Vendredi 11 Mai 2012.
Je rentrai à l'appartement après une dure journée de travail, entre réunions, téléphone et rendez-vous. J'avais terminé à 16 heures, épuisée.
- Ouh, tu rentres tôt, ça s'est bien passé? Me demanda Owen.
Je me dirigeai vers lui, tranquillement assis à la grande table avec des feuilles partout autour de lui.
- Oui, mais c'était long! En plus j'ai dû me battre pour t'accorder tes deux mois supplémentaires.
- C'est passé?
- Oui, soupirai-je.
Il m'attira sur ses genoux.
- J'ai la meilleure des productrices, je ne te décevrai pas.
- Tu as intérêt! Tu fais quoi?
- Je bosse sur LOVE, on a avancé avec Nathan un peu. Du coup, single en novembre ?
- Oui. Mais ils en ont ras le bol de devoir décaler tu sais... j'aurai dû mal à demander encore plus.
- Je vais tout faire pour être dans les temps, c'est promis.
- J'espère, parce que là on est un peu dans le speed, t'as 4 chansons, on a annulé trois fois les sessions d'enregistrement, donc en août je te kidnappe Owen et tu me fais au moins la moitié de l'album!
Il se serra contre mon dos avant de poser un baiser sur ma nuque.
- Je sais, je bosse et je fais tout pour. On ne décalera pas celle-là.
- Non, ça c'est certain! Et si t'as pas assez de matière à enregistrer, je te fais enregistrer la Macarena version rap, c'est compris ? Dis-je en le pointant du doigt.
Il pouffa de rire et acquiesça.
- Est-ce que ma productrice pourrait devenir ma petite chérie toute mignonne? Fini le boulot pour aujourd'hui.
- Je suis crevée, serre-moi dans tes bras.
Je laissai reposer mon front sur son épaule alors qu'il passait distraitement ses doigts sur mon épaule en me serrant comme un bébé. C'était comme ça entre nous, tous les jours. Toujours plus proches, plus soudés et plus fous l'un de l'autre dans notre vie privée. A la fois, dans le professionnel, on arrivait à mettre les barrières suffisante pour travailler correctement, mais nous étions souvent en désaccord. Il était tellement exigeant envers lui-même que sur une trentaine de maquette, pour l'instant il n'en avait retenu que quatre. Evidemment, ça me rend dingue. Mais il m'a juré qu'on écouterait tout avant qu'il enregistre pour qu'on choisisse ensemble les meilleures même si moi j'avais une vue plus commerciale que lui. C'était un réel débat quotidien, et c'est à cause de ça que nous avons décidé de parler professionnel dans mon bureau, jamais (ou très peu) à l'appartement. A partir du moment où je franchissais la porte, on ne s'accordait que les dernières nouvelles et après c'était notre privé qui comptait. Depuis la fin d'Hamilton, nous avions eu beaucoup plus de temps pour nous. Déjà Owen avait récupéré ses week-ends, donc généralement, il s'accordait cette pause pour ne pas composer et se consacrer à moi. La semaine, il restait à l'appartement et se débrouillait pour terminer quand je rentrais, hormis s'il était en moment de grosse inspiration. On avait pris quelques vacances ensemble, sans aller à l'autre bout du monde. Une semaine à Cuba cet été, et quelques jours à Noël dans un chalet pour un nouveau réveillon familial. La Saint-Valentin de cette année? Owen a mis les bouchées triples. Nous étions retournés à la montagne pour deux jours en amoureux et rien que par ses déclarations, ses étreintes et ses baisers j'avais été conquise. Il avait été au summum du romantisme pour me faire renouer avec cette fameuse date.