Chapitre 16

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Hello ! J'ai sorti un chapitre hier. N'hésitez pas à jeter un coup d'œil au dernier segment au cas où vous n'auriez pas eu la notification ! Bonne lecture 😁

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Valérian serra les dents. Ses iris dorés flamboyaient sous le soleil, comme deux répliques miniatures de l'astre. Son Don étendu lui donnait une conscience aiguë des mouvements, de leurs points de chute, des faiblesses de ses adversaires. La colère exaltait ces capacités, devenait une source inépuisable qui lui permettait de frapper, d'esquiver, de repousser.

L'épée de Caspian frôla son bras, il envoya le pommeau de la sienne dans son estomac et para celle d'Elijaï. Il profita de l'élan de ce dernier pour s'écarter, laissant sa lame glisser sur la sienne. Du coin de l'œil, il vit Caspian lever son arme, en étudia la courbe pour savoir où elle l'atteindrait. Sa main gauche brandit son poignard, qui l'intercepta avant qu'il ne touche son dos. Il lui envoya un coup de coude en plein visage, qu'il esquiva en se penchant en arrière. Valérian en profita pour faucher ses jambes et le déséquilibrer.

Il entendit sa chute sans la voir, déjà concentré sur Elijaï qui souriait un peu trop. Il savait sa colère injustifiée, mais c'était plus fort que lui. Il scruta sa silhouette en rangeant son poignard, identifiant les progrès qu'il avait fait depuis le début de sa formation. Brandissant son épée à deux mains, il l'abattit avec force sur l'apprenti Chasseur, qui leva la sienne au dernier moment. Les lames s'entrechoquèrent dans un bruit sourd de métal, vibrant aux creux de leurs doigts.

Enfin, Elijaï perdit son sourire et écarquilla les yeux devant ses attaques, lui qui préférait habituellement la défense. Il frappa sans relâche, avec force et rapidité, l'obligeant à reculer pour garder une bonne position défensive. Valérien ne lui offrit pas le temps de répliquer, ne lui laissant que le choix de subir. Pourtant, le rythme infernal qu'il s'infligeait à lui-même lui coûtait ses dernières forces. La journée touchait à sa fin, mais l'air demeurait chaud et lourd. Le souffle lui manquait, la sueur lui piquait les yeux. Sa cuisse, bien que guérie, commençait à se raidir.

Elijaï avait fait des progrès, il résistait bien mieux. C'en était aussi grisant qu'énervant. Son ami leva un avant bras à hauteur de son visage pour bloquer son attaque et pesa sur lui pour le faire reculer. Valérian cilla sous sa force, mais resta campé sur ses jambes. Sa main libre attrapa une nouvelle fois son poignard, qu'il brandit. Il coinça la lame de son adversaire derrière la garde de son arme courte et tira dessus en reculant. L'épée se retourna dans la main d'Elijaï, l'obligeant à lâcher le pommeau lorsque son poignet se tordit. Elle chuta dans un bruit de ferraille satisfaisant.

Après un dernier regard noir, Valérian tourna des talons et s'éloigna en rengainant ses armes. Quelques apprentis Chasseurs avaient cessé leurs propres combats pour les observer en silence. Il ignora les œillades et les chuchotements, préféra fuir l'arène.

— Qu'est-ce qu'il lui prend ? s'enquit Caspian. T'as encore fait quelque chose pour l'énerver ?

— Non, pouffa Elijaï. C'est parce qu'on s'en va demain.

Valérian passa l'arche de pierre et prit la direction du château, le souffle court. Il aurait aimé ne pas entendre ces derniers échanges, tant ils criaient la vérité. Pourquoi fallait-il qu'Elijaï soit aussi perspicace ? Dans douze heures, ils s'en iraient avec les autres Chasseurs dans les montagnes pour un mois de formation en pleine nature. Des évènements étranges secouaient un village, à l'est. Une bonne occasion de tester les nouvelles recrus.

Elijaï et Caspian le laisseraient seul. Il tentait de ne pas y songer, mais il venait d'échouer et de céder à ses angoisses. Honteux de s'être laissé emporté, il se dirigea vers sa chambre. Il vérifia la salle d'eau adjacente et fut reconnaissant de voir qu'un bain l'y attendait, comme chaque début de soirée. Il retira les vêtements qui lui collaient à la peau et se laissa volontiers aller dans le grand bac en bois. L'eau tiède lui arracha quelques frissons, mais il accueillit cette différence de température avec bonheur. Un parfum d'huiles essentielles flottait dans l'air. Il massa sa cuisse en jouant sur les articulations de sa jambe, soulagé que la douleur ne soit plus qu'un lointain souvenir.

Le Requiem du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant