Azeyïa
Les semaines passaient et j'étais toujours dans mon petit nuage ! On était maintenant en mars. Une fin d'après-midi comme ça, j'étais en train d'encaisser une cliente quand j'ai vu Dita entrer dans le magasin. J'ai cru que j'allais faire un infarctus. Elle s'est tout de suite rendue au fond du magasin. Je ne la lâchais pas du regard. J'ai rapidement encaissé ma cliente et je suis allée la rejoindre discrètement.
Moi - Tu fais quoi ici ?
Elle s'est retournée vers moi et m'a tendu sa main.
Elle - T'as oublié les bonnes manières à ce que je vois.
J'ai hésité mais j'ai serré sa main.
Moi - Comment tu m'a retrouvé ?
Dita - Ça va, tu t'en est bien sorti.
Je suis restée muette puis elle a baissé le regard vers ma main gauche. Mon pouce était posé sur ma bague.
Elle - Ça a l'air de durer vous deux.
Je n'ai rien répondu alors elle a continué :
Elle - En tout cas je suis contente pour toi !
Je l'ai regardé de travers. Je ne m'y attendais pas.
Dita - Oui ! Tu sais...j'ai toujours voulu que tu sois heureuse moi.
Moi - C'est pour ça que tu m'a frappé a sang quand t'as appris que je voulais partir...
Elle - C'était avant ça ! Et puis je suis venue te dire que j'arrête. Je pense même partir.
Moi - Quoi ?
Dita - Je vais m'installer en Pologne...refaire ma vie. J'arrête ce trafic. Peut être que je pourrai renouer le lien avec ma fille...pourquoi pas...
Moi - Je...je suis contente pour toi alors.
Elle a hoché la tête, a sourit puis a disparu. Depuis je ne l'ai plus jamais revu. Au final, c'est bien mieux comme ça. Quelques jours plus tard, j'étais avec Hakim, dans sa voiture, en train de lui montrer des plats syriens. Wallah le mec se foutait de ma gueule !
Moi - Un jour, tu va goûter et tu va voir, c'est trop bon !
Lui - Crève wallah. Je mange pas ça moi.
Moi - T'es nul !
Puis je lui ai fait une tape. Lui direct, a prit mon bras puis m'a fait une prise.
Moi - Aïe !
Hakim - Wallah tu mérites même pas d'être marocaine !
Moi - C'est pour ça que je suis marocaine, syrienne !
Hakim - Le Maroc ça suffit.
Je lève les yeux au ciel. Hakim et le Maroc...une grande histoire d'amour. Il aime trop son pays.
On continuait à se raconter nos vies. J'avais maintenant ma tête sur son torse et comme d'habitude, il jouait avec mes cheveux quand son bigo s'est mit a vibrer. Il l'a prit de sa poche. J'ai levé les yeux vers lui et il a fait une tête bizarre...
Moi - Y'a quoi ?
Hakim - J'te dépose, j'ai un truc à régler.
Je me suis de suite redressée et il n'a même pas attendu que je mette ma ceinture pour démarrer comme un fou. J'étais pas dupe. C'était pour ses bails louches. Il m'a déposé chez moi et je me suis précipitée de faire ma douche. Dans la soirée, j'ai eu mon grand frère Habib au téléphone. Il me disait qu'il était avec une fille, Marwa. En gros, il voulait du sérieux avec elle et il voulait que je la rencontre. J'ai bien entendu accepté. Le bonheur de mon frère participe au mien.