Azeyïa
Une semaine plus tard. Mi octobre, je faisais ma petite vie de mon côté. J'avais commencé à aménager mon appartement, c'était mon petit chez moi et je m'y sentais bien. J'allais souvent à la maison voir mes frères et ma mère. Ça me faisait du bien. J'avais commencé le taff et je m'intégrais bien. J'avais une vie, une vraie vie.
Tout se passait pour le mieux et puis un soir comme ça, en rentrant du taff, ma mère m'avait dit de passer alors je marchais en direction du bâtiment. J'étais un peu pressée, j'avais mon sac contre ma poitrine. Il pleuvait. Je marchais vite et puis en levant ma tête je l'ai vu. J'ai cru faire un infarctus. Mon cœur a arrêté de battre quelques secondes.
Il avait toujours cette même dégaine : la tête baissée, une jambe contre le mur, sa capuche qui recouvrait sa tête et il fumait un joint. Même si ces derniers temps j'avais tout fait pour essayer de passer à autre chose, mon envie était trop tentante. J'ai pris mon courage à deux mains et j'allais pour m'approcher vers lui quand j'ai entendu :
...- AZEYÏA ?
Je me suis arrêté net. Je me suis retournée et c'était Hugo. Il courait vers moi.
Lui - Tu vas bien ?
Moi - Ça va bien et toi ?
Hugo - Tranquille...t'es belle aujourd'hui...
Je me retourne pour regarder Hakim et je vois qu'il nous lance un regard de mort. Je n'ai pas trop compris...
Moi - Merci.
Hugo - Euh...je voulais te demander si tu pouvais pas me-
Et là mon téléphone s'est mit à vibrer. J'ai vu afficher un numéro inconnu, j'ai directement répondu.
Moi - Euh...excuse moi.
Hugo - Non t'inquiète.
Moi - A-
...- Bouge.J'ai de suite reconnu sa voix.
Moi - Pourquoi ?
Hakim - Parce que bouge c'est tout.Et il a raccroché. Hugo m'a regardé de travers.
Lui - Y'a un problème ?
Moi - Euh...je...je dois rentrer, c'est urgent.
Hugo - Ah ok bah tranquille...
Moi - Je suis vraiment désolée ! Je dois y aller !
Lui - Nan t'inquiète ! A bientôt j'espère !
Et puis j'ai tourné le talon pour avancer jusqu'à mon bâtiment. J'ai juste eu le temps d'entrer quand j'ai senti une main sur mon bras. Il m'a plaqué contre le mur. J'ai eu la peur de ma vie.
Moi - Me touche pas !
Hakim - Tu joues à quoi toi ?
Il me regardait toujours avec son regard vener. Je me suis décalée de lui.
Moi - C'est toi tu joues à quoi ?! Tu m'a laissé comme une merde pendant des semaines !
Et je me suis mise à pleurer.
Moi - Putain mais tu foutais quoi ?
Il a détourné le regard et s'est gratté la barbe.
Hakim - J'pouvais pas rester.
J'allais répondre quand Farès, mon voisin est descendu avec une balle dans les mains.
Farès - Salam !
Hakim et moi - Alekoum Salam !
Farès nous a lancé un petit regard coquin puis est partit. Personne ne parlait. J'ai séché mes larmes et Hakim est partit à son tour. J'ai soufflé un bon coup avant de monter. Trois jours plus tard, je l'avais plus revu. J'étais plus passé au quartier depuis...mais j'avais beau sortir, travailler, manger ou bien dormir il ne quittait ma tête ! C'était lui lui et rien que lui !