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Azeyïa

Trois jours plus tard. Septembre s'était pointé. En trois jours, j'avais complètement éteint mon téléphone. J'avais replongé dans une déprime. Ma famille me manquait énormément. Je suffoquait sans eux.

Le lendemain de la soirée, Souk m'avait demandé avec qui j'étais rentré. Je lui ai dit qu'un mec m'avait déposé. Elle a pas cherché plus loin. En ce qui concerne Hakim, j'étais passé à autre chose. Il était tard, on a vrillé. Ni plus, ni moins.

Je m'étais replongée dans le taff. Enfin, appelez ça comme vous voulez. Je pensais un peu à autre chose...

Un soir en revenant, j'avais décidé de réouvrir mon tel. Je l'ai a peine allumé que j'ai vu défiler pleins d'appels manqués de Nour. Elle m'avait laissé une tonne de messages ! Je l'ai rappelé sur le champ.

Moi - Al-
Elle - J'ai fait quoi ? J'ai fait heja ? Je t'ai mal parlé ? Je t'ai blessé ? J'ai fait quoi putain ? Pourquoi ça va faire un mois que tu me donnes aucunes nouvelles ? Vas-y dis moi !

C'est vrai que j'avais totalement délaissé ma copine Nour. Je ne lui envoyais même pas de messages, rien...et tout ça alors que je savais qu'avec sa famille, ça n'allait pas trop. Égoïste de ma part.

Moi - Tu m'a rien fais Nour !
Elle - Bah voila ! Alors pourquoi tu me parles
plus ?

Je suis resté muette quelques secondes et j'ai répondu :

Moi - J'ai trop de truc à faire !
Nour - Au point de plus calculer tes copines ? Wesh t'es sérieuse là ?

J'ai inspiré un bon coup et je lui ai dit :

Moi - Le prend pas comme ça Nour...
Elle - Bah je devrais le prendre comment ? T'as des phases de snobeuse !

J'étais complètement perdue. Je m'en voulais énormément de ce que j'avais fait à Nour. Quasiment un mois sans aucunes nouvelles et ça c'est batard de faire ça. Mais de l'autre, voir Nour c'est voir son frère. J'étais coincée.

Je ne lui avais toujours pas répondu. Puis soudain, je l'ai entendu pleurer.

Moi - Nour ?
Elle - Avec Wahid ça va plus...wallah j'ai besoin de toi !

Mon cœur a fondu. Je n'ai pas hésité une seule seconde. Je lui ai dit que j'arrivais. Elle m'a remercié mille fois. C'est là que j'ai compris que j'avais pas assuré sur ce coup là. Une amie ce n'est pas forcément une personne avec qui délirer et manger des grecs, c'est aussi l'épaule sur laquelle tu peux t'appuyer quand tu es sur le point de tomber. Il fallait que je sois là pour Nour.

J'ai filé m'habiller et j'ai pris le bus jusqu'à chez elle. Mon ancien quartier. Qu'est ce que ça m'a fait bizarre...

J'ai revu le pakistanais de la rue, les mamans malienne vendre leur glaces juste en face de ce même pakistanais. J'ai revu la police rôder autour du bloc 3. Le bon vieux temps...

J'ai foncé vers le bloc à Nour et j'ai appelé son nom. C'est elle qui m'a ouvert. Je suis montée chez elle et elle avait une tête d'enterrement.

Je l'ai directement prise dans mes bras. On s'est enfermé dans sa chambre. Elle m'a raconté qu'avec Wahid ils s'étaient embrouillé une nouvelle fois. Le lendemain de la dispute, il est partit au Maroc et depuis elle n'a aucune nouvelle.

Moi - Laisse le dans son coin. Il reviendra, c'est sûr.

Elle - Il me soule wallah ! J'ai peur qu'il rencontre une autre meuf et qu'il me tej !

Je lui ai dit de pas s'inquiéter. On s'est retrouvé dans son salon. Sa mère était partit chez une de leur voisine. On s'est mit un film.

Elle allait mieux. Elle nous prenait même en vidéo. On se tapait des barres et tout. C'était hella. A un moment donné, elle s'est éclipsé aux toilettes. Je regardais un peu autour de moi jusqu'à ce que j'aperçoive des gants de boxe en bas du meuble tv. Ça m'avait percuté. Je me suis approchée et je l'ai ai pris en main. J'ai toujours rêvé d'en faire.

Qui pour apaiser mon cœur ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant