Chapitre 4 : Inconscience - Partie 3

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Mais c'était toujours quand on pensait toucher au but que le sol s'écroulait. Le pied de l'enfant s'embourba ce qui le fit paniquer. Evy n'eut pas le temps d'intervenir que sous l'effet du stress, Ricky tira violemment sur sa jambe. La boue céda, libérant le pied mais envoyant le gamin sur les fesses à deux bons mètres. Les herbes n'amortirent pas suffisamment la chute et le bruit du corps retombant lourdement dans l'eau et la boue fut clairement audible.

Le temps sembla suspendu pendant un bref instant. Evy ne bougeait pas, tendant l'oreille. Rien. La chance était peut-être avec eux et les machines n'avaient rien entendu. Elle était sur le point de souffler quand le gamin paniqua pour de bon. Le temps de silence avait décuplé ses craintes. D'un geste brusque, il se redressa et se mit à courir pour rejoindre le camp humain. Ce fut à ce moment qu'un sifflement strident se fit entendre.

Evy ne se retourna pas. Ça aurait fait perdre du temps. Elle courut à son tour tout en restant le plus bas possible. Elle eut juste le temps de plaquer l'enfant au sol que les premières balles commencèrent à voler, cinglant le promontoire de terre de multiples impacts.

« Reste tranquille ou tu vas te faire tuer ! »

Le gamin gesticulait sous elle, pris de panique, essayant de fuir. La pire chose à faire vu les rafales de balles qui passaient juste au-dessus d'eux. Evy peinait à garder l'enfant tranquille. Il pleurait et hurlait. Comme n'importe quel animal revenant à ses instincts primaires, il voulait juste fuir.

Le son strident s'amplifia, se multiplia et commença à se rapprocher. On aurait dit un bourdonnement, un essaim qui se déplaçait et se rapprochait. Les soldats mécaniques arrivaient et ils n'étaient pas du genre à traîner. Vu la situation, ils ne cherchaient pas à masquer leur avancée. Les humains répliquaient. Les hommes des miradors abreuvaient l'ennemi de coups répétés pour les freiner alors que les snipers visaient les têtes.

« Reste au sol et avance en rampant. Il faut qu'on atteigne la butte. Je suis là. Je te protège ne t'inquiète pas. Je te laisse pas tomber mais j'ai besoin de toi. Tu te rappelles de ton entraînement hein Ricky ? - le garçon était toujours paniqué mais il parvint à hocher la tête - Ok. Vas-y, avance, je suis là. »

Le feu était nourri des deux côtés et les robots devaient dangereusement se rapprocher. Evy rampait en se tenant au-dessus de l'enfant. Arrivée à moins d'un mètre de la butte, Evy fit signe au garçon de stopper et elle prit les deux armes dans ses mains. Le plus dur restait à faire, monter le tertre sans se faire descendre alors qu'ils seraient des cibles parfaites.

Les balles continuaient de siffler et des cris humains perçaient parfois le tumulte de la pluie, du vent et de ce bourdonnement incessant. Encore des soldats blessés voire morts. Le cœur de la jeune femme se serra mais ce n'était pas le moment de songer au pire. Elle devait à tout prix sortir le gamin de là.

Evy releva prudemment la tête. Les squelettes de métal étaient désormais visibles bien qu'encore à une bonne distance. Ils n'approcheraient probablement pas plus tant que le feu serait nourri du côté humain mais ils savaient très bien que les munitions étaient limitées. Ils attendaient qu'ils soient à court. Par le passé, les zones les plus proches de la partie humaine étaient minées mais cela faisait plusieurs années qu'elles n'avaient pas été remplacées. Pas assez de poudre et des incursions trop risquées dans le No Man's Land.

Il fallait absolument qu'elle sorte de cet endroit avant qu'ils ne finissent par prendre une balle. Armée de ses colts, elle tenta de se redresser et commença à tirer sur les machines. A cette distance, elle pouvait les atteindre mais sa précision était bien moindre qu'avec son fusil. Elle parvint à toucher quelques têtes mais ce n'était pas suffisant.

« Argh ! »

Elle cria quand elle reçut un projectile dans le bras, retombant en arrière sous l'impact. Elle grimaça sous la douleur mais il n'y avait rien de grave. Du moins rien qui ne soit vital. Elle grimaça en se remettant sur les genoux. Remonter allait être impossible durant l'attaque. Cela la faisait rager. Elle se sentait terriblement impuissante.

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant