Cleveland, Ohio ; 14 décembre.
Lorsqu'on a atterri ici, pour vous parler franchement, j'ai eu peur. Peur que Tom soit à l'aéroport pour de vrai cette fois. Parce que je sais très bien ce qu'on fait ici. Je sais très bien qu'elle m'a fait venir ici pour lui. Une part de moi est convaincue qu'il n'est pas là, qu'il s'est déjà envolé pour le Maroc. Mais une autre part, la plus imposante, la pessimiste, est persuadée qu'il est ici. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je le sais. Je le sens depuis qu'on a atterrit. C'est comme-ci il était la boite noire et moi l'avion. Et maintenant qu'on s'est crachés, qu'il est intact et moi en miettes, je suis capable de le géolocaliser partout, où qu'il soit. Je le sens, c'est tout.
Alors je sais... c'est stupide d'avoir peur de le revoir, parce que j'en ai atrocement envie. Mais j'ai peur parce que la dernière fois ça m'a fait tellement mal que je me demande vraiment si ce ne serait pas mieux pour ma santé mentale de rester loin de lui. Si je veux vraiment donner une chance à ma famille, si je veux vraiment survivre pour eux... j'ai la mauvaise impression qu'il ne faut pas qu'on se revoit. De toute façon je n'étais rien de plus qu'un boulet dans sa vie. Un truc accroché à sa cheville et qui le suivait partout. Je n'étais pas assez bien pour lui. Même s'il m'a fait horriblement mal, j'ai l'intime conviction qu'il mérite mieux que moi. La vraie question c'est, pour qui est-ce que je serais suffisante ? Parce que j'ai réellement l'impression de ne suffire à personne. De n'être utile pour personne. J'aimerais tellement... mais tellement qu'un jour quelqu'un me dise que je suis tout ce dont il a besoin. Que sans moi il n'a plus rien. Que je vaux le coup. Que je lui suffis. Comme ce que je ressens pour Tom. Ce que je ressentais, plutôt. Parce que maintenant tout à changer.
Et ce changement je le sens encore plus maintenant qu'on est planté là, au milieu de toutes ces maisons, dans cette ville où j'ai vécu avec lui. Pendant un seul petit mois, certes... mais j'y ai vécu avec lui, et j'étais heureuse qui plus est. Mais maintenant... j'ai juste l'impression que ce n'est pas ma place. Que je n'ai rien à foutre là. Je sais que Tom est là, je le sens, et pourtant... pourtant j'ai l'impression que ma place n'est plus auprès de lui. Comme-ci son cœur ne m'appartenait plus désormais.
- Cut !
Je n'ai pas compris ce qui vient d'être hurlé, je ne sais pas si c'est un mot ou juste un cri, mais mon corps tout entier sursaute, comme-ci la surprise qu'il venait de ressentir lui faisait peur. Mon regard délaisse Emily et se pose automatiquement de l'autre côté de la rue, à deux cent mètres à peine. La route est barrée, des gens sont au milieu de la voie, et j'aperçois enfin les caméras.
- Je suis désolé. Mais tu dois arrêter de faire comme-ci tu ne voulais plus le revoir.
Sa voix me paraît soudainement lointaine, comme-ci j'avais déjà quitté la réalité qu'on partageait quelques secondes plus tôt. Je ne pose même pas les yeux sur elle. Je n'ai pas besoin de la regarder pour comprendre de quoi elle parle. Mes yeux tombent sur une silhouette à genoux, tête baissée vers le sol. De là où je suis je ne distingue que son crâne rasé et son écharpe rouge. Je n'ai pas besoin d'en voir plus pour savoir que c'est lui. Je l'avais senti après tout. Il passe ses mains sur son crâne, et étrangement c'est comme-ci je pouvais sentir ses cheveux rasés sous mes propres doigts. Le souvenir de cette sensation est tellement puissant que mon cœur s'emballe. J'ai l'impression d'être de retour dans ce cinéma, à l'avant-première d'Avengers Endgame, le soir où à chaque regard qu'il me lançait, j'étais sur le point de faire un malaise. C'est étrange de se dire que... que lui et moi on n'est rien de plus que deux personnes séparées maintenant. On est plus un couple. On n'est plus rien. Et pourtant mon cœur réagit exactement comme la première fois qu'il l'a vu, à croire qu'il le choisit encore. Comme-ci il ne ferait que le choisir, encore et encore, une centaine de millier de fois, sans jamais oublier la façon dont cet homme agit sur lui. Sur ce pauvre petit cœur sans défense, qui se retrouve enchaîné à un autre cœur pourtant bien distant de lui. Comment la douleur fait elle pour disparaître aussi vite juste en le voyant à cent mètres de moi ? J'ai voulu mourir, et elle n'a pas disparue pour autant. Et là, il suffit qu'il soit devant moi pour qu'elle s'envole, comme-ci elle n'avait jamais existé. Comment est-ce qu'il fait ? Comment est-ce qu'il fait pour avoir une emprise aussi forte sur moi ? Et surtout... pourquoi je le laisse avoir cette emprise ? Je le laisse contrôler mon cœur, dicter ma raison de vivre et m'empêcher de respirer comme-ci c'était normal. Comme-ci je lui appartenais entièrement.
Mon cœur s'arrête encore une fois, contrôlé à nouveau par cet homme de l'autre côté de la rue. Il faut que je sorte de mes pensées pour comprendre que mon cœur a réagi à son regard. Son regard posé sur moi. Il a relevé la tête. Et ses yeux me dévisagent, comme-ci ils voyaient à travers moi. Comme-ci ce n'est pas moi qu'ils sont en train de regarder. Mais le simple fait de les voir posés sur moi me pétrifie. Et une fois de plus je perds le contrôle de mon corps. J'ai l'impression d'être devenu une statue de cire, incapable de bouger, de respirer. Incapable même de cligner des yeux. Je suis condamnée à le regarder me dévisager sans rien pouvoir faire pour l'en empêcher.
Il se relève doucement, et même d'aussi loin je vois que son regard a changé. Comme-ci il me voyait enfin. Comme-ci il avait enfin compris que j'étais là, de l'autre côté de cette rue. Que c'est bien moi. Que je ne suis pas une hallucination. Il se met à avancer dans ma direction, les yeux toujours rivés sur moi. Et mon corps refuse de bouger. Pourquoi est-ce qu'il ne bouge pas ? Putain mais bouge merde !
Ses pas sont déterminés et il a déjà presque traversé toute la rue. Il n'est plus qu'à quelques mètres de moi lorsque mes pieds répondent enfin. J'ai tout juste le temps de remarquer que son visage s'est assombrit, ses joues se sont creusées et il a vraiment l'air malade. Comme la dernière fois où je l'ai vu, lorsque je l'ai appelé avant... avant de vouloir tout arrêter. Mais là, à la lumière du jour c'est plus flagrant. Il a clairement perdu du poids. Et les cernes sous ses yeux ne sont clairement pas du maquillage. Son regard m'est tellement étranger que ça fait atrocement mal. J'ai l'impression que ce n'est plus l'homme dont je suis tombé amoureuse. L'homme que j'aime encore désespérément.
Ses sourcils se fronces au moment même où il s'arrête, à deux mètres de moi. Je mets quelques secondes avant de réaliser pourquoi est-ce qu'il s'est arrêté, pourquoi est-ce que son regard est froncé comme-ci je venais de l'insulter. Comme-ci je venais de le blesser. Et je comprends seulement parce que le corps d'Emily derrière moi m'arrête dans ma fuite. J'ai enfin pu bouger, et mon corps s'est mis à reculer. J'ai reculé par réflex, à tel point que j'ai fini par heurter Emily. Et c'est pour ça qu'il s'est arrêté d'avancer. C'est pour ça qu'il me regarde comme-ci je venais de le gifler. Parce que j'ai reculé devant lui.
