Chapitre 56 - Ashley

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Le bureau d'Henry était tout juste éclairé par la lumière en provenance de l'écran plat de télévision fixé au mur. Un match NBA entre les Raptors de Toronto et les Bulls de Chicago était en rediffusion. Jack s'était assoupi sur le canapé. Sa mèche de cheveux tombait sur son front, cachant une partie de ses yeux. Cet homme était une pure merveille. Sa beauté brute me faisait toujours autant chavirer. De sa bouche légèrement entrouverte s'échappait un souffle régulier sonnant comme une douce musique. Sa barbe sur ses joues indiquait qu'il ne s'était pas rasé depuis plusieurs jours. En fait, depuis que je m'étais imposée dans son appartement, je le voyais pour la première fois. L'épaisse brume qui m'entourait s'était dissipée après quelques heures passées dans ce dispensaire. Cela, je le devais à l'idée saugrenue de Jack. Comment ne pas le regarder avec tendresse ? Tout chez lui me touchait en plein cœur. Voilà pourquoi j'avais trouvé refuge à ses côtés. Inconsciemment, je savais qu'il aurait la solution pour résoudre le mal-être qui m'enveloppait à la suite du décès de Jacob. Depuis notre rencontre, il était toujours là pour moi. Il était ma force tranquille. Mon radeau... Au risque de le réveiller, je m'agenouillai à hauteur de son visage et repoussai sa mèche de cheveux. Les courbes anguleuses de ses traits m'avait tant manqué. N'écoutant que le besoin irrationnel de redécouvrir le contour de ses traits, de sentir la chaleur de sa peau sous mes mains, mes doigts effleurèrent son arcade sourcilière où se mélangeaient des reflets blonds et châtain clair. L'arête de son nez comme habituellement était plus froide que ses joues. Un gémissement s'échappa de ses lèvres quand mes doigts se retrouvèrent à leur contact. Cette place que j'avais refusé de lui faire. Toutes les claques que je m'étais administrées pour le repousser, pour finir par prendre conscience que ma raison avait abdiqué. Avec une infinie tendresse, mes lèvres se posèrent sur les siennes en une pluie de baisers. L'odeur de sa peau, un équilibre parfait entre réconfort et éveil des sens, me captiva. Depuis que j'avais pris possession de son lit, plus d'une fois je m'étais surprise à humer ses draps pour retrouver son effluve. Celle que j'avais essayé de reproduire dans mes songes pour combler son absence.

— Hum, murmura Jack d'une voix endolorie. Est-ce ta façon de me remercier pour ma surprise ?

Scellées aux siennes, mes lèvres se fendirent en un tendre sourire.

— As-tu seulement conscience d'à quel point tu es adorable et tout à la fois exaspérant ? m'enquis-je en reprenant ses propres termes.

Pour toute réponse, j'eus droit à un regard brûlant de désir. Une promesse que les événements qui allaient suivre me feraient voler en une multitude de particules. Impatiente, des picotements se nichèrent entre mes cuisses. L'une de ses mains ôta la baguette retenant mes cheveux, laissant mes boucles tomber en cascade sur mes épaules. Dans un geste plus impérieux, sa paume se plaqua contre mon cuir chevelu pour intensifier notre baiser. Sa bouche offerte prenait possession de mes lèvres dans une caresse déconcertante. Mélangeant douceur et avidité. Comme si elle-même ne savait plus ce qu'elle devait ressentir, totalement aliénée par les émotions. Sa langue entra dans la danse, se mêlant à la mienne. Me goûtant inlassablement. Tout cela n'était pas une bonne idée, mais cela n'avait aucune importance. Ce soir, je ne voulais pas être raisonnable, préférant m'abandonner sans remords à l'extase de nos deux corps entremêlés.

Prenant appui sur son coude, Jack m'attira contre son bassin. À califourchon, au-dessus de lui, tout mon corps se mit à trembler en sentant à travers mon jean son désir palpiter.

Ses doigts enfouis, son souffle contre ma peau, sa langue me parcourant, tout ce qu'il éveillait en moi était une drogue dont je m'étais passée depuis trop longtemps. Mon corps et mon esprit, de concert, avaient tenté de lutter pour oublier cet effet que lui seul savait provoquer en moi. Mais alors que Jack prenait possession de mon cou, la réalité était cinglante. Mon sevrage était un total échec. Et maintenant, chaque cellule de mon être appelait à ressentir à nouveau cette adrénaline qui m'embrasait à son contact. Avec frénésie, je m'emparai à nouveau de sa bouche et le mordis, lui arrachant un grognement sauvage. Du bout de la langue, je le soulageai en la passant sur sa morsure d'où perlait une goutte de sang.

Notre valse en trois temps - tome 1 - Les secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant