Allongée sur le lit de fortune confectionné de couettes et d'oreillers, Ashley dormait à poings fermés. Le drap la couvrant dissimulait tout juste sa nudité. Descendant à la naissance de ses fesses, il laissait apparaître les deux fossettes soulignant gracieusement le bas de son dos. Durant la nuit passée, elles furent le sujet de toutes mes attentions. Ma langue s'était attardée sur ses deux petits creux, rejointe ensuite par ma bouche. Ensemble, elles avaient parcouru le galbe de ses fesses avec une extrême sagesse pour après se transformer en de belles affamées. Pendant que mes lèvres l'embrassaient pour atténuer la douleur de la morsure de mes dents sur sa peau tendre, ma langue gourmande l'agaçait. Mes mains impatientes avaient pétri ses fesses, tantôt les écartant et les soulevant. Le rougeoiement des flammes avait envouté sa peau nue, accentuant le sentiment qu'elle était en feu entre mes mains. Accroupie, son bassin s'était enflammé sous la caresse de ma bouche et de mes doigts, ondulant pour me repousser et pour ensuite mieux m'aspirer. L'aliénation absolue de nos deux corps. Sa manière d'haleter mon prénom quand elle était prise de tremblements fut des plus délicieuse. Sans en avoir conscience, Ashley avait ce don. Avec une certaine candeur, elle rendait merveilleuse chacune de nos étreintes.
Et hier soir ne fit pas exception. Le dessert servi, je m'éclipsai des cuisines pour passer le restant de la soirée en sa compagnie. Elle me devait une danse. Notre première. Et mon empressement pour partager ce moment avec elle était indéniable. Mais c'était sans compter Hurl qui m'accapara dès mon arrivée pour me remercier et demanda à ses invités de me faire une ovation. Moi qui voulais miser sur la discrétion, ce fut raté.
Sœur Catherine ainsi que Claire et Asher m'avaient accueilli chaleureusement. Aux sourires complices, j'en déduisis qu'Ashley les avait informés de ma présence. Mais que leur avait-elle confié exactement ? Cela demeurerait un mystère car, à sa mine déconfite, il n'était pas l'heure aux questionnements. Ashley était cernée par deux hommes qui semblaient lui faire vivre un véritable calvaire. Le sujet de leur conversation tournait autour de la fabrication du sirop d'érable et de la ferme de production qu'ils avaient visitée en début d'après-midi. Amusé de la voir se débattre avec elle-même pour rester cordiale, je m'étais immiscé dans la discussion en révélant les plats qui se mariaient divinement avec le sirop d'érable. Si bien qu'au bout de quelques minutes, elle se leva brusquement pour m'entraîner sans délicatesse sur la piste de danse.
— Tu peux me dire à quel jeu joues-tu ? avait-elle demandé à brûle-pourpoint quand nos corps enlacés se mirent à se mouvoir en parfaite harmonie.
— De quoi parles-tu ? Je voulais juste profiter des connaissances très pointues de tes deux nouveaux amis.
Sans parvenir à feindre son mécontentement, elle me raconta le déroulement de sa soirée. Pour être agréable à Sœur Catherine, elle n'avait pas envoyé promener Gus et Jean. Deux collègues informaticiens d'Hurl qui n'avaient rien trouvé de mieux que de se joindre à sa table après son discours de demoiselle d'honneur. Ses deux tortionnaires l'avaient assommée en vantant les spécialités de la région.
— À cause d'eux, plus jamais je ne serai en mesure d'apprécier le sirop d'érable. Ils ont réussi à m'en dégouter à vie, avait-elle fini par déclarer.
Au bord de la crise de rire face à son désarroi, je l'avais enlacée plus fermement, savourant cette nouvelle forme de proximité. Après quelques minutes, elle s'était détendue et naturellement sa joue se posa sur mon torse. Ce fut à la quatrième musique qu'elle releva la tête pour rompre le silence.
— Ma famille t'adore, avait-elle alors déclaré, les yeux ancrés aux miens.
La paume de ma main avait accentué une pression dans le creux de son dos pour affermir ma possession.
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Notre valse en trois temps - tome 1 - Les secrets
RomanceIl y a des rencontres qui bouleversent une vie. Qui vous font entrevoir un avenir terrifiant mettant à nu toutes vos fêlures. Et à 27 ans, mes blessures d'hier me tourmentaient toujours mais j'avais appris à les enfouir très profondément derrière le...