Chapitre 68

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On erra dans les rues un long moment, et la nuit tomba très vite.

Qu'est-ce que tu as envie de manger? Me demande Owen.

Ça m'est égal.

- Moi aussi.

- Est-ce qu'on peut prendre le vaporetto pour faire quelques "stations"? Comme il fait nuit, ça peut être joli. Et puis on trouvera bien de quoi manger.

- Si tu veux.

On monta assez rapidement dans le bateau et je reçus un SMS de Jo.

"Alors??? Il a assuré ton chéri hein??? Hâte que tu me racontes ce week-end 100% romantique!"

Je soupirai, ce qui n'échappa pas au roux à côté.

Qu'est-ce qu'il y a?

- Rien.

- C'était Theo? Me demanda-t-il ironique.

Non, c'était Jo, dis-je en fronçant les sourcils.

Il leva les yeux au ciel et je lui montrai le message pour lui prouver. Il me rendit mon téléphone sans faire le moindre commentaire. On descendit du bateau peu de temps après et on arpenta les petites ruelles jusqu'à arriver sur une place. On vit un petit restaurant dans le coin, une sorte de cave avec des poutres au plafond et les murs en pierre. Je regardai la carte.

Pizzeria!

- Ça te tente?

- Oui pourquoi pas, et toi?

- Peu m'importe, répond Owen en haussant les épaules.

Il partit directement dans le restaurant, moi sur ses talons, et demanda une table. On nous installa sur une table assez centrée, et on nous tendit immédiatement les cartes en anglais. Visiblement, ça se voyait sur nos fronts. Je passai en revue les pizzas qui semblaient toutes aussi délicieuses les unes que les autres et me décidai sur une demi-reine accompagnée de salade verte. Owen referma la carte en silence.

Tu prends quoi? Lançai-je

Une pizza.

Je pinçai les lèvres en fuyant son regard.

Une charcutière. Et toi?

- Une demi-reine avec de la salade.

Il acquiesça et on passa commande. Lorsque le serveur nous demanda ce qu'on voulait boire, Owen réclama de l'eau pour lui. Je n'allais pas me prendre du vin toute seule, donc je suivis le mouvement avec regrets. Le silence se réinstalla, toujours plus lourd qu'avant.

Quand est-ce que tu as décidé d'organiser ce week-end?

- Début janvier, mais j'avais déjà regardé si on était en tournée au moment où tu m'as parlé la première fois de Venise.

- D'accord, murmurai-je. Merci encore.

- Pas de quoi, grommela-t-il.

On nous amena nos pizzas, qui sentaient d'ailleurs extrêmement bon.

- Au moins le service est rapide.

Je pris mal sa remarque, mais d'un autre côté, j'avais autant hâte que lui d'abréger le repas et de ne plus devoir meubler la discussion. Parler à un mur était compliqué, surtout lorsque le mur en question est l'homme de ta vie. On mangea en silence, pas un mot en dix minutes : oui, je compte les secondes depuis tout à l'heure.

First LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant