04 août 2011
Le temps d'une pause à la cafétéria de l'hôpital, je prenais quelques minutes pour m'alimenter, tout en relisant pour la centième fois la lettre laissée par Jack. Et je n'exagérais en rien, j'avais bien dû relire cent fois ses mots. Quand je ne tenais pas sa lettre entre mes mains pour la parcourir, je me la remémorais mentalement.
Après avoir passé une bonne partie de la nuit à discuter avec lui, à mon réveil il n'y avait plus aucune trace de jack dans l'appartement. Épuisée par la journée riche en émotions, je m'étais assoupie sur le canapé. Avant de partir, il avait eu la délicatesse de me couvrir avec la couverture de mon lit. Ce ne fut que le soir en rentrant de l'hôpital que je pris connaissance de sa lettre. Ma meilleure amie l'avait trouvée sur l'îlot central de la cuisine et, à ses dents blanches qui étaient visibles depuis la planète Mars tant son sourire s'élargissait sur son visage, sans même lui poser la question, je savais qu'elle l'avait lue. Durant toute la soirée, elle m'avait questionnée sur ce qui s'était passé entre Jack et moi. La déception sur ses traits était visible lorsque je lui avais confirmé que nous avions passé la soirée à discuter.
— Très bien, m'avait-elle dit. Donc, si je comprends bien, Jack et toi vous êtes amis maintenant?
— Faut croire, avais-je répondu avec un haussement d'épaules.
— Donc, il ne t'attire plus.
— Attirer, c'est un bien grand mot. Tu ne penses pas?
Claire n'avait pu réfréner son hilarité.
— Excuse-moi Pic à glace, je sais que tu n'as pas l'habitude de tout cela. Mais je t'informe que lorsque tu mets ta langue dans la bouche d'une personne dès que tu la croises, alors elle et toi, vous êtes tout sauf amis.
Je devais bien admettre que sur ce coup-là, Claire n'avait pas totalement tort.
— Il est vrai que lui et moi avons commencé sur une base que je qualifierai d'ambigüe, avais-je répliqué en prenant soin de choisir le terme le plus adéquat.
— Je ne te le fais pas dire.
— Mais maintenant tout est limpide entre nous.
— Vraiment?
— Parfaitement!
— Donc, tu te rendras à l'inauguration de son restaurant.
— Euh, je n'ai pas dit ça.
— Voyons Ashley, la base de toute amitié est de se soutenir mutuellement. Et ton nouveau meilleur ami a besoin de toi.
À sa manière de ponctuer le mot ami, j'avais eu envie de lui tordre le cou. Après tout, c'était tout ce qu'elle méritait. Ce soir-là, Claire m'avait également longuement questionnée sur Jacob. Mais malheureusement, je n'avais aucune réponse à lui apporter. J'étais toujours dans le brouillard le plus complet. En plus, il m'était impossible de demander conseil auprès de Catherine. Je préférais pour le moment, la laisser en dehors de toute cette histoire. Je ne voulais pas l'inquiéter outre mesure tant que je n'avais pas concrètement arrêté ma décision. Voilà pourquoi quinze jours après, je relisais pour la centième fois la lettre de Jack. Étrangement, j'espérais qu'elle me donnerait le courage de prendre les décisions qui s'imposaient.
Ashley,
Merci pour cette soirée passée en ta compagnie. Je t'avouerai que tes éclats de rire à la suite des frasques de ma tendre jeunesse m'ont légèrement blessé, mais j'y survivrai. Désolé d'être parti sans te dire au revoir, mais le temps que je revienne de la cuisine, tu t'étais assoupie et ton petit ronflement m'a découragé à te réveiller.
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Notre valse en trois temps - tome 1 - Les secrets
Roman d'amourIl y a des rencontres qui bouleversent une vie. Qui vous font entrevoir un avenir terrifiant mettant à nu toutes vos fêlures. Et à 27 ans, mes blessures d'hier me tourmentaient toujours mais j'avais appris à les enfouir très profondément derrière le...