Azeyïa
J'ai marché jusqu'à chez moi et en ouvrant la porte, je suis tombée sur Habib qui mangeait un bol de céréales, torse nu. J'ai déposé mon sac en retirant mes chaussures et lui, bouche pleine, m'a demandé :
Habib - C'était bien chez Ouma ?
Moi - Hm...
Habib - Il va bien son reuf ?
Moi - Oui, ça va.
Habib - Hm...c'est bien t'a respecté l'heure petite !
Il a passé la main sur mes cheveux, en me décoiffant totalement. J'ai esquissé un sourire puis il est partit rejoindre sa chambre.
Le reste de la journée je l'ai passé à consoler Oumaya, qui n'avait toujours pas digéré sa séparation avec Yousri. Ses parents étaient revenus des Comores et elle m'a dit que sa mère avait remarqué que ça n'allait pas, mais elle ne savait pas comment lui en parler. On va dire que les parents d'Oumaya sont des parents très respectables dans le quartier. Ils vont quasiment tous les jours à la mosquée et en période de ramadan, c'est eux qui préparent pour les plus démunis. Mashallah, ils m'ont toujours fascinés.
Alors vu la réputation de ses parents, Oumaya ne se voyait pas déclarer à sa mère qu'elle sortait avec un type, supplément, qui nageait dans le haram, donc c'est moi qu'elle appelait. Je vous épargne les nuits blanches que j'ai dû passer parce qu'elle avait chopé Yousri en boîte avec une nouvelle meuf sur FB.
En ce qui concerne le taff, avec Idir ça allait ! Enfin...tout se passait bien jusqu'au jour où j'étais en train de ranger les baskets et qu'il est venu vers moi et m'a chuchoté :
Lui : Rejoins moi dans les vestiaires dans deux minutes.
Je l'ai regardé sans trop comprendre et je l'ai rejoint quelques minutes plus tard.
Moi - Qu'est-ce qui-
Idir - Ferme derrière toi.
J'ai exécuté et je me suis approchée de lui. Il était assit sur une table remplie de cartons autour.
Moi - Tu veux qu'on parle ?
Il m'a sourit, s'est levé et m'a plaqué contre la porte.
Idir - Attend tu crois vraiment que je t'ai emmené ici pour qu'on parle zehma ?
J'ai baissé la tête en répondant, tout naïvement :
Moi - Bah...je sais pas...
Il a doucement relevé ma tête et m'a embrassé. C'était de plus en plus fort. Il a commencé à descendre par mon cou, je n'étais clairement pas à l'aise alors je l'ai légèrement repoussé. Il s'est stoppé et a froncé les sourcils.
Idir - Quoi ? Tu veux plus ?
Moi - Non...imagine quelqu'un arrive ! Ou remarque notre absence, c'est trop dangereux.
Il s'est reculé de moi et a soufflé :
Idir - Oh qu'est ce t'as ? Pourquoi t'es coincée comme ça ?
Moi - C'est pas question de ça.
Lui - Bah si ! C'est quoi alors ? On a plus 10 ans Azeyïa.
Moi - Ok ! Je veux bien comprendre mais le taff, c'est le taff Idir !
Lui - Eh tu sais quoi ? J'me casse, tu comprends rien !
Puis il s'est barré en me mettant un coup d'épaule. J'étais à deux doigts de fondre en larmes. J'étais mal.
Je suis sorti quelques secondes après lui et durant tout le reste de la journée, il ne m'a pas calculé. Lila est venue vers moi en me demandant ce qu'il s'était passé et je lui ai juste répondu qu'on s'était prit la tête pour un vieux truc.