- You... are you afraid of me ?
Sa voix... sa voix putain, j'avais presque oublié le son de sa voix. Et bizarrement elle ne sonne pas comme avant. Elle est rauque et grave. Cassée. Comme-ci il n'avait cessé de crier depuis que je suis partit. J'avale ma salive en essayant de retranscrire ce qu'il vient de dire dans ma tête. Je l'ai entendu, mais je n'ai pas écouté. Est-ce qu'il a dit que j'avais peur de lui ? C'est définitivement parce que j'ai reculé.
Sa mâchoire se serre, ses lèvres pâles se pinces et même ça j'ai la sensation de l'avoir oublié. D'avoir oublié la particularité qu'à son visage de se crisper dans la tristesse. Ses yeux froncés tombent un peu plus et il recule lui aussi d'un pas seulement en secouant la tête, comme-ci il était en train de mimer inconsciemment la réponse qu'il voudrait entendre.
- Why... why are you afraid of me ?
Sa pomme d'Adam monte et descend, et je sens déjà la boule au creux de ma propre gorge se nouer de culpabilité. Ses yeux sombres ont perdu leurs éclats noisette que j'aimais tant et ils brillent. Ils brillent tellement que ça m'empêche de distinguer le noir de la pupille du reste de l'œil. Mon regard reste désespérément accroché à son visage, et c'est là qu'une larme glisse sur sa joue droite, puis sur sa joue gauche. Je peine à les suivre du regard que mon cœur est déjà en train de se recroqueviller sur lui-même. Que ma gorge est tellement serrée que j'ai arrêté de respirer, mais pour de vrai. Je retiens mon souffle. J'étouffe de voir ses larmes dévaler ses joues. J'étouffe parce que la culpabilité est revenue. Parce que je l'aime tellement que je m'en veux de lui arracher deux pauvres larmes. Mais combien m'en a-t-il arraché lui au juste ? Est-ce que c'est à moi de culpabiliser là ?
- I would never hurt you.
Ses lèvres tremblent et c'est tout mon corps qui se met à trembler. Cette phrase... putain cette phrase c'est un mensonge. C'est un putain de mensonge. Et je dois avaler ça ? Je dois culpabiliser parce qu'il pleure ? Mais moi je n'ai pas pleuré peut-être ? Putain bien sûr qu'il est capable de me faire du mal ! Il l'a déjà fait !
- And if you're here to hear me apologize...
Je reprends soudainement le contrôle de mes poumons, et l'air qui entre dans ma cage thoracique me fait monter un trop plein d'oxygène au cerveau. Je sens la chaleur de mes propres larmes couler sur mes joues, et c'est comme-ci d'un seul coup, toutes les pensées que j'ai refoulées depuis des semaines étaient désormais à la porte de mes lèvres, prêtes à sortir, le coupant dans sa phrase.
- You're lying.
Ses sourcils se froncent à nouveau, et je sais très bien pourquoi cette fois-ci.
- You already did.
Ses lèvres s'entrouvrent à peine que ma bouche refuse de le laisser parler.
- You think I'm afraid of you ?
L'adrénaline gonfle mon cœur et je commence à sentir la puissance de mes mots le blesser. Et étrangement ça me fait du bien. Ça me soulage de le blesser. Mais c'est horrible. J'ai pas envie de le blesser, j'ai pas envie de lui faire du mal. Pas comme il m'en a fait. Mais c'est comme-ci j'en avais besoin. Comme-ci ma tête avait besoin de se vider de ce trop-plein de pensées négatives, de toute cette tristesse et de cette douleur qui gangrène dans mon cerveau et qui est en train de le pourrir. Cette douleur elle a pourrie mes souvenirs, elle pourrie mon présent et si je ne la laisse pas sortir elle va pourrir mon avenir. Elle l'a déjà fait, j'ai failli de plus avoir de futur du tout pour lui.
- You're wrong. I'm not afraid of you...
Je secoue la tête et les larmes s'échappent toutes seules de mes yeux. Je vois même le regard de Tom les suivre jusqu'à mon menton une seconde seulement avant qu'il ne relève les yeux vers mes prunelles cernées et tristes. Et je sais pourquoi il ne veut pas quitter mes yeux du regard. C'est parce qu'il a toujours su lire en eux. Il veut certainement s'assurer que je ne suis pas en train de mentir juste pour lui faire du mal. Mais ça va lui faire encore plus de mal lorsqu'il va remarquer que tout ce que je vais dire... absolument chaque mot, sont la stricte vérité.
- I'm afraid of what you did to me. What you can do to me again.
Ses sourcils se détendent, et c'est comme-ci il réalisait enfin ce qu'il s'est passé entre nous. Comme-ci il ouvrait enfin les yeux sur notre séparation. Sur la douleur qu'il m'a infligée.
- You really think you can't hurt me ?
Je passe ma langue sur mes lèvres pour en ramasser le sel de mes larmes qui s'accumule sur ma bouche, m'empêchant de parler correctement. Mes larmes sont entrain de noyer mes paroles.
- But look at me.
Je pointe un doigt furieux vers moi, et son regard tombe sur ma main. Ma main qui tremble.
- Just look what you've done to me.
Je sens ma voix qui prend un ton plus fort, plus haut, et j'ai l'impression que je vais exploser d'une minute à l'autre. Que je vais me mettre à lui hurler dessus au milieu de cette rue, jusqu'à ce qu'il tombe au sol et se recroqueville comme un foetus dans le ventre de sa mère. Mais ça aussi il faut que j'en reprenne le contrôle. Il arrive encore à influer sur mes émotions, et ça m'énerve.
- You said I was killing you... but how the fuck could I be killing you when I'm already fucking dead ?!
Ça y est, j'ai crié. Et je m'en veux un peu pour tout vous dire. Une partie de moi s'en veux parce qu'il a sursauté, et ça faisait bien longtemps que je ne l'avais pas surpris comme ça. Mais une autre partie de moi est satisfaite de sa réaction. Une autre partie de moi, et c'est certainement mon Ça qui n'est plus contrôlé par mon Surmoi qui est en train de se rebeller. Putain Freud serait vraiment dingue s'il me voyait.
- And you want to know how I died ?
Ses lèvres se pincent à nouveau, comme-ci il se préparait psychologiquement à encaisser la réponse.
- I'm dead because of you.
Cette fois-ci mon doigt furax et tremblant est pointé sur lui, et je me rends compte au travers de son regard dévasté que je dois avoir l'air d'une putain d'hystérique. J'en suis sûr parce que malgré les -5 degrés dehors, mes joues me chauffent à mort, noyées par mes larmes. Le sel brûle de nouveau ma peau, et je me demande encore comment je fais pour ne pas avoir de trous sur les joues avec toutes les larmes que j'ai versées pour lui.
- But you didn't finish your sentence. You said if I was here to hear you apologize... well, what ? I can go back to where I came from ?
Sa mâchoire se serre à nouveau et je suis presque fière de lui faire fermer son clapet. Mais d'un côté ça me fait tellement mal de lui dire ce que j'ai sur le cœur.
- You're not going to apologize, are you ?
Ses paupières tremblent, et je sais qu'il se retient de tourner les yeux. Il se force à soutenir mon regard et je me demande bien pourquoi.
- Because you think I'm gonna apologize ? But for what exactly ?
Je sens une main effleurer mon bras et la voix d'Emily me parvient de loin.
- Elena...
Je pose immédiatement les yeux sur elle avec un regard si noir que pour une fois... pour une fois en toute une vie d'amitié avec elle, elle se tait.
- Non, Emily ! Tu voulais qu'on vienne pour que je le revois ? Et bah réjouit toi maintenant, parce que j'ai pas terminé !
Je la délaisse pour reposer les yeux sur Tom qui est en train d'effacer ses larmes d'un revers du poignet.
- I never cheated on you, neither with Timothée, neither with anyone else ! And you want to know why ?
Son regard se fait soudainement suppliant, comme-ci il redoutait la réponse. Comme-ci il avait déjà une idée de cette réponse.
- Parce que je t'aime pauvre débile ! Je t'aime, putain !
Cette fois c'est moi qui dérive les yeux, et ça parce que mes larmes m'empêchent de le voir correctement.
- I love you and you stabbed me right in the heart.
Je laisse les larmes dévaler mes joues quelques secondes, pas certaine de savoir quoi dire d'autre en réalité. Je repose les yeux sur lui, et son air de chien battu fait revenir la culpabilité en une seconde chrono. Mais j'ai pas envie d'y succomber cette fois.
- I'm not gonna apologize. Because I don't have to apologize for falling in love with you.
Son regard tombe lourdement sur ses pieds, comme-ci il n'avait plus la force de tenir sa tête droite sur ses épaules. Ou bien peut-être qu'il n'a plus la force de soutenir mon regard finalement.
- The letter you wrote me...
J'avale difficilement ma salive, parce que j'ai du mal à laisser sortir les mots de ma bouche. Et c'est là qu'il relève les yeux, les plongeant à nouveau dans les miens, ce qui ne me facilite pas du tout la tâche.
- It was the best thing you could do for me.
J'attrape ma lèvre inférieure entre mes dents en essayant de retenir mes larmes au souvenir de cette lettre. Au souvenir de ce qu'il s'est passé ensuite.
- And then you ruined everything.
Son visage tout entier se tord de tristesse, de douleur. Parce que ça y est... je la vois enfin. La douleur. Je la vois sur un autre visage que le mien. Et honnêtement... elle est encore plus terrifiante sur lui.
- That's all I have to say to you.
Il tourne la tête sur la gauche, et les larmes qui s'échappent de ses yeux alourdissent mon cœur déjà trop lourd pour battre correctement dans ma poitrine. Ça fait tellement mal de le voir comme ça. Et en plus c'est de ma faute. Je sens déjà que la culpabilité va me pousser à me suicider une nouvelle fois.
- Maybe you could... write me a new letter. A letter you won't burn down the next second this time.
Ses prunelles brunes me tombent dessus et étrangement, derrière le voile brillant de ses larmes, j'ai l'impression que l'étincelle s'est rallumée. Une seconde seulement. Comme-ci il avait trouvé dans mes mots, un certain espoir. Un espoir de se racheter. De toute façon... l'espoir c'est tout ce qu'il nous reste maintenant que tout est parti en fumée.
Je ne soutiens pas plus longtemps cette lueur d'espoir et lui tourne le dos pour m'en aller. Où ? J'en sais rien. Mais il faut que je m'éloigne. Parce qu'elle me fait mal elle aussi, cette lueur. L'espoir ça fait mal vous savez. Ça réveil en vous des sentiments que vous aviez enfouie pour de bonnes raisons. Ça vous force à sortir la tête du sable et à imaginer le futur. Et je ne sais pas si je suis prête pour ça. Je ne suis pas certaine d'être encore prête pour espérer avoir un avenir sur cette terre. Un avenir avec lui. Ou bien même un avenir toute seule.
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Unexpected [FR/EN]
Fanfiction"- Elena !" C'est mon nom. Mais prononcé avec son accent ça me retourne l'estomac, à chaque fois. J'étais pas prête. Rien dans ma vie ne me prédestinait à rencontrer quelqu'un comme lui. Quelqu'un comme lui ? Il n'a rien d'anormal pourtant, ce n'es...