victoire. Tu es ma fiancée, c'est mon rôle.
- Et bien ce n'est pas ce que je veux. Dis je en soupirant.
- Tu es vraiment culottée, j'aurais pus te détester et ne plus vouloir te voir après ce que tu as fais la dernière fois !
- Mais je n'ai rien fais, c'est bien ça le problème ! Dis je en me tournant vers lui.
- Tu es partis pendant des heures sans rien dire à personne, avec ce...ce Démon. Je lève la tête vers lui et observe la haine dans ses yeux si doux d'habitude. Il le déteste encore plus que je le pensais et bizarrement ça ne plaît pas trop.
- C'est mon ami.
- Bien-sûr... ton ami... Tu l'aimes pas vrai ? Je reste interdite devant sa question, non mais quelle idée ! Moi ? Amoureuse de lui ? Il faudrait être folle !
- Quoi ? Non ! Dis je en lâchant mes bras le long de mon corps.
- Arrêt, j'ai bien vu comment tu le regardais, comment toutes les filles le regarde. Dit il en s'arrêtant nette devant moi. Je fronce les sourcils et prend un air interdit.
- Il est l'un de mes meilleurs amis et ce n'est pas parce que c'est un Démon que...
- C'est une pourriture, oui ! Je n'ai jamais détestée quelqu'un comme je le déteste. Il est entrain de mettre le grappin sur toi et tu ne t'en rend même pas compte ! Dit il en appuyant ses paroles par des gestes du bras qui vont dans tout les sens. Je ne l'ai jamais vu aussi furieux.
- Il ne mets le grappin sur rien du tout ! Dis je pour me défendre.
- Vraiment, il ne t'as jamais draguer ? Et tu n'as jamais étais attirée une seule fois par lui ?
Je soupire et essaye de trouver une réponse à ça.
- Je... C'était avant. Finis je par dire.
- Avant ? Dit il surpris par mon aveux. Il m'attrape par les bras et me secouent quelques secondes.
- Victoire t'es sérieuse ?
- Tu me la demandé, alors j'te répond ! Dis je en le repoussant. Il s'écarte un peu et me lance un regard à la fois triste et colérique. Mais je n'y prête même attention. Pour qui il se prend ? Je ne suis pas sa chose !
- Tu l'as embrassée ?! Demande t-il en me pointant du doigt.
- Oui. Autant être honnête, ça ne sers à rien de mentir.
- Et ça a était plus loin ? Sérieusement ?
- Non ! Ça n'est arrivé qu'une fois et j'ai vomis juste après. Bon, d'accord je ne suis pas si honnête que ça, mais je déteste voir la douleur dans son regard, surtout que c'est moi qui lui fait du mal après tout. Il soupire et fait les cents pas devant moi. Je reste silencieuse et le laisse se calmer pendant quelques minutes. Finalement il avance vers moi et me plaque contre l'arbre derrière moi.
- Promets moi de ne plus jamais le revoir et je ne dirais rien à tes parents.
- Non ! Je fais ce que je veux et tu n'as rien à dire ! Il soupire.
- Tu es à moi...
- Je ne suis pas à toi, je ne suis à personne d'ailleurs !
- Bien-sûr que si, tu es à moi depuis toujours !
- Et bien je ne veux pas l'être ! Dis je en lui lançant un regard mauvais.
- Tu n'as pas le choix Victoire !
Dit il en me plaquant contre l'arbre.
Ses yeux ont supprimées toute la douceur qui s'émane de lui, maintenant je ne vois que fureur et mélancolie mélangées...
- S'il te plais arrêt, tu me fais mal ! J'essaye de le repousser mais il est beaucoup trop fort pour moi. Je tembourine sur son torse et il m'attrape les poignés et les bloquent de sa main gauche tandis que l'autre caresse mon visage.
- T'es à moi Victoire, pas à lui, jamais... et je compte bien te le montrer. Il essaye de m'embrasser mais je tourne la tête pour l'en empêcher.
- Jonathan, je sais que tu es en colère mais ça ne sers à rien, je ne changerais pas d'avis ! Je ne suis pas à lui et encore moins à toi !
J'essaye de le repousser à nouveau mais il resserrent plus fort sa poigne sur mes mains avant de déposer des baisers dans mon cou, je pousse un gémissement plaintif pour lui prouver que je veux qu'il arrêt mais il ne réagit pas et continue ses caresses. J'essaye de lui donner un coup de pied mais là aussi il a une longueur d'avance sur moi et me bloque complètement entre l'arbre et lui. Il essaye de m'embrasser à nouveau, je tourne la tête dégouté mais il pose sa main libre sous mon menton et m'oblige à tourner la tête vers lui, ses lèvres s'écrasent sur les miennes en quelques secondent, elles sont sucrés mais froides, je ne ressens rien à part la rage et le dégoût qu'il m'inspire en ce moment même. Sa main descend le long de mon cou, suit le contour de mon épaule et glisse sur mon bras, j'ai des frissons, d'horrible frissons de dégoût en comprenant ce qu'il va faire. Sa main se stoppe au niveau de mes cuisses avant de remonter jusqu'à la ceinture de mon pantalon. Je ferme les yeux et essaye de penser à autres choses que ses lèvres, ses doigts sur moi, mais c'est impossible, je ne pense qu'à ça...Je veux qu'il arrêt !
Lorsque j'essaye de lui parler, de lui demander de me lâché pour la énième fois, tout ce qu'il sort de ma bouche n'est qu'un faible son, arraché par un sanglot. Je sens les larmes que je retenais depuis quelques minutes passés les barrières de mes yeux et coulées le long de mes joues. Il remonte sa main jusqu'à mon chemisier et commence à défaire les boutons de sa main libre. Dans un dernier espoir qu'il m'écoute je cris "lâche moi !" entre plusieurs sanglots. Il ne prends pas la peine de me répondre, il est devenu un autre. Jonathan n'est pas que ce gentil garçon drôle et protecteur, qu'il laisse paraître. Il a fait ça pour me séduire... Ce n'est qu'un orgeuilleux jaloux, possessif et colérique il est près à tout pour avoir ce qu'il veut. Et en ce moment même ce qu'il veut c'est moi...Je m'attendais à quoi en le suppliant encore une fois de me lâcher ? À ce qu'il me lâche tout à coup et qu'il s'excuse ? Non... Quand je pense que je l'ai défendu quand Barthelemy se moquait de lui. Il avait raison, ce n'était qu'une facette de sa personnalité, c'est un manipulateur, il ne vaut pas mieux que les autres. Je pleure à en perdre la raison en sentant ses mains enlever mon manteau pour avoir plus accès à mon chemisier. Il le jete à terre et continue à déboutonné mes boutons. Je claque des dents face au froid qui me submerge, j'ai envie de vomir, il me dégoute. Il passe une main dans mes cheveux et embrasse mon cou brutalement tout en descendant vers mon soutien gorge que mon chemisier laisse apparaître. Je vais m'évanouir, je n'en peux plus, je ne peux plus supporter de sentir ses mains sur moi. Je ne peux pas...

Forever And Ever In The SkyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant