Chapitre 43

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Vingt minutes et deux lumbagos plus tard, Charlie est confortablement installé dans l'ancienne chambre d'Emily et moi je suis désespérément à la recherche d'un paquet de cotons.
- Putain je l'ai !
Je me tourne vers Tom qui s'est adossé au chambranle de la porte, les bras croisés sur son torse et les yeux rivés sur moi.
- I found what I was looking for.
Son regard me scrute de la tête aux pieds, avant que sa langue n'humidifie ses lèvres et m'inflige un infarctus. Il plante ses yeux dans les miens en se décollant de sa position avec un sourire qu'il essai de retenir.
- Me too.
C'est moi ou son regard est carrément chaud là ?
- And what you was looking for ?
Il s'arrête devant moi en glissant ses mains toujours brûlantes sur mes hanches. Je sens leurs chaleurs à travers le tissu de mon T-shirt.
- You.
Waouh... s'il n'avait pas l'air aussi stone j'aurais pu croire qu'il le pensait. Et j'aurais fait un deuxième infarctus en passant. Je ne peux tout de même pas retenir mon sourire. Il faut avouer que j'aime l'entendre me parler comme ça. Même si ses petits yeux et les cernes qui les alourdissent me confirme qu'il est encore trop alcoolisé pour réaliser ce qu'il dit. Mais j'aime l'entendre me déclarer sa flamme. Benjamin n'a jamais été aussi attentionné avec moi, et pourtant ça ne fait que du bien.
- Me ?
- Yes !
Son sourire enfantin est une bénédiction, vraiment. Je n'ai jamais vu un sourire aussi contagieux de toute ma vie.
- Why me ?
Il fronce aussitôt les sourcils en haussant les épaules.
- Everyone's looking for happiness.
Attendez... il vient de parler de moi pour désigner le bonheur là, j'ai pas rêvé ? Genre vraiment ?
- Happiness ?
Il acquiesce doucement en attirant mon corps à lui. Je peux déjà sentir la chaleur de son torse contre le bas de mon ventre.
- I didn't even know how hurt I was... until I met you.
Mon cœur s'emballe et commence à danser le jerk dans ma poitrine. Ça sonne tellement bien, et tellement mal à la fois. Est-ce que c'est à cause de moi qu'il s'est rendu compte qu'il n'allait pas si bien que ça ? Parce que je suis mauvaise ? Est-ce que je lui ai fait du mal ?
Son regard tombe sur mes lèvres, lorsqu'il esquisse un léger sourire. Trop bref pour que je puisse pleinement en profiter.
- I love you.
OK, ça sonne bien finalement. Je ne me lasserais jamais de l'entendre dire ça. Si je pouvais enregistrer sa voix et me la tatouer dans l'hippocampe, là où sont stockés tous mes souvenirs, je le ferais sans hésiter.
- Moi aussi je t'aime.
Son petit sourire réapparait, et il ne me demande pas la permission pour le poser sur mes lèvres. Croyez-le ou non, j'ai l'impression que tout mon corps bascule lorsque je sens ses lèvres contre les miennes. J'adore ses baisers. Ils sont tellement doux. Ses mains s'accrochent un peu plus à mes hanches et me colle davantage à lui à mesure que ses baisers s'intensifies. Je me laisserais bien bercer par ses lèvres et emporter par la chaleur qu'il provoque au creux de mon ventre, mais les images de son poing frappant Benjamin me reviennent en un quart de seconde. Je me décolle de lui en baissant les yeux pour fuir son regard. J'attrape sa main abîmée, toujours couverte de sang, tellement que les égratignures sont à peine visibles.
- It's alright babe. It doesn't hurt.
Je croise ses petits yeux, lorsqu'il esquisse un doux sourire.
- You're not forced to treat me. I'm fine.
Il retire sa main de la mienne pour la glisser sur ma joue, et me forcer à soutenir son regard. Son pouce caresse ma pommette en anesthésiant doucement ma peau. Qu'est-ce que j'aime son visage. Chaque détail. Et encore plus lorsque les tâches qui parsèment ses joues sont visibles. Ça me fait craquer, je vous jure.
J'attrape à nouveau sa main sans sa permission.
- Let me take care of you.
Je l'entraîne jusqu'au lavabo de la minuscule salle de bain auquel il s'adosse le temps que j'imprègne du coton de désinfectant. Lorsque je reprends sa main pour retirer toutes les traces de sang, les entailles apparaissent plus précisément, et ça me retourne l'estomac. Comment sa peau a-t-elle pu se déchirer autant seulement en frappant quelqu'un ? Je n'ose même pas imaginer l'état de Benjamin. Les entailles sont tellement grandes bordel. Et il a beau me dire que ça ne fait pas mal, lorsque je passe le coton sur les plaies, je le vois grimacer du coin de l'œil et ses doigts se crispes contre les miens. Bien sûr que ça fait mal. Et je lui en veux de s'infliger ça seulement par vengeance.
Je lui rends sa main pour jeter les morceaux de cotons rouges de sang.
- You're mad at me, right ?
Je lui lance un bref regard avant de me laver les mains.
- Un peu.
Je l'aperçois dans le reflet du miroir baisser la tête en serrant nerveusement les dents.
- This guy deserved it.
Je le foudroie du regard sans même m'en rendre compte. Je le sais car il dérive les yeux, comme-ci il avait du mal à supporter mon regard assassin.
- He's gonna use this mistake against you.
Il relève brusquement la tête avec le même regard renfrogné qu'il avait il y a encore une demi-heure.
- I don't give a shit ! It wasn't a mistake, this fucking asshole deserved it !
OK, il part vraiment au quart de tours. Ça ne sert à rien de parler dans ces moments-là.
- You're stupid.
La grimace qui déforme son visage est arrogante et lui va beaucoup trop bien.
- You already knew that when you kissed me the first time.
Je suis forcé de sourire, et ça m'agace.
- I was high, and you kissed me first.
Ses sourcils se haussent et il ne tarde pas à sourire.
- Yes, you're right.
Il se décolle du lavabo et glisse une main sur ma hanche au moment où je m'apprêtais à quitter la salle de bain.
- Wait a minute.
Je lui refais face, lorsqu'il s'accroche fermement à mes hanches.
- I need to take a shower.
OK... dormir c'est pas pour tout de suite si je comprends bien. Il ferme la porte de la salle de bain avec un sourire enjôleur, avant de retirer son T-shirt sans aucune gêne. Il le laisse tomber au sol pour s'attarder à détacher son jean, tandis que je suis incapable de décrocher mon regard de son torse. Putain ce que j'aime ce torse. Bordel c'est pas légal d'être aussi sexy !
Son pantalon tombe à ton tour et ma raison fou le camp avec lui. J'ai à peine le temps de savoir comment j'ai fait que je suis déjà accroché à ses lèvres, et que ses mains s'acharnent à me retirer mon T-shirt. Putain ce qu'il me rend dingue !
Il empoigne fermement mes fesses et il me hisse sur ses hanches avec une facilité déconcertante. Je jette un œil à ses biceps tendus sous mon poids, lorsqu'il me coupe dans mon observation en collant sa bouche contre la mienne. Je me laisse entraîner par ses baisers même si je suis super mal à l'aise d'être porté et accroché à lui comme une moule sur un rocher.
... : - Hey ! Il y a quelqu'un ici ?
Tom se décolle si brusquement que je suis à deux doigts de me casser la gueule. Je me suis rattrapée de justesse à sa nuque.
- Sorry babe, I... I just panicked.
Je m'écarte complètement de lui à mon plus grand regret.
- C'est sûrement Charlie.
Je quitte la salle de bain sans même remettre mon T-shirt pour retrouver Charlie en train de s'acharner sur la porte d'entrée. Dieu merci j'ai enlevé les clés.
- Mais qu'est-ce que tu fais ?
Elle hurle de frayeur en faisant volte-face d'un bond.
- Putain ! Elena ?
Son regard tombe sur mon soutien-gorge en dentelle bleu pastel que j'adore, avant qu'elle ne me lance un regard chelou.
- Heu... il t'arrive quoi là ?
J'aurais dû mettre un T-shirt.
- J'étais sur le point de prendre ma douche.
Elle s'apprêtait à rétorquer lorsque son regard tombe derrière moi. Ses yeux s'ouvrent à leur maximum tandis qu'elle heurte la porte derrière elle en faisant un bond en arrière.
- Oh my fucking Godness !
OK... je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir d'où vient le problème. Problème qui s'appelle Tom.
- Is everything alright ?
Le regard de Charlie descend doucement et vu la tournure qu'il prend, je sais d'avance qu'il n'a pas mis de T-shirt non-plus. En revanche il a intérêt d'avoir mis un pantalon.
Je me tourne vers lui en posant immédiatement les yeux sur son torse nu et son pantalon ouvert. C'est comme-ci mon regard était automatiquement attiré par ses abdos.
- Je crois que je suis en train de faire un A.V.C.
Je fais volte-face vers Charlie qui s'accroche au meuble à côté de la porte comme-ci elle allait s'effondrer d'une minute à l'autre.
- Hey, ça va ?
Je me précipite auprès d'elle, lorsqu'elle se met à chuchoter.
- Il y a Tom Holland dans ton salon.
Son regard éclaté vacille de Tom à moi avec un air super angoissé. OK... elle est toujours en train de planer.
J'échange un regard avec le British, lorsqu'elle m'attrape les bras avec force en m'arrachant un sursaut.
- Est-ce que tu le vois toi aussi ?
Ses pupilles sont tellement dilatées que je peine à voir le bleu de ses yeux.
- Heu... Oui. Oui, je le vois aussi.
Elle m'attire à elle avec une force que je ne soupçonnais pas.
- Est-ce que tu penses qu'il est réel ?
Oh la vache ! Elle est pire que défoncée là !
- Hey Darling, it's alright ?
Je jette un œil à Tom en acquiesçant brièvement.
- Yeah, she's just... high.
Elle me lâche enfin les mains en s'approchant de Tom d'un bond rapide, une main tendue vers lui.
- Waouh !
Tom recule au moment où ses doigts effleurent son torse.
- What is she doing ?
Je m'interpose entre eux pour l'empêcher de le toucher à nouveau.
- Oh il t'arrive quoi là ?
Charlie pose les yeux sur moi avec une nervosité déroutante.
- Je veux juste le toucher. Il faut que je sache s'il est vraiment là. Laisse moi juste le toucher s'te plaît, juste un peu.
Elle tend une nouvelle main vers lui avec un regard envieux et je vous assure que ça commence à me gonfler. Je lui abaisse le bras en essayant de canaliser ma force.
- Ça c'est hors de question !
- Mais s'te plaît... juste un peu.
- Non, Charlie !
J'ai crié tellement fort qu'elle a sursauté. Putain je suis vraiment trop fatigué pour gérer ça. Et les larmes à ses yeux me confirme qu'elle n'est pas en état pour qu'on lui hurle dessus.
- Wait... she's crying ?
J'échange un bref regard avec Tom lorsque Charlie s'effondre au sol.
- Oh shit !
Je m'empresse de m'agenouiller près d'elle, inquiète comme-ci c'était vraiment ma sœur. Comme-ci soudainement elle n'avait plus que moi pour s'occuper d'elle.
- Hey doucement Charlie... je suis désolé... excuse-moi, je voulais pas te crier dessus.
Bordel mais pourquoi elle pleure ? Est-ce que je pleurais moi aussi lorsque j'étais sous ecsta ?
- Aller vient, il faut que tu dormes.
Je la hisse sur ses pieds avec le peu de force qu'il me reste, lorsque Tom s'approche pour m'aider.
- Non, c'est bon.
Il s'approche à quelques centimètres de nous, et étrangement les pleurs de Charlie cessent. Putain elle le dévore des yeux !
- Go take a shower.
J'entraîne Charlie à travers le salon lorsqu'il m'interpelle.
- Alone ?
Je lève les yeux vers lui non sans agacement. Non mais il est sérieux là ? Sans déconner, je ne vais jamais m'en sortir avec ces deux-là !
- Oui, tout seul.
Il renverse la tête en arrière avec un air déçu, tandis que je jette un dernier coup d'œil à son torse parfait comme pour me donner du courage avant d'aller m'occuper de Charlie. À peine allongée, elle recommence déjà à s'agiter.
- Il était vraiment là hein ? Dis-moi que j'ai pas rêvé !
Je rabats la couverture jusqu'à ses épaules en priant tous les Dieux possibles pour qu'elle se calme.
- T'as pas rêvé, il était là.
Elle se redresse d'un bond, les yeux ouverts à leur maximum.
- Oh putain ! Il est où ?
Je la force à se rallonger en maudissant de lui avoir dit la vérité. Putain j'aurais pas pu m'en tenir à la thèse des hallucinations ?
- Il est sous la douche, donc tu ne peux pas le voir pour l'instant.
Elle m'attrape brusquement le bras avec un regard tellement surpris qu'elle semble en pleine crise cardiaque.
- Sous la douche ?
Il ne lui faut qu'une seule seconde pour arracher la couverture et sauter du lit.
- T'es en train de me dire que Tom Fucking-Holland est entièrement nu à quelques mètres de moi ?
J'aurais pas dû dire ça. Putain ce que j'aurais pas dû dire ça !
- Charlie rallonge toi s'il te plaît.
Elle se précipite vers la porte lorsque je parviens à lui barrer la route en sentant mes nerfs me lâcher complètement.
- Je te déconseille de sortir de cette chambre putain !
Son regard se fait aussitôt méprisant.
- Sinon quoi ?
- Sinon je te tabasse jusqu'à ce que t'arrête de bouger !
Je sais, je vais peut-être un peu trop loin là, mais comprenez-moi aussi ! Elle veut voir mon mec à poil merde ! Bon OK, c'est peut-être pas vraiment mon mec, mais j'ai pas envie qu'elle le voit pour autant !
- Pourquoi tu veux pas que je le vois ? Genre... vous faite des trucs ensemble ou quoi ?
- Ouais, c'est ça, on fait des trucs ensemble ! Maintenant recouche toi s'il te plaît.
Je la pousse gentiment jusqu'au lit où elle se laisse tomber en explosant de rire. OK... je dois le prendre comment son fou-rire là ?
- Genre toi et Tom Holland vous faites des trucs ensemble.
Elle rit de plus belle et j'en profite pour l'allonger et rabattre la couverture sur ses épaules.
- Genre vous êtes ensemble. Ah putain ! Elle est ouf celle-là !
OK je suis censé le prendre mal je crois.
- Ouais, je suis drôle je sais.
Elle attrape mon bras en arrêtant enfin de rire.
- Hey... tu pourras lui demander de m'envoyer un nude si vous êtes ensemble ?
Putain... elle a de la chance d'être défoncée parce que je vous assure que j'ai véritablement envie de la frapper. Genre de lui décrocher la mâchoire carrément. Je ne peux accessoirement pas parce que mon père me tuerait aussi, mais ce n'est qu'un détail.
- Un autographe, c'est tout ce que t'auras.
- T'es sérieuse ? Même pas un selfie ?
Je lui adresse quand même un sourire, mais je vous jure que la jalousie est entrain de m'étouffer.
- Aller dort.
Je rejoins la porte en deux pas, lorsque sa voix m'arrête avant que je ne sorte.
- Merci, Elena.
Je lui jette un œil, le cœur lourd de compassion, et la retrouve les yeux déjà fermés, somnolente.
Lorsque je rejoins la salle de bain, le spectacle est déjà terminé. Tom est sorti de la douche et a déjà caché son corps derrière l'une de mes serviettes. Ses jolis yeux croisent les miens et il m'adresse le plus beau sourire qui existe sur cette planète.
- Finally you're here.
Mon regard tombe immédiatement sur son torse où les gouttes qui tombent de ses cheveux semblent vivre leurs meilleures vies en glissant à travers ses abdos pour rejoindre son bas ventre. Qu'est-ce que j'aimerais devenir une goutte d'eau juste pour quelques minutes.
- How she's going ?
Sa voix me tire de ma rêverie à mon plus grand désespoir. Je pourrais passer ma journée à le mater sans déconner.
- She's sleeping.
- Great, but you already missed me in the shower.
Je le rejoins sans pouvoir retenir mon sourire. Un sourire fatigué, mais heureux. J'attrape une serviette propre pour la passer dans ses cheveux. Le rêve ! Ses cheveux c'est le Graal. Il glisse ses mains brûlantes et humides sur mes hanches nues, et de là où je suis je peux sentir la chaleur qui émane de son torse mouillé.
- Now I smell like marshmallow.
Je jette un œil à mon shampoing à la guimauve, avant de croiser son sourire. J'essuie les quelques gouttes qui couvrent son torse sans quitter son regard.
- I love marshmallow. This is so good !
Un sourire enfantin illumine son visage en une seconde.
- So you think I'm good ?
Je jette la serviette que j'ai dans les mains pour les coller sur ses abdos. Putain ce que j'aime cette sensation. Je m'arrête devant ses lèvres avec un sourire si grand que j'en ai mal aux pommettes.
- Yes, Mister Holland. I think you're really good, and tasty, and sexy, and...
Il colle sa bouche contre la mienne pour me faire taire et je suis incapable de retenir mon sourire qui s'étire contre ses lèvres chaudes et délicieuses. Il ne lui faut que deux secondes à peine pour me soulever et me hisser sur ses hanches.
- I love when you're calling me Mister Holland.
Ses yeux cernés plongent dans les miens et je suis surprise de la force qu'il a pour quelqu'un qui a des yeux si réduis par la fatigue et l'alcool.
- Really, Mister Holland ?
Mon accent est à égorger au couteau, mais vu le sourire qu'il a ça n'a pas l'air de le déranger. Ses lèvres s'accrochent au miennes et ne s'en décolleront pas avant un moment.

Je suis arrachée de mon sommeil par des coups énormes dans la porte d'entrée. Je jette un œil à mon téléphone, les yeux mi-fermés, lorsque les coups reprennent de plus belles. Bordel mais qui c'est qui vient me casser les couilles à cinq heures du matin ? Ça fait même pas trois heures que je dors merde !
Je me lève du lit d'un pas titubant, manquant cruellement de sommeil, sous les coups insistants qui font presque trembler le parquet de la chambre. Mon regard tombe sur Tom, étendu en travers du lit sur le ventre. Les muscles de son dos me donnent envie de retourner m'allonger auprès de lui qui n'a pas l'air dérangé par le diable qui tambourine à ma porte. Je traverse l'appartement, affublé du pull de Tom qui Dieu merci m'arrive quand même aux cuisses. À peine ma main posée sur la poignée, les coups font trembler la porte et m'arrache un sursaut. Putain qui que ce soit je vais le défoncer !
J'ouvre la porte en hurlant déjà de colère.
- Oh putain tu vas te détendre !
Mais une fois la porte ouverte, la personne de l'autre côté me fait regretter mes paroles en un seul regard.
- Papa ? Mais qu'est-ce que tu fou là ?
Il me bouscule pour entrer sans même un bonjour. Bon vous me direz, je ne lui ai pas dit bonjour non-plus.
- Accessoirement je viens chercher ma voiture.
Je referme la porte pour lui faire face et le surprend à fouiller mon appartement du regard.
- À cinq heures du matin ?
Il jette un œil vers la chambre d'Emily avec son œil de flic, reconnaissable par ses sourcils froncés avec sérieux. Non mais il lui arrive quoi là ? Qu'est-ce qu'il cherche au juste ?
Ses yeux glacials encore cernés me tombent brusquement dessus, et son regard est d'autant plus inquiétant.
- Je t'ai dit que je viendrais aujourd'hui, je ne t'ai jamais dit à quelle heure.
Il recommence à fouiller la pièce des yeux sans se justifier.
- Il est cinq heures du matin.
Il repose les yeux sur moi en serrant nerveusement la mâchoire. Je ne le vois que rarement comme ça. Déstabilisé, et mal à l'aise.
- Tu n'es pas là que pour ta voiture, pas vrai ?
Il secoue la tête en jetant un nouveau coup d'œil à ma chambre cette fois-ci.
- Non. Un collègue m'a appelé. Benjamin a essayé de porter plainte à deux heures du matin dans le commissariat du onzième.
- Waouh... attend là... pourquoi tu me parle de Benjamin ?
Mon père baisse les yeux en faisant tourner la bague à son doigt, cette bague que je lui ai offert pour la dernière fête des pères. OK, là c'est sûr il y a un problème.
- Est-ce que Tom est encore là ?
Il relève les yeux et son regard me frappe si violemment que je sens l'adrénaline se répandre de ma poitrine dans tous mes membres, m'infligeant une légère douleur dans les bras. Une douleur qui me confirme que mon cerveau à enregistrer un problème. Un putain de problème.

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