Chapitre 21

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Valérian s'arrêta en haut de la colline le temps de souffler. Sa main droite se plaqua contre ses côtes douloureuses, sous lesquelles sévissait un point de côté. L'impatience l'avait poussé à ne pas traîner en chemin, mais ses pensées désordonnées l'avaient empêché de se concentrer sur sa respiration, si bien qu'il se retrouvait le souffle court et le cœur battant à tout rompre. Les Chasseurs et leurs apprentis étaient rentrés depuis deux bonnes heures, mais ses responsabilités l'avaient retenu au château.

Fébrile, il avait suivi Elijaï et Caspian dans leur progression à travers la ville jusqu'à l'académie, puis jusqu'aux écuries et enfin à travers les dédales de l'école. Maquiller le manque et l'impatience devenaient de plus en plus difficile, il avait cru se consumer sur sa chaise, incapable de se concentrer sur la réunion diplomatique.

Le jeune homme inspira dans l'espoir de réguler les battements frénétiques qui résonnaient dans sa poitrine. Plus il s'approchait de l'imposant château, plus son masque se fissurait. Elijaï, guettait-il son arrivée par la fenêtre de sa chambre ?

Valérian traversa les couloirs, l'esprit embrouillé. Qu'allait-il leur dire ? Elijaï, allait-il l'embrasser ? En avait-il envie ? Devant Caspian ? Il frissonna, ne sachant plus comment se comporter, ni quoi faire de son corps. Agacé, il serra les dents. Tout ce qu'il avait à faire, c'était se détendre, se présenter à leur chambre en toquant et attendre.

Pourtant, une fois arrivé devant, il posa une main sur la poignée de la porte et la poussa sans réfléchir. Deux paires d'yeux se braquèrent dans sa direction, le clouèrent sur place. Ils étaient bien là, devant eux, entiers et surpris par son arrivée. L'adrénaline venait de le quitter, ses forces l'abandonnaient sous l'intensité de leurs regards.

— Te voilà enfin, souffla Elijaï.

Ce dernier posa sur son lit le vêtement qu'il s'apprêtait à ranger et s'avança vers lui pour l'étreindre. Valérian mit une seconde avant de réagir, l'enlaçant à son tour. Ses paupières se fermèrent pour refouler l'émotion qui tentait de le dévaster. C'était bon de le revoir. Il savoura son parfum, sa chaleur. Il ne désirait plus que se fondre en lui, le retrouver.

Les ouvrit les yeux dans un sursaut et plongea directement dans les prunelles bleues de Caspian. Il entrouvrit les lèvres, retenant un son entre la plainte et le sanglot. Il avait mal, soudain, de se trouvait si loin de lui. Ces deux mètres vingt-trois représentaient un fossé. Ses yeux dorés se faisaient avides, l'appelaient. Il lui en aurait presque voulu de rester planté derrière sans rien faire. Ses doigts accrochèrent la tunique d'Elijaï, comme la seule façon de s'ancrer à une réalité, et il enfouit son visage au creux de son cou.

Valérian se tendit aussitôt, les yeux fixés sur une tache violine qui s'épanouissait sur la peau de son meilleur ami, au niveau de sa clavicule. Qui avait pu le marquer de la sorte ? La question était idiote. Il serra les dents et le repoussa, la gorge nouée. Visiblement, il ne lui avait pas tant manqué, il avait trouvé du réconfort ailleurs, pendant que lui l'attendait. Les attendait. Ils l'avaient vraiment fait. Eckyo avait raison.

Elijaï rajusta son vêtement en devinant ce qu'il venait de voir. Valérian aurait aimé qu'il se moque, qu'il lui assure que ce n'était qu'un malentendu. Pourtant, ses traits se décomposaient sous la culpabilité, lui confirmant la cruelle vérité : Elijaï avait un nouvel amant. Quand était-ce arrivé ? Elijaï lui avait pourtant assuré qu'il se languirait de lui, le soir, dans son lit de fortune. Combien de fois ? Une seule et unique ? Plusieurs ?

Le Requiem du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant