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Azeyïa

Les jours suivants, j'ai traîné avec Nour. J'avais inséré une nouvelle puce et elle m'avait insulté de tous les noms en me reprochant le fait que j'étais injoignable. C'est vrai que le jour où j'ai pété ma crise, j'avais complètement zappé le fait que Nour pouvait songer à me contacter. Pour me faire pardonner, je l'ai invité à manger une glace et sortir un peu. Elle m'avait raconté qu'avec son frère c'était de pire en pire, qu'il était même partit à l'étranger quelques temps, histoire de se faire oublier.

Elle m'avait également parlé de son grand frère Brahim. Miskina elle a fondu en larmes dès qu'elle a parlé du jour où il s'était fait péter.
Ils s'apprêtaient à partir au Maroc. Leur valises étaient déjà faites quand la police a débarqué chez eux et a embarqué Brahim. Leur mère a fait un malaise sur le coup.

Je suis restée muette. Moi qui croyais avoir vécu la totale avec mes trois frères...je l'ai bien fermée. Après qu'elle m'ait tout raconté, elle a séché ses larmes et a dit :

Nour - Je m'en fait pas. Allah est avec nous !

Je l'ai regardé plus que bouche bée. Je l'admirais déjà. Malgré ses soucis, elle remettait tout dans les mains de Dieu.

Pour ce qui est de Dieu, à l'époque, je n'avais pas la même perception d'Allah que j'ai aujourd'hui. J'y croyais seulement. Quand baba est mort, j'ai totalement délaissé la prière. J'ai rangé les hijabs qu'il m'offrait au fond d'un tiroir et j'ai continué à faire ma vie.

J'ai répondu :

Moi - Il est avec vous Nour, il est avec vous.

Elle m'a légèrement sourit puis a de suite changé de sujet. On n'est pas resté très longtemps ensemble puisqu'elle devait rentrer pour aider sa mère à la cuisine. J'ai failli tomber dans les pommes quand elle m'a dit qu'elle allait me la faire rencontrer un jour. En voyant ma tête a la limite de le décomposition, elle a éclaté de rire et a fuit.

Quand je suis rentrée, Dita m'a un peu remonté les bretelles comme quoi je sortais trop en ce moment. Ça a duré quelques minutes puis elle m'a laissé prendre ma douche.

Mi août. Un vendredi soir, je ne travaillais pas ce jour là. Souk était en période alors elle m'avait soulé pour que je lui achète des fraises. Elle a forcé à peu près 10 minutes alors je n'avais pas d'autre choix que d'enfiler un jogging et de partir à l'épicerie.

J'avais pris la route habituelle. Du Rohff dans les oreilles et je marchais. Arrivée à l'épicerie, j'ai foncé au rayon fruits et légumes et je lui ai pris une barquette de fraise. J'ai même rajouté de la chantilly. Je savais qu'elle adorait.

Je suis ressortie de l'épicière et en marchant, j'ai senti un lourd regard sur moi. J'ai levé la tête et au loin, j'ai vu un mec en train de me fixer avec un petit sourire sur le côté. J'ai inspiré un coup, faisant comme si de rien n'était. Je marchais tête baissée jusqu'à ce que j'entende :

...- EH !

J'ai tourné la tête et le mec s'approchait de plus en plus. J'ai commencé à accélérer mais il a eu le temps de me rattraper.

Lui - Wesh tu fais quoi ? T'as pas vu je t'appelle ?!

Je n'ai pas répondu.

Lui - T'es la pute du **** ? Même tu traines souvent avec tes copines à côté du magasin turc ?

Mon cœur a fait un bond.

Moi - Je vois pas de quoi tu parles.

Toujours collé à moi il s'est mit à légèrement rire et a continué :

Qui pour apaiser mon cœur ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant