Chapitre 56

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Il s'allongea à plat ventre à côté de moi et me jeta un coup d'œil. J'étais toujours en uniforme et je me sentis d'un coup totalement ridicule. Je me redressai pour déboutonner mon chemisier et défaire le petit corset noir mais ses mains me stoppèrent.

- Eh, qu'est-ce que tu fais?

- Je l'enlève...

- Hors de question, je compte bien te l'enlever moi-même!

- Je me sens un peu... ridicule là.

- Pourquoi?

- C'est un déguisement, dis-je en riant. Maintenant que nos rôles ont disparu...

- Ne l'enlève pas s'il te plait... tu es carrément irrésistible.

Je caressai sa joue et gardai l'uniforme sur moi. Allongée sur le côté, face à lui, je pouvais regarder chacune de ses réactions en lisant ma liste. Il déplia la feuille et la posa sous ses yeux.

- Voyons voir...

Contrairement à moi, il se mit à lire en silence et ne laissa rien paraître.

1. Dans une voiture (même si c'est cliché)

2. Dans un jardin avec les étoiles au-dessus de nous

3. Dans un ascenseur

4. Les yeux bandés

5. Jouer avec la nourriture (même si il ne faut pas normalement...)

6. Au cinéma

7. Sur son piano...

8. Avec des masques

9. Avec Aaron Burr

Ayant terminé, il releva la tête et plissa les yeux, comme pour m'examiner.

- Qu'est-ce qui se passe?

- C'est dingue comme ta liste te ressemble...

- Je dois le prendre comment?

- Bien. Tu es une romantique dans l'âme mon ange...

- Oui, sûrement, répondis-je en haussant les épaules.

- Maintenant, détaillons un peu. Dans un jardin, oui, c'est tout à fait possible. L'ascenseur...

Il secoua la tête en souriant.

- C'est quand même un peu plus compliqué. Il en faut un sans caméra, et puis il faut pouvoir gérer la fausse panne... Il faut être seuls aussi.

- De toute façon, ce n'est pas dans l'ordre.

- Les yeux bandés, rien de plus simple, mais est-ce que c'est toi qui les aurais bandés ou moi?

- Moi.

- J'en prends note... Pour la nourriture tu as des idées?

- Je laisse au bon vouloir de l'imagination du jour...

- Au cinéma... c'est encore plus compliqué que l'ascenseur chou, et je pense que c'est plus quelque chose qui s'improvise. On ne pourra pas prévoir.

J'acquiesçai.

- C'est sérieux pour mon piano?

- Tu passes tellement de temps dessus... c'est tentant de te laisser une autre image, et qu'à chaque fois tu y penses quand tu joues. En fait je te trouve tellement sexy quand tu te mets à composer que j'ai juste envie de te déstabiliser.

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