Chapitre 15 : Ouverture - Partie 1

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Son stress montait en flèche et une déferlante d'adrénaline inonda ses veines. Evy jeta un bref regard à ses mains qui présentaient de légers tremblements. Manquer à ce point de confiance ne lui ressemblait pas. Elle essaya de respirer pour gagner un peu de calme. Ses poings se fermèrent à plusieurs reprises cherchant, eux aussi, à apporter un peu de sérénité à leur propriétaire.

La combattante ne s'était pas sentie aussi nerveuse depuis bien longtemps. Cela lui rappelait sa prime jeunesse quand son père lui enseignait les arcanes du combat. Sa peur de le décevoir la rendait souvent fébrile. Il lui avait fallu un certain temps pour prendre confiance en elle et en ses capacités.

Aujourd'hui tout était remis en cause. Ce n'était plus ses aptitudes au combat qui devaient être mises en avant mais sa capacité de réflexion. Non qu'elle soit dénuée d'intelligence, c'était même tout le contraire, mais celle-ci était tournée vers le combat, pas vers la dispute juridique. Ce n'était pas son monde mais pour sauver l'humanité, elle était contrainte d'y sauter à pieds joints.

Cet enjeu, qui n'avait aucun équivalent, ne pouvait que la rendre d'autant plus fébrile. Si elle perdait, ce serait la fin de son espèce et la mort de tous ceux à qui elle tenait. Une option qu'elle ne pouvait accepter.

La brune sursauta quand elle sentit une douce chaleur venir se porter sur sa main. Elle n'avait pas besoin de regarder pour savoir que c'était Gabriel. Il essayait, lui aussi, de la rassurer. Il avait bien plus foi en elle qu'elle-même. C'était à la fois réconfortant et déstabilisant. Lui, la machine, l'ennemi, croyait bien plus en elle qu'elle-même. Il croyait plus en l'humanité qu'elle. Sans lui, elle aurait jeté l'éponge l'avant-veille et tout serait fini.

« Ça va aller. »

La voix calme et sûre d'elle aurait dû provoquer un sentiment de confiance mais c'était plutôt l'inverse qui se produisait. Evy se sentait encore plus nerveuse.

« Si vous le dites. »

La demoiselle peina à reconnaître sa propre voix. On aurait dit celle d'une enfant pas celle d'une femme, encore moins d'une combattante rompue aux dangers de la guerre. Ce n'était pas le moment de flancher.

« Vous vous êtes préparée.

– En trois jours ! Ce n'est pas comme si j'avais eu des semaines ou des mois. Ce n'est pas assez.

– C'est peu, je vous l'accorde, mais vous avez fait beaucoup - l'androïde serra délicatement la main de la jeune femme - Ayez confiance en vous. Vous êtes infiniment plus en mesure de mener cette joute verbale que vous ne le pensez. Vous savez pour quoi et surtout pour qui vous vous battez. Ne l'oubliez pas. Ne l'oubliez jamais ! »

C'est facile à dire tiens ! songea-t-elle mais elle ne répliqua pas. Cela n'allait pas servir à grand chose.

Un léger vrombissement se fit alors entendre attirant le regard d'Evy. Une petite boîte noire se rapprochait d'eux. L'inquiétude s'amplifia chez elle. Même si elle ne l'avait vu qu'une fois, il lui était impossible de l'oublier. Son adversaire était là.

La drôle de petite machine se positionna parallèlement au duo et l'hologramme ne tarda pas à apparaître. Identique à leur première rencontre, l'apparition masculine semblait bien plus confiante que l'humaine. Un léger rictus étira ses traits. Si ce n'était sa nature informatique, il avait toutes les attitudes d'un humain. C'était comme Gabriel à la différence notable que ce dernier était tangible et surtout profondément attaché à la cause humaine.

« J'espère que vous êtes prête. Je suis étonné que vous soyez encore là. Je pensais que vous auriez fui depuis un moment - le visage se tourna vers elle, la perçant de son regard bleu acier - Vous êtes plus courageuse que je ne le pensais ou... plus stupide. »

Extinction [terminé - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant