Drapée dans le peignoir extra moelleux de l'hôtel, j'étais encore nébuleuse après ma séance de relaxation dans la baignoire balnéo. Ses jets puissants associés avec les sels de bain parfumés à la verveine avaient fait des merveilles sur mon corps et après cette journée de marche, les muscles de mes jambes ainsi que mes pieds étaient de nouveau fin prêts à suivre Jack dans une nouvelle aventure. Tout en portant à ma bouche un réglisse goût fraise, je me refis le film de la journée et dus admettre que j'avais passé un excellent moment en la compagnie de Jack. Pour résumer, tout avait été parfait et sans m'en rendre compte, j'avais totalement lâché prise en me confiant à lui en toute décontraction et en riant sous l'expression médusée de son visage en me voyant avaler toute cette nourriture. Puis, il y avait eu City Hall et ce baiser si parfait à vous en faire flancher les genoux. Une vague de chaleur identique à celle que j'avais ressentie, revint me percuter de plein fouet pour se diffuser en de légères palpitations entre mes cuisses. Décidément, si je ne voulais pas que ma libido prenne en main le déroulé de la soirée, mieux valait que je trouve une solution pour la mettre en mode hibernation. Quoi de mieux pour cela que de joindre le docteur en charge du suivi médical de son père mourant. Après cinq sonneries, je tombai sur son répondeur. D'une voix posée, il s'excusait de ne pouvoir prendre l'appel et invitait à laisser un message avec la promesse d'être rappelée dès qu'il en prendrait connaissance. Je m'exécutai tout en souhaitant que Travis ait des nouvelles réjouissantes concernant l'évolution de la maladie de Jacob. Non pas que je m'attendais à sa guérison, mais j'espérais que sa maladie nous accorde un peu plus temps, même si j'avais pleinement conscience qu'au vu de ses résultats d'analyses, la fin était proche.
Une fois raccroché, j'appelai Claire en FaceTime. Depuis mon arrivée à New-York, je n'avais pas pris le temps de l'appeler et je savais d'avance que j'aurais droit à ses remontrances. Mais réprimandes ou pas, j'avais besoin d'entendre le son de sa voix. Ce soir, elle n'était pas de garde et devait sans doute être en compagnie d'Asher. À bien y réfléchir, peut-être était-ce une mauvaise idée de la joindre. Si ça se trouvait, elle était occupée par les lèvres de son amant ou une tout autre partie de son anatomie. En tant que meilleure amie soucieuse de son bien-être sexuel, je ne voulais pas la priver de son moment de détente. J'étais sur le point de raccrocher quand son visage apparut sur mon écran.
— Enfin tu daignes m'appeler, dit-elle sur un ton désapprobateur. J'étais justement en train de me plaindre auprès d'Asher.
— Moi aussi je suis ravie de t'entendre, répondis-je avec un grand sourire.
— Fais la maline, mais sache que j'étais à deux doigts d'appeler la brigade anti-sexe afin qu'elle vienne te tirer des griffes de Jack.
Face à l'absurdité de sa remarque, je ne pus m'empêcher de rire.
— Je te rassure, tout va bien. Je n'ai nullement besoin d'être secourue. J'ai juste pris du temps pour moi et j'ai suivi ton conseil.
— Et lequel as-tu suivi en particulier?
— J'en ai profité pour me reposer et oublier tout le merdier de ma vie.
— Je suis contente de te l'entendre dire Pic-à-glace, mais concernant mon autre conseil, tu as fait quoi?
Finalement, peut-être que ce n'était pas une excellente idée de l'avoir appelée.
— Claire, ne commence pas, s'il-te-plaît. En tout cas, je peux te dire que tout se passe merveilleusement bien. Jack a vraiment fait les choses en grand. L'hôtel, la suite, tout est superbe. Son restaurant est époustouflant et comme d'habitude sa cuisine t'emmène au septième ciel.
— Quelle déception, j'avais beaucoup parié sur cette petite robe en satin.
— Désolée de te décevoir, dis-je en essayant de feindre un sourire sincère.
VOUS LISEZ
Notre valse en trois temps - tome 1 - Les secrets
RomanceIl y a des rencontres qui bouleversent une vie. Qui vous font entrevoir un avenir terrifiant mettant à nu toutes vos fêlures. Et à 27 ans, mes blessures d'hier me tourmentaient toujours mais j'avais appris à les enfouir très profondément derrière le...